A Uxeau, comment Fabien Tissier parvient à bien nourrir avec peu de surfaces
A Uxeau, un manque de surface a conduit Fabien Tissier à remettre en question son système. En attendant de pouvoir trouver quelques hectares supplémentaires, le jeune éleveur optimise l’utilisation de son herbe grâce à un véritable plan d’alimentation de ses animaux. Pour gagner en autonomie, il cultive un peu plus de céréales, essaye le pâturage tournant et envisage de semer des dérobées.

Fabien Tissier s’est installé en 2005 à Uxeau hors cadre familial. En reprenant la petite ferme de ses grands-parents double actifs ainsi que des terres d’une autre ferme, le jeune agriculteur avait alors débuté avec seulement 48 hectares, 32 vaches et trente brebis charollaises. Complétant son revenu pendant deux ans dans un service de remplacement, Fabien a fait croître progressivement son outil de production en y construisant un bâtiment, en doublant les cheptels bovin et ovin et en portant péniblement la surface à 63 hectares.
En 2017, c’est une opération à un genou qui lui a laissé un peu de temps pour réfléchir à son système. « Faute de pouvoir m’agrandir, mon exploitation était très chargée avec des animaux toujours très serré au niveau alimentaire et des stocks toujours limités. J’ai voulu remettre en question mon système », confie le jeune éleveur. Pour cela, Fabien a fait appel à la conseillère alimentation à la Chambre d’agriculture Sarah Besombes ainsi qu’à Laurent Solas pour les ovins. D’emblée, un besoin d’une quinzaine d’hectares supplémentaires s’est imposé pour atteindre l’autonomie.
En attendant de trouver ces quelques terrains salvateurs, le jeune éleveur a commencé par augmenter sa surface de cultures céréalières portée à 4 hectares. Des cultures qui interviennent en rotation avec deux hectares de ray-grass.
Quantités pesées, fourrages analysés
En novembre 2017, Fabien s’est inscrit à la formation « préparer le plan d’alimentation du troupeau » organisé par la Chambre d’agriculture (lire encadré). Après avoir dressé l’état de ses stocks et calculé ses rations, l’éleveur est reparti avec son plan d’alimentation pour l’hiver. « Cela m’a beaucoup servi », confie Fabien. « J’ai tout appliqué à la lettre. Tout pesé : dessileuses, bottes de fourrage, sceaux de céréales et d’aliment…" Tous les fourrages ont été analysés. S’il avait une petite idée des quantités de fourrages grossiers distribuées, en revanche Fabien reconnait qu’il avait tendance à ne pas donner assez de concentrés. Du coup, la ration des vaches s’en trouvait déséquilibrée.
Flushing trois semaines avant reproduction
La mauvaise qualité des fourrages récoltés en 2016 et les effets de la FCO avaient provoqué un gros retard dans les vêlages. « Au printemps 2017, j’ai relâché des vaches très maigres car les fourrages trop pauvres ne leur avaient pas permis de couvrir leurs besoins. Au lâcher, elles ont tout de même réussi à se refaire à l’herbe. Mais la reproduction a été décalée d’un cycle. D’où des vêlages très étalés », explique Fabien. Avec sa conseillère Sarah Besombes, l’éleveur a mis en place un flushing pendant l’hiver 2017-2018. Les vaches ont reçu 1,5 kg de céréales et tourteau supplémentaires trois semaines avant la mise à la reproduction et trois semaines après. « De sorte qu’elles soient en reprise de poids pour venir en chaleur », précise la technicienne. Finalement, « les femelles ont bien rempli malgré tout et les dates de mise bas ont réussi à se ravancer », complète Fabien. Sur les trois dernières années, l’IVV (intervalle vêlage – vêlage) moyen du troupeau est de seulement 370 jours et le taux de mortalité des veaux de seulement 5 % et même 0 % sur la dernière campagne. Reflet d’une très bonne productivité.
Pâturage tournant
Au final, Fabien estime avoir atteint ses objectifs hivernaux en termes de poids et même de santé des animaux. Seules quelques vaches de réformes à l’engrais n’ont pas atteint les poids de carcasse escomptés. Pour faire des économies, l’éleveur reconnait avoir trop écourté la durée d’engraissement. « Comme j’avais obtenu de bons résultats cet hiver suite à mon plan d’alimentation, j’ai voulu poursuivre avec la formation « mieux gérer son herbe en bovins allaitant », organisé également par la chambre d’agriculture. Au printemps prochain, Fabien améliorera son pâturage tournant en redécoupant certaines parcelles et en étendant la pratique sur son exploitation. Cette année, alors que la sécheresse commençait à faire son effet, l’éleveur a pu gagner trois semaines d’affouragement grâce au pâturage tournant. Au printemps, alors que la pousse explosait sur les terrains précoces d’Uxeau, il avait même gagné un peu de foin supplémentaire. L’an prochain, Fabien va perfectionner sa conduite en respectant davantage les hauteurs d’herbe et le calendrier des rotations. Il s’aidera du bulletin Herbe Hebdo. « Je vais désormais épandre mon azote en une seule fois à 200 degrés comme le préconise Herbe Hebdo », complète-t-il.
Vêlages retardés et dérobées
Autre résolution, Fabien va décaler ses vêlages de 15 jours trois semaines pour un démarrage au mois de janvier. Cela doit lui permettre de gagner en autonomie alimentaire avec des vaches dont le pic de lactation coïncidera avec la pleine pousse d’herbe.
