A la Journée méthanisation avec l'Ademe BFC, des retours d'expériences riches d'enseignement
Comme chaque année, l'Ademe BFC a procédé à un état des lieux de la méthanisation en région Bourgogne Franche-Comté. La méthanisation d'origine agricole avance en région avec une grande diversité de projets et de dimensionnement. Les acteurs disposent maintenant du recul nécessaire pour interroger toutes les dimensions d'une diversification en production énergétique : économique, environnementale, sociale...

Quoi de neuf dans la méthanisation agricole ? Avec une soixantaine d'unités en fonctionnement, 9 en construction et 30 en projets, l'Ademe BFC constate « un véritable intérêt pour cette thématique, qui révèle le dynamisme d'une filière et l'importance des enjeux » liés au développement de ce mode de production énergétique. La Saône-et-Loire reste cependant un peu à la traine... L'expertise acquise sur les projets les plus anciens nourrit aujourd'hui la réflexion et conforte certaines orientations. Parallèle malheureux, à mesure que les unités se développent et se multiplient, les citoyens s'interrogent sur les impacts environnementaux et sociaux d'installations dont certaines sont à fort dimensionnement.
Loin des objectifs visés
En ce qui concerne les unités présentes en Bourgogne-Franche-Comté, les agriculteurs qui les conduisent n'ont pas rencontré de résistance particulière, du fait notamment de leur ancrage territorial et d'une communication bien organisée en amont et suivie dans le temps (réunions d'information, portes ouvertes...). La méthanisation d'origine agricole concerne aujourd'hui en région, 54 installations agricoles (dont deux à l'arrêt), 4 issues de l'industrie agro-alimentaire, 2 sur boues d'épuration et 1 sur déchets ménagers.
Si le nombre des installations augmente régulièrement, on est loin d'atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la transition énergétique. En région, la part de l'énergie produite au titre de la méthanisation représente 0,33% de la consommation électrique et 0,16% de la consommation de biométhane... La marge de progression reste donc importante pour une filière qui s'organise autour de partenariats rassemblant les Chambres d'agriculture, la Région, l'Ademe, les collectivités territoriales et certains acteurs (élus locaux et/ou industriels) en fonction de la nature des projets.
La quarantaine d'installations agricoles qui ont fonctionné à plein régime en 2018 a permis de méthaniser 337.000 tonnes de matières méthanisables composées à 74% d'effluents d'élevage, 14% de déchets extérieurs, 4% de Cive et 5% d'issues de céréales et autres résidus de cultures. La méthanisation agricole en Bourgogne Franche-comté est très disséminée et diversifiée : on monte des petites unités (100 kW élec) fonctionnant à 85% avec des effluents d'élevage pour un investissement limité de l'ordre de 700 à 800.000 euros et des unités beaucoup plus importantes (250 kW à 500 kW et plus) correspondant à des investissements beaucoup plus conséquents (en voie liquide essentiellement).
Sous l'oeil de la société
Les objectifs initiaux du développement d'une production énergétique issue de la méthanisation agricole restent les mêmes : ouvrir une voie de diversification et un revenu économique différencié aux agriculteurs, diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), valoriser les déchets et les sous-produits organiques grâce à la production de matière fertilisante, s'inscrire dans une dynamique territoriale où les élus ont leur part dans la construction et l'acceptabilité des projets.
Si les citoyens peuvent s'interroger face au dimensionnement de certaines unités d'envergure, les organisations environnementales - dont France nature rnvironnement, ONG présente lors de cette journée technique - posent un regard plutôt indulgent - mais attentif - sur ces installations. Leur acceptabilité n'est pas remise en cause dès lors « qu'elles s'inscrivent dans une vraie dynamique d'aménagement du territoire et qu'elles amènent les systèmes agricoles à évoluer vers plus d'agronomie et moins d'intensification ». Sans que l'on sache réellement leur définition d'intensification d'ailleurs...
Plus de rotations longues
Ce qui semble être le cas, puisque les études réalisées sur des unités en fonctionnement depuis plusieurs années montrent que leur gestion amène les agriculteurs à adopter des pratiques plus agro-écologiques. Nourrir un digestat en continu conduit à allonger et à diversifier ses rotations, à augmenter les surfaces en couvert et globalement à se tourner vers des pratiques agronomiques plus favorables à l'environnement et au développement de la matière organique dans les sols.
