À la base de tout
Partout dans le monde, une céréale constitue la base de l’alimentation de la population.

Partout dans le monde, une céréale constitue la base de l’alimentation de la population. Que ce soit le blé, le riz, le maïs, le mil ou le sorgho, ces céréales ont été le plus souvent associées à des légumes, légumes secs et à des légumineuses, variant là-aussi d’un continent à l’autre. Pourtant, à l’origine, nos lointains ancêtres étaient beaucoup plus omnivores et opportunistes. Mais nous nous sommes sédentarisés et les populations se sont agrandies, d’où la nécessité d’instaurer la culture pour garantir la nourriture. Ainsi les chasseurs-cueilleurs sont devenus cultivateurs.
Au-delà de la fonction nourricière, c’est tout un système économique, technique, politique, culturel, etc. qui en a découlé…
L’ouvrage Petite et grande histoire des céréales et légumes secs propose un magnifique retour en arrière pour comprendre comment est née notre agriculture actuelle, quels ont été les cheminements, les grandes étapes de cette "domestication" de la nature, pourquoi et de quelle façon cela s’est opéré sur les différents endroits du globe, avec quelles conséquences. Et comment cela a conduit à la conquête progressive du monde à partir des multiples foyers agricoles que les recherches ont répertoriés. Cet essaimage n’était pas qu’humain, il l’était aussi en termes de semences, d’animaux, d’outillage et de pratiques.
Toute la société s’est progressivement organisée autour et pour cette production alimentaire, d’où l’essor des cités mais aussi par ailleurs, et comme revers de la médaille, des différenciations sociales et des tensions entre les hommes. Ce développement des cultures a limité localement la diversification de l’alimentation, ce qui a aussi eu des conséquences sur les morphologies ; on doit à l’élevage la multiplication des pathologies... Il n’est évidemment pas question de reprocher quoi que ce soit à l’agriculture et la rendre responsable de tous les maux de nos sociétés, mais ce rappel historique décortiqué permet de prendre du recul, de retracer toute notre histoire commune et de refaire un point sur l’économie et la géopolitique actuelle des céréales. Surtout qu’il est bien rappelé que l’Ukraine et la Russie sont respectivement les deuxième et quatrième exportateurs mondiaux de céréales… Comme quoi, les productions agricoles restent au cœur de l’histoire de l’humanité.
Petite et grande histoire des céréales et légumes secs, Éric Birlouez, Éditions Quæ, 192 pages, 22 €.