Bovins de boucherie
Si la pluie perturbe les récoltes de céréales, elle favorise grandement la production herbagère. Il y avait très longtemps que la France n’avait pas été aussi verte à la fin juillet. Les producteurs de céréales déplorent une année morose avec de faibles rendements et des prix qui ne sont plus à la hauteur sur un marché mondial qui enregistre une hausse de la production. Cela va impacter sérieusement les éleveurs et engraisseurs qui produisent leurs propres aliments et qui seront obligés de faire des compléments d’achat. Ces faibles rendements en céréales s’accompagnent d’un fort déficit de production de paille, avec des prix qui resteront élevés. Les éleveurs surveillent maintenant l’évolution des maïs, car après des mises en place compliquées, les conditions climatiques ont permis un très beau rattrapage, sans sécheresse à l’horizon. La chaleur qui est arrivée sur la moitié nord du pays engendre une pousse rapide. Le seul problème sera le décalage dans les dates de récoltes.
Les éleveurs bénéficient de très bonnes conditions climatiques pour reconstituer leurs stocks de fourrages. Le prix des céréales est également important pour le cours des aliments, même si certains produits, comme les pulpes déshydratées, restent à des niveaux élevés compte tenu du coût énergétique pour la transformation. Le coût de revient du bol alimentaire est crucial.
La vague de chaleur caniculaire qui s’est abattue brusquement sur le pays génère un net recul des ventes de viandes, avec des consommateurs qui privilégient les légumes de saison ou les fruits.
Les abatteurs observent toujours un manque de tonicité pour les parties arrière, avec des stocks qui gonflent. La consommation estivale est ciblée sur les faux-filets et côtes de bœuf et les autres pièces à griller (bavettes, onglets…). Pour écouler les stocks et remettre en avant la viande bovine, les magasins proposent des promotions intéressantes. De leur côté, les ventes de viande hachée fraîche se tiennent plutôt bien avec une consommation boostée par les nombreux touristes étrangers qui sont plus nombreux sur notre territoire pour les JO.
L’ambiance commerciale est assez calme dans le domaine des femelles de races à viande, et seule la modestie de l’offre permet un maintien des prix dans les animaux haut de gamme, les bonnes femelles charolaises ou les limousines de qualité bouchère, avec des ventes peu soutenues pour le week-end du chassé-croisé entre juillettistes et aoûtiens. L’écoulement reste assez régulier dans les bonnes charolaises pour le sud du pays avec des disponibilités peu abondantes chez les engraisseurs. Les niveaux de prix se maintiennent dans les vaches croisées et les charolaises correctement finies.
Réformes laitières
L’offre est à la baisse avec un creux des ramassages sur la première quinzaine d’août où de nombreux négociants vont prendre leurs congés. Les industriels réduisent les volumes traités avec une problématique qui, de leurs côtés, tourne sur la disponibilité de personnel. Ils maintiennent leurs grilles tarifaires, mais la concurrence dans les campagnes est forte et génère des prix d’achat plus soutenus dans les bonnes vaches Prim’Holsteins, Abondances et Montbéliardes, lourdes et bien finies. La demande est normale et les prix sont stables en taureaux.
Jeunes bovins
L’activité commerciale reste pénalisée par les faibles besoins à l’export en raison de la canicule qui perdure en Grèce et en Italie et maintenant sur la France. Le commerce est très calme avec des tarifs qui ne couvrent pas les coûts de production.
Bovins d’embouche et d’élevage
Les sorties sont peu abondantes, car les éleveurs sont accaparés par les travaux saisonniers et les prairies encore verdoyantes ne les incitent pas à vendre.
Broutards
L’activité commerciale reste régulière avant la traditionnelle trêve des 15 premiers jours d’août où grand nombre d’exportateurs et engraisseurs seront en congé. Même si les besoins ne sont pas très importants, ils permettent un écoulement assez régulier dans les bons sujets herbés ou pour les broutards de qualité, sans pour autant observer de grande variation tarifaire. Les transactions restent très compliquées et sélectives dans les animaux de second choix, peu sollicités par les acheteurs. En laitonnes, la demande reste présente permettant un bon écoulement dans les bonnes charolaises vaccinées pour l’export, ou indemnes d’IBR pour l’engraissement en France.
Veaux d’engraissement et d’élevage
Les apports tendent à progresser, mais cela n’impacte pas encore le marché, même si les intégrateurs pratiquent un tri un peu plus sévère dans les lots, sans pour autant toucher à leur grille de prix dans les veaux Prim’holsteins, Normands ou Montbéliards convenables. L’activité à l’export est ralentie par les fortes températures et par les congés. Les tarifs plafonnent dans les croisés laitiers ou mixtes tout en restant à des niveaux très convenables pour la saison.
Agneaux
Si les régions touristiques gardent un rythme régulier dans leurs commandes d’agneaux français, le chassé-croisé du week-end prochain et les températures caniculaires pèsent sur le commerce et engendrent un léger tassement des prix. La pression de l’import se fait également plus présente et aura un impact sur le commerce d’août. En brebis, les transactions sont fluides dans les bonnes brebis avec une demande accrue à l’export sur l’Italie. Les cours demeurent fermes dans les bonnes conformées de plus de 60kg.
Porc
La demande des salaisonniers se heurte à une consommation en repli avec le coup de chaleur de cette semaine. La pression des abatteurs reste limitée à 1 centime ce lundi sur les MPF à 2,121€.