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Race charolaise

A Couches, l’Ajec Nationale s'est interrogée sur l’avenir de la race charolaise

L’assemblée générale de l’Ajec Nationale s’est tenue à Couches les 5 et 6 mai. Dans une ambiance ensoleillée et conviviale, les jeunes éleveurs charolais ont parlé de leur race favorite, de ses concours, de son avenir… Retour sur un moment fort.

A Couches, l’Ajec Nationale s'est interrogée sur l’avenir de la race charolaise

Le week-end des 5 et 6 mai, la Saône-et-Loire accueillait l’assemblée générale de l’Association nationale des jeunes éleveurs charolais, l'Ajec. Dans le cadre somptueux du château de Couches, environ deux cents personnes ont assisté à l’assemblée générale le samedi après-midi, laquelle était suivie d’un cocktail dans la cour du château médiéval, prolongé d’une soirée gala à Saint-Léger-sur-Dheune. C’est dans la chapelle du château-fort - dit de Marguerite de Bourgogne - que les jeunes de l’Ajec accueillaient leurs invités.

En ouverture, le président de l’Ajec 71 Jean-Rémi Jeannin livrait le mot d’accueil de l’équipe organisatrice de l’évènement. L’assemblée générale de l’Ajec nationale est en effet itinérante et c’est avec une certaine jubilation que les jeunes éleveurs charolais de Saône-et-Loire se sont proposés d’organiser ce rendez-vous sur leurs terres. En optant pour le Couchois, ils avaient en outre accompli un choix pertinent en mettant à l’honneur une région méconnue du département. Un terroir riche qui a la particularité de cultiver habilement le mariage des vins issus du cépage pinot noir et de la viande charolaise, présentait le propriétaire des lieux, Olivier Polaert, par ailleurs membre de la Société d’agriculture de l'arrondissement d’Autun.

356 adhérents

En dépit d’un contexte général très morose, l’Ajec nationale a vu son effectif en légère progression l'an dernier, se félicitait le président national, Florent Besson. L’association nationale compte en effet 356 adhérents, un chiffre stable par rapport à l’année précédente. Une section Ajec a même repris vie en Normandie, dans le département de Seine-Maritime. De quoi faire germer « de nouvelles idées pour continuer de faire évoluer l’Ajec pour qu’elle réponde encore mieux aux nouveaux besoins des adhérents », se félicitait la secrétaire générale, Catherine Gallard.

L’achat de reproducteurs en commun demeure le gros morceau de l’activité de l’Ajec nationale. En 2017, les jeunes ont acquis pour 22.000 € Nice Dream, un animal d’exception né à l’EARL Baudot-Raymond dans la Nièvre. Un charolais au pédigrée très prometteur. Malheureusement, des problèmes de fertilité auraient été diagnostiqués lors de son séjour au centre de production de semences de Fontaines, révélait-on.

En 2017, l’activité Taureau a également été marquée par la vente de nombreuses doses de semences, tant en France qu’à l’étranger, se félicitait-on. Depuis l’année dernière, l’Ajec épure ses stocks de semences d’anciens taureaux acquis depuis quatorze ans. La liste complète des taureaux achetés par l’Ajec est consultable sur le site internet du Herd-book charolais, rappelait Amandine Comte, la trésorière nationale.

Partie prenante des concours…

Partenaire jusqu’à l’an dernier de tous les prix d’honneur laitonnes des concours reconnus par le HBC, l’Ajec a encore offert vingt-et-une faïences la saison passée aux détenteurs de prix d’honneur veaux femelles. Un partenariat qui prendra fin la saison prochaine puisque « le HBC a décidé de ne plus laisser les jeunes juger ce prix », indiquait Catherine Gallard. Une seule récompense sera conservée pour le concours de Moulins et la finale des super prix d’honneur. Organisatrice du prix de l’Ajec veaux mâles, l’association a remis vingt plaques et vingt licols lors de la saison 2017. « Le prix de l’Ajec récompense le meilleur veau mâle d’un jeune adhérent à jour de cotisation », présentait Amandine Comte. Ce prix est jugé par des juges stagiaires et il est ouvert aux veaux d’automne depuis deux ans.

