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Pierre Pontet à Baugy

A Baugy, Pierre Pontet produit et vend des volailles fermières depuis 18 ans

Près de Marcigny, Pierre Pontet produit des volailles fermières qu’il valorise en vente directe depuis 18 ans auprès d’une clientèle de bouchers et de particuliers. Une diversification qui permet à l’éleveur de retrouver la satisfaction de maitriser son produit. Et les retours encourageants des consommateurs.

A Baugy, Pierre Pontet produit et vend des volailles fermières depuis 18 ans

« Dans le secteur de Marcigny, les animaux de basse-cour constituaient autrefois la seule production à échapper au partage du métayage. C’est ce qui explique l’importance, à cette époque, de la vente de volailles – notamment des dindes vivantes - sur le marché de Marcigny. Cela représentait l’équivalent d’un treizième mois », remémore Pierre Pontet, éleveur à Baugy. Et celui-ci de poursuivre : « mes parents n’ont jamais abandonné la tradition volaillère. En 1989, ils ont construit leur propre abattoir. Ma mère allait vendre ses volailles sur un marché à Lyon ».

Lorsqu’il s’est installé en 1995, Pierre n’envisageait pourtant pas de développer cet atelier. Il visait plutôt un recentrage sur les vaches allaitantes mais avait conservé toutefois une production de volailles démarrés. L’ESB de 1996 puis la vache folle de 2001 l’ont fait changer ses plans.

« J’ai appelé un boucher de Roanne pour voir s’il serait intéressé par des volailles fermières et j’ai mis en place mes premières bandes. Je travaille avec ce même boucher depuis 2001. C’est lui qui m’a expliqué le produit qu’il attendait », confie Pierre. Un an a été nécessaire pour adapter les volailles aux attentes du boucher et de ses clients, indique l’éleveur. Il a fallu opter pour des souches de poulet plus lentes (rouge à chair blanche, abattus vers 13 à 18 semaines) ; des poulets fermiers certes, mais pas trop lourds (1,8 à 1,9 kg). Mettre au point aussi une alimentation adaptée pour que les volailles « tombent bien et ne graissent pas », précise Pierre.

60 volailles semaine et 1.200 festives

Aujourd’hui, Pierre Pontet fournit trois bouchers, un supermarché ainsi qu’une clientèle de particuliers. Il ne fait aucun marché mais participe à quelques foires dont la foire aux dindes de Marcigny qu’il préside. « Je ne plume que ce que mes clients me commandent », informe Pierre. En moyenne, il valorise ainsi un peu plus d’une soixantaine de volailles (poulets, pintades) par semaine auxquelles s’ajoutent quelque 1.200 volailles festives (dindes, chapons, poulets, pintades, oies, canettes). « Il en faut de janvier à décembre ; avec des produits constants. Les seules périodes plus creuses sont de janvier à mars et au mois d’août », fait valoir Pierre. « C’est beaucoup de travail et il faut être organisé », poursuit l’éleveur. Chaque semaine, il recense ses commandes le mardi. Le mercredi matin est consacré à l’abattage des volailles et le jeudi à la livraison à l’aide d’un véhicule frigorifique.

Les volailles sont élevées en plein-air, disposant toutes d’un abri pour la nuit et pour l’hiver. Pierre s’est équipé de trois cabanes « Cabi ». Livrés en kit, ces abris de 30 et 60 mètres carrés, entièrement fermables, sont dotés d’une bonne isolation thermique et ils peuvent être déplacés sur roues, fait valoir l’éleveur. Les pintades vont s’abriter sous l’ancien bâtiment de volailles démarrées. Quant aux dindes, elles disposent d’un tunnel. Les différentes catégories de volailles ont accès à des parcs, aménagés dans les prairies jouxtant le siège d’exploitation. Toutes les volailles sont fermées la nuit pour éviter la prédation. Pierre signale aussi l’absence d’habitation autour de la ferme évitant ainsi toute nuisance sonore liées aux pintades notamment.

L’abattage : le gros du travail !

Toutes les volailles sont nourries avec un même mélange de graines concassées. Elaboré à la carte par Téol, il est composé de matières premières nobles : blé, triticale, maïs, pois, soja non OGM, minéraux. Le nourrissage se fait à la main à raison d’une trentaine de seaux chaque matin. C’est aussi le moment où l’éleveur ouvre ses poulaillers. Le soir, deux chiens de race border l’aident à rentrer les volailles dans les abris. Pierre procède aussi à la surveillance des abreuvoirs automatiques. Sur le plan sanitaire, les dindes sont vermifugées tous les mois et les poulets ont un vermifuge à leur arrivée sur la ferme à l’âge de 4 – 5 semaines. Les maladies sont cependant rares car il s’agit d’un élevage peu intensif, fait valoir Pierre. En revanche, les performances varient en fonction des conditions météorologiques. Certains lots déçoivent ou sont plus difficiles à finir. Les dindes sont les plus fragiles, révèle l’éleveur.

