A la croisée des chemins
Les enjeux pour demain et les défis à relever pour maintenir la production de lait sur le département, la section des éleveurs laitiers de la FDSEA les a bien mesurer. C’est pourquoi, elle a tenu à sensibiliser les éleveurs laitiers sur les préconisations faites par la FNPL en invitant André Bonnard, membre du bureau FNPL et administrateur à la FRL Rhône-Alpes, lors de son assemblée générale le 27 janvier dernier à Fontaines.
Contractualisation...
Après la présentation du rapport d’activité et des actions menées par la section depuis 2008, Régis Dumey, président, rappelait à cette occasion les quatre composantes de la production laitière : tout d’abord, le prix, lequel ne se décrète pas en interprofession, mais résulte du principe de l’offre et la demande. Derrière le volume, on retrouve la notion de gestion des quotas par bassin laitier, l’accompagnement des exploitations dans la progression des volumes de référence, la transparence nécessaire des données des marchés pour bien négocier les prix. Les charges - notamment celles liées aux investissements de mise aux normes - impactent la compétitivité des exploitations. Une avancée syndicale sur les seuils ICPE est à souligner. Enfin, face à l’acheteur, il faut pouvoir s’organiser pour sécuriser le devenir de la collecte dans certains secteurs.
Quant à André Bonnard, il revenait sur les dispositions de la LMA et le décret du 30 décembre 2010 qui prévoit l’obligation pour les entreprises de présenter un contrat à ses producteurs avant le 1er avril 2011… sans qu'il y ait obligation de signature pour le producteur ! Il rappelait l’intérêt des producteurs à poursuivre l’organisation en OP (organisation de producteurs) pour négocier collectivement le contenu des contrats, même si le décret qui permettra la reconnaissance des OP par un agrément ne sera publié qu’en fin d’année 2011, une fois que le "mini paquet Lait" sera adopté au Parlement européen.
Dans le bassin Sud-Est
Son intervention portait également sur la mise en place des bassins laitiers où seront gérées les attributions de litrage pour les quatre dernières campagnes. La Saône-et-Loire est rattachée au Bassin Sud-Est, regroupant quinze départements, 7.907 producteurs avec un quota moyen de 211.399 litres.
La section des éleveurs laitiers veillera à être force de propositions dans les discussions portant sur les priorités d’attribution de manière à ne pas pénaliser la dynamique laitière du département. Dans un contexte d’augmentation de la production, et donc de troupeaux plus importants, la chambre d’agriculture a été sollicitée pour présenter des études sur les volets technico-économique et sanitaire. L’implication de la section se fait également à l’échelle Rhône-Alpes via sa participation au bureau et au conseil de la FRL (Fédération régionale laitière). Dernièrement, les débats ont porté sur l’état d’avancement des OP par entreprise et sur les priorités à donner pour l’attribution des litrages dans le bassin Sud-Est.
Vigilance
Les discussions se sont poursuivies à l’occasion du congrès FNPL à Aurillac les 16 et 17 mars - auquel participait la Saône-et-Loire - avec deux interventions de l’administration sur la gouvernance par bassin et l’évolution des quotas laitiers depuis 15 ans. Une présentation comparant les productions allemandes et françaises a révélé des chiffres moyens proches, mais des réalités différentes : la dispersion est beaucoup plus forte en Allemagne (dynamique variable selon les landers). Une étude McKinsey portant sur la différence de compétitivité entre l’Allemagne et la France indique que la filière amont française cache de grandes disparités en termes de performances économiques, tant entre les modèles d’exploitations qu’au sein même de chaque modèle. Le manque de compétitivité concerne également l’aval avec un retard dans la restructuration de la filière ainsi qu’à un sous investissement dans les outils de production. Les discussions ont porté bien évidemment sur la mise en place de la contractualisation : la FNPL a appelé les éleveurs à la vigilance et à veiller que les contrats comportent bien les clauses du Guide interprofessionnel des bonnes pratiques contractuelles.
Les contrats arrivent...
Au 1er avril, des propositions de contrats sont arrivées dans les exploitations laitières. L’attitude à avoir est de ne surtout pas signer dans la précipitation. Ce sont en tout cas les recommandations qui ont été données à l’occasion des assemblées générales de l’Union laitière louhannaise, des groupements de La Chapelle-Voland, Les Hays et Jura-Nord qui s’est tenue le 1er avril à Cosges dans le Jura ainsi que lors de l’assemblée générale l’Union Chalon Lait qui a eu lieu le 6 avril à Saint-Didier-en-Bresse. Lors de ces rencontres, les débats avec les laiteries (Danone et Fromagers en Bourgogne) ont porté sur les évolutions de primes, le système volumes/prix différenciés, et plus longuement sur le contenu des contrats.
A cette occasion, les présidents de groupements ont précisé que cette première version du contrat était inacceptable en l’état. Ils ont donc conseillé aux éleveurs d’attendre la 2e version du contrat ou des avenants à la proposition initiale étant donné que des clauses devaient être renégociées avec les laiteries. D’autre part, en vue de donner toute légitimité à l’Union laitière Jura Bresse, comme acteur incontournable de la négociation, il est important que les producteurs laitiers signent les bulletins pour donner mandat de négociation et de facturation à l’organisation de producteur. En attendant, une lettre type de réception peut être renvoyée aux entreprises : il s’agit d’un acte juridique de protection. Ce document est disponible au service syndical de la FDSEA sur demande au 03.85.29.55.30.
Avant de signer quoi que ce soit, les éleveurs sont invités à contacter la section des éleveurs de lait de la FDSEA (tél. : 03.85.29.55.30). Un modèle type de lettre est disponible sur demande. il est également à votre disposition sur www.agri71.fr