700.000 cols en ligne de mire

« Et dire que ce n’était pas la meilleure cuve, selon moi. Je préférais le mâcon-loché ! ». Le président de la cave des Grands crus blancs, Jean Juillard-Pinsard avait le sourire le30 janvier à Vinzelles. L'obtention de la coupe Perraton - pour la deuxième fois en quatre ans - au concours des vins de la Saint-Vincent à Mâcon est une belle preuve de la qualité des vins de la cave. Un succès ne venant jamais seul, l’exercice 2013-2014 a été marqué par de bons résultats économiques. Sur cet exercice, le chiffre d’affaires est en progression de +17 % et s’élève à 5,2 millions d'€, le résultat « d’un rythme de vente plus rapide ». Des résultats « boostés » également par des ventes vrac au négoce plus rémunérateur (+7 % en volume ; +47 % en valeur), un « déstockage » et des apports valorisés (+3 % en vol. ; +17 % en val.).
Faute de vins disponibles, la cave a du faire face à des pénuries en magasin et a du refuser des marchés. Si le plan triennal visait les 750.000 cols vendus en 2013-2014, la cave a commercialisé 675.000 cols, soit tout de même son « meilleur résultat », tout en refusant près de 25.000 cols demandés par des grossistes, sans compter les sollicitations de la grande distribution. La cave peut donc se permettre de diminuer ses volumes en Bib. « Je pense très honnêtement que 720.000 cols étaient accessibles ».

Répartir les rémunérations

Pourtant, avec de nouveaux aléas climatiques, la campagne 2013 n’avait pas épargné les coopérateurs et la cave avait fait -27 % en volume, après déjà -25 % lors de la récolte 2012. Tous les coopérateurs n’ont pas subit les mêmes pertes de récolte. Pour passer ces caps difficiles, le conseil d’administration a décidé de « répartir la récolte 2013 en dix versement en 10 mois, au lieu de 12 mois », pour verser plus rapidement le total.
Par rapport au précédent exercice, l’augmentation de 50.000 cols vendus en bouteilles a aussi « réduit l’impact des charges fixes » de pratiquement 40 €/hectolitres. Installée récemment, la nouvelle ligne d’embouteillage, plus économe en énergie, et plus productive devrait encore améliorer ce poste. La cave a décidé de « répartir une partie de la rémunération des appellations à forte rémunération pour donner à celles de moindre rémunération ». La cave commercialise en effet une trentaine de vins différents. Son magasin a réalisé +5 % de ventes en volume. L’export aux Etats-Unis ou la grande distribution en France sont aussi en progression, respectivement de +20.000 et +80.000 cols.

90.000 € de ristournes

Le fonds de roulement et la trésorerie sont en « forte progression ». Avec autant de bonnes nouvelles, l’assemblée pouvait voter l’affectation de l’excédent net (148.000 €). Les vingt-deux associés - 40 pouvoirs sur 90 - ont voté pour 90.000 € de ristournes aux coopérateurs, sur une base de 13 €/hl récolté en 2012.
Le secrétaire de la cave, Yves Andreux s’en félicitait car ces ristournes n’empêchent aucunement les investissements « en bon père de famille » : 3 cuves thermo-régulées à plafond mobile, une imprimante étiquette… pour un total de 122.000 €.
Le prochain exercice s’annonce donc dans de bonnes conditions. « La cave étant à son plus bas niveau d’endettement connu depuis des années ». Les derniers prêts se terminant, la cave va investir pour se « redonner un coup de jeune » côté extérieur et côté magasin. Il le faut car les clients risquent de « s’habituer » à la coupe Perraton. 20.000 bouteilles, 1.000 magnums et des Jéroboams « certainement » seront prochainement en vente pour célébrer « la médaille d’Or des mâcons villages ».

Rapprochement avec le Beaujolais

La déléguée générale de la Fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura, Marie-Odile Sorlier revenait sur les « dernières nouvelles » nationales. Les coopératives ont été au centre du vote de deux lois, celle sur l’économie sociale et solidaire (ESS) et celle sur la loi d’avenir agricole (LAA). Conséquence : « le chantier 2015 sera la mise à jour des statuts » dans chaque cave coopérative. Celles-ci auront notamment un travail à mener autour du foncier avec la Safer « pour le maintien des coopérateurs », travail « qui se passe déjà très bien » en Saône-et-Loire, expliquait-elle. En revanche, rien ne va plus autour du compte Pénibilité. Coop de France a décidé « de ne pas l’appliquer ». La fédération entend communiquer sur ce sujet et sur d’autres d'ailleurs, tels les VCI, dans son prochain bulletin d’information (trimestriel) ou sur son site Internet. Une communication qui s’étend vers les étudiants et vers le grand public. Le succès de la bande dessinée de Bamboo Edition autour des "Fondus du vin" a inspiré des cartes postales de vœux. Le prochain tome sur le vignoble du Beaujolais est en cours de finalisation, tandis que celui sur la Bourgogne est désormais traduit en Anglais. D’ailleurs, la Fédération des caves coopératives de Bourgogne-Jura est actuellement en « discussion pour se rapprocher » avec celle du Beaujolais, laquelle compte dix caves adhérentes sur les onze au total.