L’abattage concentre le gros du travail, reconnait Pierre qui se fait aider par son épouse quand elle est en congé. L’abattoir construit par ses parents a été remis en service. Il comprend une salle dédiée à la mise à mort par électronarcose et à la saignée des volailles. Une autre salle abrite un échaudoir et une plumeuse. Dans un troisième espace les volailles pendues à un rail son éviscérées tandis qu’une chambre froide complète la chaîne. Contrôlé chaque année par les services vétérinaires, l’abattoir a été quelque peu modernisé : VMC, nouvelle chambre froide, nouvelles porte et fenêtre. Dans la mesure où Pierre n’abat pas d’autres volailles que les siennes, il n’est pas tenu de se mettre aux normes européennes, informe-t-il.

« J’ai la main sur mon produit ! »

« Si je n’avais pas les volailles, j’aurais changé de métier ! », assure aujourd’hui Pierre Pontet. L’exploitation compte un troupeau charolais d’une petite soixantaine de mères, mais contrairement aux volailles fermières, l’éleveur déplore la maigre valorisation de sa production bovine. « En volailles, j’ai la main sur mon produit de A à Z alors qu’en bovins, on a fait l’erreur de délaisser le commerce et la fixation du prix », regrette-t-il. Cet hiver, Pierre a pu répercuter la hausse de son aliment volailles (+ 70 €/tonne) à ses clients. Une augmentation des tarifs de 15 centimes d’euros du kilo contre laquelle aucun client n’a trouvé à redire, fait remarquer l’éleveur. De quoi laisser rêveur un éleveur allaitant !

Pierre estime que son atelier volailles fermière est aujourd’hui « rémunérateur et viable ». Dans le revenu de l’exploitation, les volailles pèsent presqu’aussi lourd que les bovins, mais sans prime. La marge brute des volailles atteint 24.000 € contre 46.000 pour les bovins, fait valoir l’éleveur. Mais au-delà du revenu, il savoure le fait d’avoir une production « autonome » qui lui apporte beaucoup de satisfaction. « La production de volailles fermières me fait sortir de ma ferme. Je côtoie des bouchers, des consommateurs. J’ai des retours positifs sur mon produit ; des gens me disent être contents de mes volailles. Tout ce qui manque en bovins », regrette Pierre Pontet.

A Baugy, Pierre Pontet produit et vend des volailles fermières depuis 18 ans

A Baugy, Pierre Pontet produit et vend des volailles fermières depuis 18 ans

« Dans le secteur de Marcigny, les animaux de basse-cour constituaient autrefois la seule production à échapper au partage du métayage. C’est ce qui explique l’importance, à cette époque, de la vente de volailles – notamment des dindes vivantes - sur le marché de Marcigny. Cela représentait l’équivalent d’un treizième mois », remémore Pierre Pontet, éleveur à Baugy. Et celui-ci de poursuivre : « mes parents n’ont jamais abandonné la tradition volaillère. En 1989, ils ont construit leur propre abattoir. Ma mère allait vendre ses volailles sur un marché à Lyon ».

Lorsqu’il s’est installé en 1995, Pierre n’envisageait pourtant pas de développer cet atelier. Il visait plutôt un recentrage sur les vaches allaitantes mais avait conservé toutefois une production de volailles démarrés. L’ESB de 1996 puis la vache folle de 2001 l’ont fait changer ses plans.

« J’ai appelé un boucher de Roanne pour voir s’il serait intéressé par des volailles fermières et j’ai mis en place mes premières bandes. Je travaille avec ce même boucher depuis 2001. C’est lui qui m’a expliqué le produit qu’il attendait », confie Pierre. Un an a été nécessaire pour adapter les volailles aux attentes du boucher et de ses clients, indique l’éleveur. Il a fallu opter pour des souches de poulet plus lentes (rouge à chair blanche, abattus vers 13 à 18 semaines) ; des poulets fermiers certes, mais pas trop lourds (1,8 à 1,9 kg). Mettre au point aussi une alimentation adaptée pour que les volailles « tombent bien et ne graissent pas », précise Pierre.