96% des agriculteurs producteurs d'énergie concernés par cette enquête (panel non représentatif du fait de la grande diversité des unités et des systèmes) ne regrettent pas leur investissement et n'hésiteraient pas à relever à nouveau le défi énergétique, non sans apporter toutefois quelques aménagements techniques.
Anne-Marie Klein
A la Journée méthanisation avec l'Ademe BFC, des retours d'expériences riches d'enseignement

Quoi de neuf dans la méthanisation agricole ? Avec une soixantaine d'unités en fonctionnement, 9 en construction et 30 en projets, l'Ademe BFC constate « un véritable intérêt pour cette thématique, qui révèle le dynamisme d'une filière et l'importance des enjeux » liés au développement de ce mode de production énergétique. La Saône-et-Loire reste cependant un peu à la traine... L'expertise acquise sur les projets les plus anciens nourrit aujourd'hui la réflexion et conforte certaines orientations. Parallèle malheureux, à mesure que les unités se développent et se multiplient, les citoyens s'interrogent sur les impacts environnementaux et sociaux d'installations dont certaines sont à fort dimensionnement.
Loin des objectifs visés
En ce qui concerne les unités présentes en Bourgogne-Franche-Comté, les agriculteurs qui les conduisent n'ont pas rencontré de résistance particulière, du fait notamment de leur ancrage territorial et d'une communication bien organisée en amont et suivie dans le temps (réunions d'information, portes ouvertes...). La méthanisation d'origine agricole concerne aujourd'hui en région, 54 installations agricoles (dont deux à l'arrêt), 4 issues de l'industrie agro-alimentaire, 2 sur boues d'épuration et 1 sur déchets ménagers.
Si le nombre des installations augmente régulièrement, on est loin d'atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la transition énergétique. En région, la part de l'énergie produite au titre de la méthanisation représente 0,33% de la consommation électrique et 0,16% de la consommation de biométhane... La marge de progression reste donc importante pour une filière qui s'organise autour de partenariats rassemblant les Chambres d'agriculture, la Région, l'Ademe, les collectivités territoriales et certains acteurs (élus locaux et/ou industriels) en fonction de la nature des projets.
La quarantaine d'installations agricoles qui ont fonctionné à plein régime en 2018 a permis de méthaniser 337.000 tonnes de matières méthanisables composées à 74% d'effluents d'élevage, 14% de déchets extérieurs, 4% de Cive et 5% d'issues de céréales et autres résidus de cultures. La méthanisation agricole en Bourgogne Franche-comté est très disséminée et diversifiée : on monte des petites unités (100 kW élec) fonctionnant à 85% avec des effluents d'élevage pour un investissement limité de l'ordre de 700 à 800.000 euros et des unités beaucoup plus importantes (250 kW à 500 kW et plus) correspondant à des investissements beaucoup plus conséquents (en voie liquide essentiellement).
Sous l'oeil de la société
Les objectifs initiaux du développement d'une production énergétique issue de la méthanisation agricole restent les mêmes : ouvrir une voie de diversification et un revenu économique différencié aux agriculteurs, diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), valoriser les déchets et les sous-produits organiques grâce à la production de matière fertilisante, s'inscrire dans une dynamique territoriale où les élus ont leur part dans la construction et l'acceptabilité des projets.
Si les citoyens peuvent s'interroger face au dimensionnement de certaines unités d'envergure, les organisations environnementales - dont France nature rnvironnement, ONG présente lors de cette journée technique - posent un regard plutôt indulgent - mais attentif - sur ces installations. Leur acceptabilité n'est pas remise en cause dès lors « qu'elles s'inscrivent dans une vraie dynamique d'aménagement du territoire et qu'elles amènent les systèmes agricoles à évoluer vers plus d'agronomie et moins d'intensification ». Sans que l'on sache réellement leur définition d'intensification d'ailleurs...
Plus de rotations longues
Ce qui semble être le cas, puisque les études réalisées sur des unités en fonctionnement depuis plusieurs années montrent que leur gestion amène les agriculteurs à adopter des pratiques plus agro-écologiques. Nourrir un digestat en continu conduit à allonger et à diversifier ses rotations, à augmenter les surfaces en couvert et globalement à se tourner vers des pratiques agronomiques plus favorables à l'environnement et au développement de la matière organique dans les sols.
96% des agriculteurs producteurs d'énergie concernés par cette enquête (panel non représentatif du fait de la grande diversité des unités et des systèmes) ne regrettent pas leur investissement et n'hésiteraient pas à relever à nouveau le défi énergétique, non sans apporter toutefois quelques aménagements techniques.
