Union des maires des communes rurales de Saône-et-Loire
UMCR71 : La déruralisation se poursuit

Alors que le gouvernement annonce un "Ségur de la Santé" sans précédent à Dijon, à l'heure où une partie des ministères devait être délocalisée dans les villes moyennes en France, la réalité est tout autre ne peut que constater l'Union des maires des communes rurales de Saône-et-Loire (UMCR 71) qui a écrit au préfet de Saône-et-Loire pour dénoncer cette "déruralisation".

En copie de cette lettre envoyée le 19 octobre, Jean-François Farenc, maire de Blanot et président de l’UMCR71, a pris pour témoins les députés Josiane Corneloup et Rémi Rebeyrotte, ainsi que le président de la communauté de communes du Clunisois Jean-Luc Delpeuch. Également en copie car concernés en premier chef, Jocelyne Mollet, maire de La Guiche et Bernard Labrosse, maire de Toulon-sur-Arroux car le courrier revient sur la nouvelle annonce de fermeture de lits dans les hôpitaux de La Guiche et Toulon-sur-Arroux. « Monsieur le Préfet, notre association (UMCR71, NDLR) est alertée au sujet d’un projet de suppression de 15 lits dans le Service SSR (soins de suite et de réadaptation) de I’hôpital de La Guiche, et de 30 lits dans le Service de Toulon-sur-Arroux, ainsi que d’un transfert possible de la cuisine de La Guiche à Autun ». Après la fermeture de 23 trésoreries des finances publiques, le « démantèlement progressif » des établissements de santé en milieu rural constitue un nouvel élément d’affaiblissement des territoires ruraux. L’UMCR 71 n’hésite pas à parler « clairement d’un nouveau projet de déruralisation des services publics ». Jean-François Farenc explique pourtant la situation réelle que vivent les élus de La Guiche et Toulon-sur-Arroux : « le taux d’occupation des SSR est élevé, rien ne justifie ces transferts de lits. De même, il n’y a aucune raison que La Guiche subisse le même sort que Toulon-sur-Arroux qui a vu ses cuisines actuellement déplacées à Autun », réclamant ainsi au Préfet de revoir sa copie. Enfin, ce n’est pas exactement la sienne mais plus le projet conçu avec le soutien avec l’Agence régionale de santé.
Et Jean-François Farenc de tacler au passage : « vous connaissez les réserves que j’émets à l’égard de ces Agences, structures hors-sol et éloignées du terrain, que l’État a malheureusement multipliées au cours des dernières années », demandant de la concertation locale et des décisions prises en concertation avec les élus des territoires. « La colère est forte dans ces deux territoires. Aussi, nous souhaitons un réexamen de la situation, sous votre autorité, et le maintien de la totalité des lits actuels des hôpitaux de La Guiche et de Toulon-sur-Arroux, ainsi que des cuisines de proximité ». Le monde d’après, promis en plein pic Covid, ressemble encore furieusement au monde d’avant, alors que pourtant de plus en plus de citadins et les jeunes générations expriment le souhait de vivre loin des métropoles et cités dortoirs. Il semblerait que les Ministères n’ont pas encore intégré pleinement ce paramètre…