Stockage de l’eau
Accompagnement, étude et réflexion nécessaires

Françoise Thomas
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Formation on ne peut plus d’actualité avec l’été que nous traversons, la chambre d’agriculture et la DDT proposent une journée autour de la thématique du forage et du stockage de l’eau. Ce n’est pas la première fois que ce thème est abordé, et une cinquantaine d’agriculteurs du département ont déjà suivi cette formation par le passé. Mais les nouveaux épisodes caniculaires et de sécheresse de cet été ont encore durement fait ressentir les problématiques de gestion de l’eau.

Forcément, à chaque situation, à chaque besoin et secteur géographique, à chaque contexte pédoclimatique, correspond une mise en place spécifique en matière d’ouvrage de stockage d’eau : « il n’y a pas deux projets identiques ! », rappelle-t-on à la chambre d’agriculture. La journée proposée le 8 septembre à Jalogny par la CA71 et la direction départementale du territoire (DDT) est justement là pour faire le point sur les différentes solutions, sur les réglementations en cours, les contraintes à prendre en compte, les coûts, etc. « Entre le forage, la retenue, la retenue collinaire, le stockage de l’eau des toits, etc., nous aidons les agriculteurs à aborder cette question et à monter ces dossiers très complexes », détaille Antoine Villard, l’un des deux intervenants de la chambre d’agriculture.

Actuellement, une vingtaine de projets concernant une retenue et une quinzaine concernant un forage sont en cours. Pour les retenues, deux aspects sont particulièrement à prendre en compte : « elles ne doivent pas créer un barrage sur un cours d’eau, au sens de la loi sur l’eau, désormais code de l’environnement », expose d’une part Bertrand Dury, de la chambre d’agriculture. Et d’autre part, pour être acceptée, si le projet reste soumis à déclaration, la retenue ne devra pas impacter de zone humide. Jusqu’à peu de temps, un principe de compensation existait pour les projets soumis à déclaration, mais « aujourd’hui, la réglementation s’est durcie » (arrêté du 9 juin 2021 fixant les prescriptions techniques générales applicables aux plans d’eau) …

Signalement du projet

Dans le département, beaucoup de projets visent l’abreuvement des animaux, « nous avons peu de demandes d’irrigation. Les volumes d’eau prélevés ne sont donc pas comparables, ce qui fait que la plupart des demandes aboutissent », précise Bertrand Dury. Ainsi, tous les dossiers forages et retenues, ayant bénéficié d’un premier avis favorable de l’Office français de la biodiversité à la suite de la visite terrain et accompagnés par la chambre d’agriculture, ont in fine reçu un avis favorable.

Les modes d’alimentation des retenues, les profondeurs des forages, les zones humides, la cartographie des cours d’eau (non encore finalisée dans le département), etc., sont autant d’éléments qui devront être pris en considération au moment de l’élaboration du dossier. En cas de doute, une première étape de signalement de projet à la DDT (recommandée dans le cadre de la charte sur les zones humides et les travaux hydrauliques ruraux) permet d’obtenir un premier avis du service de l’État et de savoir rapidement si le projet a des chances d’aboutir ou pas.

Une rentabilité à vérifier

Ces dossiers demandent également une vraie réflexion en terme « de rentabilité par rapport à l’investissement ». Cependant, plusieurs exemples montrent « qu’au regard des factures d’eau, un forage peut être vite rentabilisé », constate Antoine Villard.

En termes d’aide au financement, si « rien n’existe actuellement pour les retenues collinaires, des aides européennes vont pouvoir être mobilisées à partir de 2023 dans le cadre du Feader », rappelle Antoine Villard.

Parmi ces catégories de dépenses éligibles, le site de la Région liste "l’aide à la création, l’agrandissement, la réhabilitation et la modernisation d’ouvrages de stockage d’eau utilisés pour l’irrigation à des fins agricoles dans le cadre de projets de substitution des prélèvements en eau ; l’aide à la modernisation, la réhabilitation et l’amélioration de réseaux d’irrigation à des fins agricoles ; l’aide aux projets de réutilisation d’eaux usées (Re-Use) ; l’aide aux études".