Au chapitre des concours toujours, l’Ajec participe désormais à la commission de sélection pour le Concours général de Paris.

2017 aura été marquée par la fin du partenariat avec la Fédération des stations d’évaluation charolaises, informait Catherine Gallard. Cependant, des partenariats subsistent localement comme cela est le cas en Saône-et-Loire avec la station de Jalogny, au sein du GIE Synergie charolais.

« Posons-nous les bonnes questions »

Dans son rapport moral, Florent Besson s’est inquiété de l’érosion qui touche les concours de reproducteurs. Des concours auxquels l’Ajec s’est redite très attachée, elle qui les voit comme un outil privilégié « pour la promotion des élevages et la vente de reproducteurs. Une compétition stimulante qui nous permet de comparer la qualité de nos animaux », estimait le président. « Posons-nous les bonnes questions ! Pourquoi cette baisse ? Pourquoi les éleveurs préfèrent-ils acheter un reproducteur en ferme, à une station ou par le biais d’un groupement ? Y a-t-il un manque de lisibilité dans nos concours ? Les jugements sont-ils mal compris car les animaux ne correspondent pas toujours à ce que recherchent les éleveurs de viande ou de maigre ? Pourquoi un jeune cherche-t-il plus à connaitre le pédigrée d’un tracteur plutôt que celui d’un taureau ? », interrogeait sans détour Florent Besson.

Convaincus que le choix d’un taureau reproducteur inscrit est celui de l’amélioration génétique synonyme de plus-value pour les cheptels, les jeunes de l’Ajec entendent « aller prêcher la bonne parole aux jeunes des lycées », annonçait le président. Ce dernier évoquait enfin les bouleversements engendrés par le nouveau règlement zootechnique européen, lequel secoue la charolaise depuis quelques temps (lire encadré). « Cette année va être une année décisive pour notre race avec la création ou non d’un deuxième OS. Le choix de l’unité a été fait par le HBC qui travaille assidûment pour que cela se passe le mieux pour ses adhérents », concluait Florent Besson.

A Couches, l’Ajec Nationale s'est interrogée sur l’avenir de la race charolaise

A Couches, l’Ajec Nationale s'est interrogée sur l’avenir de la race charolaise

Le week-end des 5 et 6 mai, la Saône-et-Loire accueillait l’assemblée générale de l’Association nationale des jeunes éleveurs charolais, l'Ajec. Dans le cadre somptueux du château de Couches, environ deux cents personnes ont assisté à l’assemblée générale le samedi après-midi, laquelle était suivie d’un cocktail dans la cour du château médiéval, prolongé d’une soirée gala à Saint-Léger-sur-Dheune. C’est dans la chapelle du château-fort - dit de Marguerite de Bourgogne - que les jeunes de l’Ajec accueillaient leurs invités.

En ouverture, le président de l’Ajec 71 Jean-Rémi Jeannin livrait le mot d’accueil de l’équipe organisatrice de l’évènement. L’assemblée générale de l’Ajec nationale est en effet itinérante et c’est avec une certaine jubilation que les jeunes éleveurs charolais de Saône-et-Loire se sont proposés d’organiser ce rendez-vous sur leurs terres. En optant pour le Couchois, ils avaient en outre accompli un choix pertinent en mettant à l’honneur une région méconnue du département. Un terroir riche qui a la particularité de cultiver habilement le mariage des vins issus du cépage pinot noir et de la viande charolaise, présentait le propriétaire des lieux, Olivier Polaert, par ailleurs membre de la Société d’agriculture de l'arrondissement d’Autun.

356 adhérents

En dépit d’un contexte général très morose, l’Ajec nationale a vu son effectif en légère progression l'an dernier, se félicitait le président national, Florent Besson. L’association nationale compte en effet 356 adhérents, un chiffre stable par rapport à l’année précédente. Une section Ajec a même repris vie en Normandie, dans le département de Seine-Maritime. De quoi faire germer « de nouvelles idées pour continuer de faire évoluer l’Ajec pour qu’elle réponde encore mieux aux nouveaux besoins des adhérents », se félicitait la secrétaire générale, Catherine Gallard.