Anne-Marie Klein
A la Journée méthanisation avec l'Ademe BFC, des retours d'expériences riches d'enseignement

Quoi de neuf dans la méthanisation agricole ? Avec une soixantaine d'unités en fonctionnement, 9 en construction et 30 en projets, l'Ademe BFC constate « un véritable intérêt pour cette thématique, qui révèle le dynamisme d'une filière et l'importance des enjeux » liés au développement de ce mode de production énergétique. La Saône-et-Loire reste cependant un peu à la traine... L'expertise acquise sur les projets les plus anciens nourrit aujourd'hui la réflexion et conforte certaines orientations. Parallèle malheureux, à mesure que les unités se développent et se multiplient, les citoyens s'interrogent sur les impacts environnementaux et sociaux d'installations dont certaines sont à fort dimensionnement.
Loin des objectifs visés
En ce qui concerne les unités présentes en Bourgogne-Franche-Comté, les agriculteurs qui les conduisent n'ont pas rencontré de résistance particulière, du fait notamment de leur ancrage territorial et d'une communication bien organisée en amont et suivie dans le temps (réunions d'information, portes ouvertes...). La méthanisation d'origine agricole concerne aujourd'hui en région, 54 installations agricoles (dont deux à l'arrêt), 4 issues de l'industrie agro-alimentaire, 2 sur boues d'épuration et 1 sur déchets ménagers.
Si le nombre des installations augmente régulièrement, on est loin d'atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la transition énergétique. En région, la part de l'énergie produite au titre de la méthanisation représente 0,33% de la consommation électrique et 0,16% de la consommation de biométhane... La marge de progression reste donc importante pour une filière qui s'organise autour de partenariats rassemblant les Chambres d'agriculture, la Région, l'Ademe, les collectivités territoriales et certains acteurs (élus locaux et/ou industriels) en fonction de la nature des projets.
La quarantaine d'installations agricoles qui ont fonctionné à plein régime en 2018 a permis de méthaniser 337.000 tonnes de matières méthanisables composées à 74% d'effluents d'élevage, 14% de déchets extérieurs, 4% de Cive et 5% d'issues de céréales et autres résidus de cultures. La méthanisation agricole en Bourgogne Franche-comté est très disséminée et diversifiée : on monte des petites unités (100 kW élec) fonctionnant à 85% avec des effluents d'élevage pour un investissement limité de l'ordre de 700 à 800.000 euros et des unités beaucoup plus importantes (250 kW à 500 kW et plus) correspondant à des investissements beaucoup plus conséquents (en voie liquide essentiellement).
Sous l'oeil de la société
Les objectifs initiaux du développement d'une production énergétique issue de la méthanisation agricole restent les mêmes : ouvrir une voie de diversification et un revenu économique différencié aux agriculteurs, diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES), valoriser les déchets et les sous-produits organiques grâce à la production de matière fertilisante, s'inscrire dans une dynamique territoriale où les élus ont leur part dans la construction et l'acceptabilité des projets.
Si les citoyens peuvent s'interroger face au dimensionnement de certaines unités d'envergure, les organisations environnementales - dont France nature rnvironnement, ONG présente lors de cette journée technique - posent un regard plutôt indulgent - mais attentif - sur ces installations. Leur acceptabilité n'est pas remise en cause dès lors « qu'elles s'inscrivent dans une vraie dynamique d'aménagement du territoire et qu'elles amènent les systèmes agricoles à évoluer vers plus d'agronomie et moins d'intensification ». Sans que l'on sache réellement leur définition d'intensification d'ailleurs...
Plus de rotations longues
Ce qui semble être le cas, puisque les études réalisées sur des unités en fonctionnement depuis plusieurs années montrent que leur gestion amène les agriculteurs à adopter des pratiques plus agro-écologiques. Nourrir un digestat en continu conduit à allonger et à diversifier ses rotations, à augmenter les surfaces en couvert et globalement à se tourner vers des pratiques agronomiques plus favorables à l'environnement et au développement de la matière organique dans les sols.
96% des agriculteurs producteurs d'énergie concernés par cette enquête (panel non représentatif du fait de la grande diversité des unités et des systèmes) ne regrettent pas leur investissement et n'hésiteraient pas à relever à nouveau le défi énergétique, non sans apporter toutefois quelques aménagements techniques.
Anne-Marie Klein