40 ans déjà !
Pour ce qui est du dernier exercice au niveau départemental, 13.715 journées de remplacement ont été effectuées. Lorsque l’on se penche sur la répartition de ces journées, les congés (+15 %) restent largement en tête avec 5.819 jours - soit 4.980 jours de congés classiques et 838 jours de congés crédit d’impôt - devant les maladies (+14 % et 2.684 jours) et les accidents (+3 % et 2.118 jours). Suivent les 940 journées maternités (-22 %), les 656 journées de formations (+ 19 %), les 433 journées paternité (-34 %), les 384 journées pour l’action de développement des plus de 35 ans (-19 %), les 173 journées pour les mandats syndicaux (+30 %), les 147 journées Bons JA, les 91 journées pour les décès, les 20 journées pour l’action de développement des moins de 35 ans (-54 %) sans oublier les 250 journées pour d’autres raisons (+120 %).
Des subventions en baisse
Au niveau financier, l’exercice 2012 laisse apparaître un résultat négatif de 12.253 €. Le président départemental, Jean-Charles Blanchard, a rappelé combien la situation pouvait être fragile et compliquée. D’autant plus que le conseil régional a revu sa subvention à la baisse, passant de 77.300 € en 2012 à 59.102 € en 2013. Toutefois, les Service de remplacement ont pu bénéficier en 2012 des subsides départementales à hauteur de 78.000 €, des aides du Crédit agricole pour 26.280 €, de la Chambre d’Agriculture pour 3.900 € (plus 2.500 € de Bons JA) ou encore de la FDSEA pour 6.100 €. Alors que le coût de journée moyen dans le département s'élève à 145 €, « compte tenu d’un déficit structurel annuel variable d’environ 15.000 € par an, de la prise en charge par Service de remplacement de Saône-et-Loire de certains frais inhérents aux services de remplacement et de la prise en charge des indemnités kilométriques et journalières des administrateurs par Service de remplacement de Saône-et-Loire pour le compte des services de remplacement locaux, a été décidée la création d’une cotisation par service de remplacement sur la base d’un euro par journée de remplacement effectuée ». Un passage obligé pour équilibrer les comptes et anticiper d’éventuelles futures baisses de subventions.
Un congrès national en Bourgogne ?
En terme d’activité, la structure départementale a apporté un soutien actif aux services locaux, plus particulièrement dans leur démarche d’embauche. Du côté de Groupama, on remarquera la poursuite du partenariat avec la signature de 460 contrats. Enfin, preuve de son dynamisme, le Service de remplacement de Bourgogne a déposé un dossier de candidature visant à accueillir, en 2014, le congrès du Service de remplacement France en mai. Une démarche qui avance plutôt positivement, le président Blanchard s’avouant « raisonnablement optimiste. »
Quarante ans, le bel âge !
C’est peut dire que l’agriculture, au début des années1970, était différente de celle que l’on connaît aujourd’hui. Dans une France qui présentait encore des budgets excédentaires, qui rencontrait peu de problèmes en terme d’emploi et qui voyait le niveau de vie grimper en flèche, le monde agricole ne pouvait échapper à la modernisation de la société. Dévoués corps et âmes à leurs exploitations, les paysans d’alors commençaient à envisager autrement leur métier et leur manière de vivre. Le 29 septembre 1972 est à marquer d’une pierre blanche puisque Gouvernement de l'époque et FNSEA prenaient, parmi tant d’autres, une décision qui allait bouleverser le quotidien de centaines de milliers d’agriculteurs. Car allaient ainsi naître les services de remplacement. Une démarche nationale qui allait rapidement trouver un écho favorable en Saône-et-Loire. Presque par hasard. En 1973, Maurice Bolland est victime sur son exploitation d’un accident qui l’empêche d’assurer son travail. Aidé par deux amis, il réussit à passer le cap tout en songeant à mettre en place une structure de remplacement. Le canton de Chauffailles - La Clayette voit donc très rapidement la naissance du tout premier service de remplacement du département. Rapidement suivi par Génelard. « Nous avons ensuite mis en place une structure pour l’ensemble du département. Le Conseil général nous a également soutenu financièrement assez vite », se souvient Maurice Bolland. Le Comité départemental des Services de remplacement (CDSR) était né. Rapidement, il devient indispensable. « Les services de remplacement ont sans doute sauvé des exploitations. Cela a été l’occasion de mettre en place une vraie solidarité ».
Quatre présidents en quatre décennies
Après Maurice Bolland de 1973 à 1981, seuls trois hommes ont présidé aux destinées du service de remplacement de Saône-et-Loire : Pierre Bertin de 1981 à 1994, Jean-Paul Percelier de 1994 à 2011, enfin Jean-Charles Blanchard depuis 2011. « Je suis heureux de voir que, quarante plus tard, les services de remplacement continuent à fonctionner aussi bien. Bien que les choses se soient complexifiées entre temps ». Si les remplacement pour cause de maladie et de décès ont tout de suite trouvé un écho positif, il en a été de même pour les agriculteurs qui souhaitaient goûter au plaisir des vacances. « Cela a été une petite révolution. On peut aussi souligner le rôle important joué par Michel Dupasquier, futur directeur de la FDSEA, qui nous a alors grandement aidé ». Ayant repris les rênes depuis maintenant deux ans, Jean-Charles Blanchard a pleinement conscience que le Service de remplacement a aujourd’hui un tournant important à prendre. Car face à des subventions qui ne cessent de se réduire comme peau de chagrin, l’actuel président mise sur une augmentation de la capacité d’autofinancement de sa structure.