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Plan national de surveillance de la tuberculose

A l’impossible, nul n’est tenu

Suite à la présentation du Plan national de surveillance de la
tuberculose et du schéma décisionnel des contrôles IDC en élevages, le
GDS 71 a adressé un courrier au ministère exprimant ses craintes
légitimes, soulignant la totale inadéquation du schéma proposé par la
DGAl.
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A l’initiative de la DDPP 71, le coordonnateur Tuberculose en région Bourgogne, Fabrice Chevalier, est venu présenter en Saône-et-Loire le 4 septembre dernier le plan national de surveillance de la tuberculose et le schéma décisionnel des contrôles IDC en élevages. « C’est ce point particulier qui pose problème et qui ferme toute perspective d’un suivi efficace des élevages qui se retrouveront en surveillance », alerte Jean-Paul Dufour, président du GDS 71 dans ses courriers à Patrick Dehaumont et Jean-Luc Angot, respectivement directeur général et directeur général adjoint de la DGAl, la direction générale de l’Alimentation du ministère de l’Agriculture.

Surréaliste et inapplicable !


Le président du GDS met en avant l’expérience acquise au cours de ces quatre dernières années - avec la gestion de cinq foyers particulièrement difficiles -, « gestion qui nous permet d’affirmer avec certitude que le schéma proposé est surréaliste et inapplicable en l’état ». Il en précise les raisons :
- la présence récurrente d’IDC positives dans des cheptels indemnes de tuberculose, liée à la fréquence élevée et uniforme de mycobactéries atypiques dans les élevages ;
- la déqualification pure et dure des cheptels à IDC positives sans perspectives de recouvrement de leur qualification ;
- la perspective d’un quasi "abattage partiel", dans les situations où il y aura de nombreuses réactions douteuses.
« Nous savons pertinemment que les schémas proposés résultent de négociations avec la Commission européenne désireuse de faire respecter la directive 64/432 », poursuit Jean-Paul Dufour, « toutefois, il est illusoire de croire que nous pouvons réaliser l’impossible. Comment engager les éleveurs dans une surveillance alors qu’ils ont une chance sur deux de se retrouver dans une impasse sans aucune solution en matière commerciale pendant plusieurs mois, voire plusieurs années ? ».

Mise en garde !


Et le président du GDS 71 à ne pas hésiter à refuser tout net de « cautionner ce genre de mesures : nous connaissons trop bien notre situation épidémiologique et nos éleveurs pour vous assurer que les schémas décisionnels sont voués d’avance à l’échec et que, pire, ils engendreront un refus en bloc de la surveillance des troupeaux avec des effets contraires aux objectifs recherchés ».
Comme tous les gestionnaires du sanitaire, le GDS de Saône-et-Loire rappelle son attachement à faire progresser la situation sanitaire du cheptel départemental, au regard de la tuberculose bien entendu, mais pas seulement : « c’est notre principale ambition », mais « l’acceptabilité des mesures de contrôle est un point essentiel […] pour accomplir une surveillance efficace de la tuberculose. Or, nous sommes arrivés à ce stade dans l’inacceptablilité totale des mesures ».

La main tendue


Le GDS de Saône-et-Loire réaffirme son action à travailler à la défense des intérêts des éleveurs. Aussi, « nous ne nous résignerons pas à laisser au bord du chemin des éleveurs courageux, qui font des efforts depuis de longues années en traversant toutes les crises sanitaires et économiques qui se sont succédées ces dernières années ». Jean-Paul Dufour poursuit : « nous sommes fiers du travail accompli avec la DDPP 71, sur la surveillance autour des cinq foyers de tuberculose et des issues des foyers de Côte-d’Or et nous sommes particulièrement inquiets de devoir remettre en cause tous ces efforts et devoir expliquer l’inexplicable ».
Et le GDS de Saône-et-Loire de rappeler sa responsabilité, celle de ses adhérents comme de ses administrateurs, lui qui entend travailler avec la DGAl « de nouvelles propositions permettant de continuer d’avancer sur ce dossier particulièrement complexe et difficile ».