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Innov'Action à Clessé

A Clessé, le désherbage roule des mécaniques

Le 29 juin à Clessé, la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire organisait une matinée technique sur le désherbage mécanique. Si la démonstration de matériels a été interrompue par une forte averse de pluie, la centaine de vignerons présents a tout de même pu profiter des témoignages de confrères ainsi que de nombreuses explications de la part des constructeurs ou des distributeurs.

Par Publié par Cédric Michelin
A Clessé, le désherbage roule des mécaniques

Avec la pluie qui était tombée la veille, Christian Terrier, du Domaine des Vignes d’Adélie, avait demandé à son frère, Didier, d’utiliser une vigne enherbée plus propice aux démonstrations. Demande qui a permis de voir dix minutes de démonstration avant qu’une averse n’oblige tout le monde à se réfugier sous le hangar. Pas grave, l’accalmie qui venait ensuite laissait du temps pour interroger les constructeurs et distributeurs sur le matériel pour désherber mécaniquement.

Auparavant, Christian Terrier avait témoigné sur son « choix d’aller » vers des solutions mécaniques pour désherber, et cela depuis déjà quelques années. Sur ses 11,35 ha, le vigneron encourageait d’abord ses collègues - « c’est l’avenir, il faut investir » - tout en mettant en garde : « il faut être conscient que c’est "lourd" et plus ou moins facile selon la climatologie ».

Avant lui, son père travaillait déjà le sol pour toujours maintenir sa structure et sa vie biologique. En fin d’année, en conditions favorables, il réalise un sous-solage, un buttage puis, au printemps, Christian Terrier passe des disques de chez Boisselet. Il fait aussi un décavaillonnage. « Le gros point fort du décavaillonnage est de supprimer la chevelure racinaire en surface qui pompe de l’eau. Les racines de mes vignes plongent donc plus profondément et cela doit permettre des vins de qualité, moins dilués », estime-t-il. Selon la levée des adventices ensuite, il passe soit une lame plate. Plusieurs autres formes de lames peuvent être nécessaires. Depuis l’an dernier, il utilise également des doigts Kress qui, eux, « font un léger cavaillon » au moment des relevages. Il cherche à le maintenir tout au long de l’année pour éviter les repousses de plantules sous le rang. Après les vendanges aussi, il utilise ses doigts Kress pour laisser ensuite le sol et l’enherbement naturel pendant l’hiver.

A 100 % en cépage chardonnay, ses vignes présentent un écartement de 1,2 à 1,4 m entre rangs et de 0,8 à 1 m dans le rang, sur des sols argilo-calcaires principalement, même si,sur Péronne, il rencontre aussi des argiles à silex.

« Tout surveiller en même temps »

« Je ne cache pas qu’en condition difficile, si on est débordé par des herbes - amarantes notamment -, je traite avec un désherbant non racinaire pour ne pas à devoir prendre la débroussailleuse, sinon sous le rang », expliquait-il franchement.

Le vigneron préfère cependant utiliser sa bineuse à doigts Kress, matériel issu des grandes cultures et du maraîchage, adapté à la viticulture. Ces doigts en caoutchouc arrachent les adventices grâce à un mouvement de rotation. Les doigts doivent « épouser » la base du pied, donc passer au plus près de la souche. Lui utilise des dents jaunes, plus souples que les rouges. « Je recommande ce matériel, à condition que les vignes soient déjà travaillées sous les pieds : il faut qu’il y ait une petite surface de terre fine (5-6 cm), l’objectif étant de déplacer la terre ». Si au départ, il pensait pouvoir écimer ou rogner en même temps, Christian Terrier a vite abandonné ce projet car « c’est trop difficile de tout surveiller en même temps ». La bineuse s’utilise sur des adventices peu développés et, après son passage, il faut du beau temps pendant 1 à 2 jours pour que les plantules soulevées sèchent.

Des anciens outils adaptés à tout

Installé lui sur 4,14 ha dans le Beaujolais, Louis-Damien Bouchacourt n’a pas le même type de sol: ses sols sont de fait plus granitiques à La Chapelle-de-Guinchay. Surtout, la conduite des vignes - qu’il a reprises - se faisait en gobelet. Il les monte désormais en cordon ou en guyot. Pour s’adapter à tous ces types de taille, il utilise « d’anciens outils et un vieux tracteur de 1960 léger de 1,5 tonne ». Le poste de conduite étant déporté, il a une parfaite vision du travail du sol qu’il fait. Un deuxième tracteur se tient toujours prêt, ce qui, au total, « est plus simple » en terme d’organisation et de réactivité. En automne, il apporte du compost et réalise un buttage au disque. Il compte alors 1 h 30 à 2 h de travail par hectare. Puis, début mars, le vigneron fait un débuttage. « Mon idée est de remettre en route mon sol, qu’il y ait alors ou non de l’herbe », explique-t-il. Fin avril « généralement », il réalise un premier griffage du sol puis un second début juin. Mi-juillet, un passage d’un interceps - débuttoir sans les versoirs - permet que les « fers travaillent ». Il compte toutefois deux personnes et 8 heures par hectare pour le faire. « C’est un gros boulot », concède-t-il.