60 volailles semaine et 1.200 festives

Aujourd’hui, Pierre Pontet fournit trois bouchers, un supermarché ainsi qu’une clientèle de particuliers. Il ne fait aucun marché mais participe à quelques foires dont la foire aux dindes de Marcigny qu’il préside. « Je ne plume que ce que mes clients me commandent », informe Pierre. En moyenne, il valorise ainsi un peu plus d’une soixantaine de volailles (poulets, pintades) par semaine auxquelles s’ajoutent quelque 1.200 volailles festives (dindes, chapons, poulets, pintades, oies, canettes). « Il en faut de janvier à décembre ; avec des produits constants. Les seules périodes plus creuses sont de janvier à mars et au mois d’août », fait valoir Pierre. « C’est beaucoup de travail et il faut être organisé », poursuit l’éleveur. Chaque semaine, il recense ses commandes le mardi. Le mercredi matin est consacré à l’abattage des volailles et le jeudi à la livraison à l’aide d’un véhicule frigorifique.

Les volailles sont élevées en plein-air, disposant toutes d’un abri pour la nuit et pour l’hiver. Pierre s’est équipé de trois cabanes « Cabi ». Livrés en kit, ces abris de 30 et 60 mètres carrés, entièrement fermables, sont dotés d’une bonne isolation thermique et ils peuvent être déplacés sur roues, fait valoir l’éleveur. Les pintades vont s’abriter sous l’ancien bâtiment de volailles démarrées. Quant aux dindes, elles disposent d’un tunnel. Les différentes catégories de volailles ont accès à des parcs, aménagés dans les prairies jouxtant le siège d’exploitation. Toutes les volailles sont fermées la nuit pour éviter la prédation. Pierre signale aussi l’absence d’habitation autour de la ferme évitant ainsi toute nuisance sonore liées aux pintades notamment.

L’abattage : le gros du travail !

Toutes les volailles sont nourries avec un même mélange de graines concassées. Elaboré à la carte par Téol, il est composé de matières premières nobles : blé, triticale, maïs, pois, soja non OGM, minéraux. Le nourrissage se fait à la main à raison d’une trentaine de seaux chaque matin. C’est aussi le moment où l’éleveur ouvre ses poulaillers. Le soir, deux chiens de race border l’aident à rentrer les volailles dans les abris. Pierre procède aussi à la surveillance des abreuvoirs automatiques. Sur le plan sanitaire, les dindes sont vermifugées tous les mois et les poulets ont un vermifuge à leur arrivée sur la ferme à l’âge de 4 – 5 semaines. Les maladies sont cependant rares car il s’agit d’un élevage peu intensif, fait valoir Pierre. En revanche, les performances varient en fonction des conditions météorologiques. Certains lots déçoivent ou sont plus difficiles à finir. Les dindes sont les plus fragiles, révèle l’éleveur.

L’abattage concentre le gros du travail, reconnait Pierre qui se fait aider par son épouse quand elle est en congé. L’abattoir construit par ses parents a été remis en service. Il comprend une salle dédiée à la mise à mort par électronarcose et à la saignée des volailles. Une autre salle abrite un échaudoir et une plumeuse. Dans un troisième espace les volailles pendues à un rail son éviscérées tandis qu’une chambre froide complète la chaîne. Contrôlé chaque année par les services vétérinaires, l’abattoir a été quelque peu modernisé : VMC, nouvelle chambre froide, nouvelles porte et fenêtre. Dans la mesure où Pierre n’abat pas d’autres volailles que les siennes, il n’est pas tenu de se mettre aux normes européennes, informe-t-il.

« J’ai la main sur mon produit ! »

« Si je n’avais pas les volailles, j’aurais changé de métier ! », assure aujourd’hui Pierre Pontet. L’exploitation compte un troupeau charolais d’une petite soixantaine de mères, mais contrairement aux volailles fermières, l’éleveur déplore la maigre valorisation de sa production bovine. « En volailles, j’ai la main sur mon produit de A à Z alors qu’en bovins, on a fait l’erreur de délaisser le commerce et la fixation du prix », regrette-t-il. Cet hiver, Pierre a pu répercuter la hausse de son aliment volailles (+ 70 €/tonne) à ses clients. Une augmentation des tarifs de 15 centimes d’euros du kilo contre laquelle aucun client n’a trouvé à redire, fait remarquer l’éleveur. De quoi laisser rêveur un éleveur allaitant !

Pierre estime que son atelier volailles fermière est aujourd’hui « rémunérateur et viable ». Dans le revenu de l’exploitation, les volailles pèsent presqu’aussi lourd que les bovins, mais sans prime. La marge brute des volailles atteint 24.000 € contre 46.000 pour les bovins, fait valoir l’éleveur. Mais au-delà du revenu, il savoure le fait d’avoir une production « autonome » qui lui apporte beaucoup de satisfaction. « La production de volailles fermières me fait sortir de ma ferme. Je côtoie des bouchers, des consommateurs. J’ai des retours positifs sur mon produit ; des gens me disent être contents de mes volailles. Tout ce qui manque en bovins », regrette Pierre Pontet.

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