L’achat de reproducteurs en commun demeure le gros morceau de l’activité de l’Ajec nationale. En 2017, les jeunes ont acquis pour 22.000 € Nice Dream, un animal d’exception né à l’EARL Baudot-Raymond dans la Nièvre. Un charolais au pédigrée très prometteur. Malheureusement, des problèmes de fertilité auraient été diagnostiqués lors de son séjour au centre de production de semences de Fontaines, révélait-on.

En 2017, l’activité Taureau a également été marquée par la vente de nombreuses doses de semences, tant en France qu’à l’étranger, se félicitait-on. Depuis l’année dernière, l’Ajec épure ses stocks de semences d’anciens taureaux acquis depuis quatorze ans. La liste complète des taureaux achetés par l’Ajec est consultable sur le site internet du Herd-book charolais, rappelait Amandine Comte, la trésorière nationale.

Partie prenante des concours…

Partenaire jusqu’à l’an dernier de tous les prix d’honneur laitonnes des concours reconnus par le HBC, l’Ajec a encore offert vingt-et-une faïences la saison passée aux détenteurs de prix d’honneur veaux femelles. Un partenariat qui prendra fin la saison prochaine puisque « le HBC a décidé de ne plus laisser les jeunes juger ce prix », indiquait Catherine Gallard. Une seule récompense sera conservée pour le concours de Moulins et la finale des super prix d’honneur. Organisatrice du prix de l’Ajec veaux mâles, l’association a remis vingt plaques et vingt licols lors de la saison 2017. « Le prix de l’Ajec récompense le meilleur veau mâle d’un jeune adhérent à jour de cotisation », présentait Amandine Comte. Ce prix est jugé par des juges stagiaires et il est ouvert aux veaux d’automne depuis deux ans.

Au chapitre des concours toujours, l’Ajec participe désormais à la commission de sélection pour le Concours général de Paris.

2017 aura été marquée par la fin du partenariat avec la Fédération des stations d’évaluation charolaises, informait Catherine Gallard. Cependant, des partenariats subsistent localement comme cela est le cas en Saône-et-Loire avec la station de Jalogny, au sein du GIE Synergie charolais.

« Posons-nous les bonnes questions »

Dans son rapport moral, Florent Besson s’est inquiété de l’érosion qui touche les concours de reproducteurs. Des concours auxquels l’Ajec s’est redite très attachée, elle qui les voit comme un outil privilégié « pour la promotion des élevages et la vente de reproducteurs. Une compétition stimulante qui nous permet de comparer la qualité de nos animaux », estimait le président. « Posons-nous les bonnes questions ! Pourquoi cette baisse ? Pourquoi les éleveurs préfèrent-ils acheter un reproducteur en ferme, à une station ou par le biais d’un groupement ? Y a-t-il un manque de lisibilité dans nos concours ? Les jugements sont-ils mal compris car les animaux ne correspondent pas toujours à ce que recherchent les éleveurs de viande ou de maigre ? Pourquoi un jeune cherche-t-il plus à connaitre le pédigrée d’un tracteur plutôt que celui d’un taureau ? », interrogeait sans détour Florent Besson.

Convaincus que le choix d’un taureau reproducteur inscrit est celui de l’amélioration génétique synonyme de plus-value pour les cheptels, les jeunes de l’Ajec entendent « aller prêcher la bonne parole aux jeunes des lycées », annonçait le président. Ce dernier évoquait enfin les bouleversements engendrés par le nouveau règlement zootechnique européen, lequel secoue la charolaise depuis quelques temps (lire encadré). « Cette année va être une année décisive pour notre race avec la création ou non d’un deuxième OS. Le choix de l’unité a été fait par le HBC qui travaille assidûment pour que cela se passe le mieux pour ses adhérents », concluait Florent Besson.

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