Mieux vaut néanmoins se préparer dès maintenant avant que les désherbants chimiques ne soient totalement bannis, un jour ou l’autre.

A Clessé, le désherbage roule des mécaniques

A Clessé, le désherbage roule des mécaniques

Avec la pluie qui était tombée la veille, Christian Terrier, du Domaine des Vignes d’Adélie, avait demandé à son frère, Didier, d’utiliser une vigne enherbée plus propice aux démonstrations. Demande qui a permis de voir dix minutes de démonstration avant qu’une averse n’oblige tout le monde à se réfugier sous le hangar. Pas grave, l’accalmie qui venait ensuite laissait du temps pour interroger les constructeurs et distributeurs sur le matériel pour désherber mécaniquement.

Auparavant, Christian Terrier avait témoigné sur son « choix d’aller » vers des solutions mécaniques pour désherber, et cela depuis déjà quelques années. Sur ses 11,35 ha, le vigneron encourageait d’abord ses collègues - « c’est l’avenir, il faut investir » - tout en mettant en garde : « il faut être conscient que c’est "lourd" et plus ou moins facile selon la climatologie ».

Avant lui, son père travaillait déjà le sol pour toujours maintenir sa structure et sa vie biologique. En fin d’année, en conditions favorables, il réalise un sous-solage, un buttage puis, au printemps, Christian Terrier passe des disques de chez Boisselet. Il fait aussi un décavaillonnage. « Le gros point fort du décavaillonnage est de supprimer la chevelure racinaire en surface qui pompe de l’eau. Les racines de mes vignes plongent donc plus profondément et cela doit permettre des vins de qualité, moins dilués », estime-t-il. Selon la levée des adventices ensuite, il passe soit une lame plate. Plusieurs autres formes de lames peuvent être nécessaires. Depuis l’an dernier, il utilise également des doigts Kress qui, eux, « font un léger cavaillon » au moment des relevages. Il cherche à le maintenir tout au long de l’année pour éviter les repousses de plantules sous le rang. Après les vendanges aussi, il utilise ses doigts Kress pour laisser ensuite le sol et l’enherbement naturel pendant l’hiver.

A 100 % en cépage chardonnay, ses vignes présentent un écartement de 1,2 à 1,4 m entre rangs et de 0,8 à 1 m dans le rang, sur des sols argilo-calcaires principalement, même si,sur Péronne, il rencontre aussi des argiles à silex.

« Tout surveiller en même temps »

« Je ne cache pas qu’en condition difficile, si on est débordé par des herbes - amarantes notamment -, je traite avec un désherbant non racinaire pour ne pas à devoir prendre la débroussailleuse, sinon sous le rang », expliquait-il franchement.

Le vigneron préfère cependant utiliser sa bineuse à doigts Kress, matériel issu des grandes cultures et du maraîchage, adapté à la viticulture. Ces doigts en caoutchouc arrachent les adventices grâce à un mouvement de rotation. Les doigts doivent « épouser » la base du pied, donc passer au plus près de la souche. Lui utilise des dents jaunes, plus souples que les rouges. « Je recommande ce matériel, à condition que les vignes soient déjà travaillées sous les pieds : il faut qu’il y ait une petite surface de terre fine (5-6 cm), l’objectif étant de déplacer la terre ». Si au départ, il pensait pouvoir écimer ou rogner en même temps, Christian Terrier a vite abandonné ce projet car « c’est trop difficile de tout surveiller en même temps ». La bineuse s’utilise sur des adventices peu développés et, après son passage, il faut du beau temps pendant 1 à 2 jours pour que les plantules soulevées sèchent.

Des anciens outils adaptés à tout

Installé lui sur 4,14 ha dans le Beaujolais, Louis-Damien Bouchacourt n’a pas le même type de sol: ses sols sont de fait plus granitiques à La Chapelle-de-Guinchay. Surtout, la conduite des vignes - qu’il a reprises - se faisait en gobelet. Il les monte désormais en cordon ou en guyot. Pour s’adapter à tous ces types de taille, il utilise « d’anciens outils et un vieux tracteur de 1960 léger de 1,5 tonne ». Le poste de conduite étant déporté, il a une parfaite vision du travail du sol qu’il fait. Un deuxième tracteur se tient toujours prêt, ce qui, au total, « est plus simple » en terme d’organisation et de réactivité. En automne, il apporte du compost et réalise un buttage au disque. Il compte alors 1 h 30 à 2 h de travail par hectare. Puis, début mars, le vigneron fait un débuttage. « Mon idée est de remettre en route mon sol, qu’il y ait alors ou non de l’herbe », explique-t-il. Fin avril « généralement », il réalise un premier griffage du sol puis un second début juin. Mi-juillet, un passage d’un interceps - débuttoir sans les versoirs - permet que les « fers travaillent ». Il compte toutefois deux personnes et 8 heures par hectare pour le faire. « C’est un gros boulot », concède-t-il.

Mieux vaut néanmoins se préparer dès maintenant avant que les désherbants chimiques ne soient totalement bannis, un jour ou l’autre.

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