Autre décision, Fabien Tissier vient de semer de l’orge parmi ses céréales. Préférable à du triticale pour nourrir des bovins (énergie qui se dégrade plus lentement et paille meilleure), sa récolte précoce est favorable à l’implantation de dérobées. Fabien aimerait essayer le colza fourrager pour ses moutons ou encore du méteil… Un test qui le motive d’avance.
A Uxeau, comment Fabien Tissier parvient à bien nourrir avec peu de surfaces

Fabien Tissier s’est installé en 2005 à Uxeau hors cadre familial. En reprenant la petite ferme de ses grands-parents double actifs ainsi que des terres d’une autre ferme, le jeune agriculteur avait alors débuté avec seulement 48 hectares, 32 vaches et trente brebis charollaises. Complétant son revenu pendant deux ans dans un service de remplacement, Fabien a fait croître progressivement son outil de production en y construisant un bâtiment, en doublant les cheptels bovin et ovin et en portant péniblement la surface à 63 hectares.
En 2017, c’est une opération à un genou qui lui a laissé un peu de temps pour réfléchir à son système. « Faute de pouvoir m’agrandir, mon exploitation était très chargée avec des animaux toujours très serré au niveau alimentaire et des stocks toujours limités. J’ai voulu remettre en question mon système », confie le jeune éleveur. Pour cela, Fabien a fait appel à la conseillère alimentation à la Chambre d’agriculture Sarah Besombes ainsi qu’à Laurent Solas pour les ovins. D’emblée, un besoin d’une quinzaine d’hectares supplémentaires s’est imposé pour atteindre l’autonomie.
En attendant de trouver ces quelques terrains salvateurs, le jeune éleveur a commencé par augmenter sa surface de cultures céréalières portée à 4 hectares. Des cultures qui interviennent en rotation avec deux hectares de ray-grass.
Quantités pesées, fourrages analysés
En novembre 2017, Fabien s’est inscrit à la formation « préparer le plan d’alimentation du troupeau » organisé par la Chambre d’agriculture (lire encadré). Après avoir dressé l’état de ses stocks et calculé ses rations, l’éleveur est reparti avec son plan d’alimentation pour l’hiver. « Cela m’a beaucoup servi », confie Fabien. « J’ai tout appliqué à la lettre. Tout pesé : dessileuses, bottes de fourrage, sceaux de céréales et d’aliment…" Tous les fourrages ont été analysés. S’il avait une petite idée des quantités de fourrages grossiers distribuées, en revanche Fabien reconnait qu’il avait tendance à ne pas donner assez de concentrés. Du coup, la ration des vaches s’en trouvait déséquilibrée.
Flushing trois semaines avant reproduction
La mauvaise qualité des fourrages récoltés en 2016 et les effets de la FCO avaient provoqué un gros retard dans les vêlages. « Au printemps 2017, j’ai relâché des vaches très maigres car les fourrages trop pauvres ne leur avaient pas permis de couvrir leurs besoins. Au lâcher, elles ont tout de même réussi à se refaire à l’herbe. Mais la reproduction a été décalée d’un cycle. D’où des vêlages très étalés », explique Fabien. Avec sa conseillère Sarah Besombes, l’éleveur a mis en place un flushing pendant l’hiver 2017-2018. Les vaches ont reçu 1,5 kg de céréales et tourteau supplémentaires trois semaines avant la mise à la reproduction et trois semaines après. « De sorte qu’elles soient en reprise de poids pour venir en chaleur », précise la technicienne. Finalement, « les femelles ont bien rempli malgré tout et les dates de mise bas ont réussi à se ravancer », complète Fabien. Sur les trois dernières années, l’IVV (intervalle vêlage – vêlage) moyen du troupeau est de seulement 370 jours et le taux de mortalité des veaux de seulement 5 % et même 0 % sur la dernière campagne. Reflet d’une très bonne productivité.
Pâturage tournant
Au final, Fabien estime avoir atteint ses objectifs hivernaux en termes de poids et même de santé des animaux. Seules quelques vaches de réformes à l’engrais n’ont pas atteint les poids de carcasse escomptés. Pour faire des économies, l’éleveur reconnait avoir trop écourté la durée d’engraissement. « Comme j’avais obtenu de bons résultats cet hiver suite à mon plan d’alimentation, j’ai voulu poursuivre avec la formation « mieux gérer son herbe en bovins allaitant », organisé également par la chambre d’agriculture. Au printemps prochain, Fabien améliorera son pâturage tournant en redécoupant certaines parcelles et en étendant la pratique sur son exploitation. Cette année, alors que la sécheresse commençait à faire son effet, l’éleveur a pu gagner trois semaines d’affouragement grâce au pâturage tournant. Au printemps, alors que la pousse explosait sur les terrains précoces d’Uxeau, il avait même gagné un peu de foin supplémentaire. L’an prochain, Fabien va perfectionner sa conduite en respectant davantage les hauteurs d’herbe et le calendrier des rotations. Il s’aidera du bulletin Herbe Hebdo. « Je vais désormais épandre mon azote en une seule fois à 200 degrés comme le préconise Herbe Hebdo », complète-t-il.
Vêlages retardés et dérobées
Autre résolution, Fabien va décaler ses vêlages de 15 jours trois semaines pour un démarrage au mois de janvier. Cela doit lui permettre de gagner en autonomie alimentaire avec des vaches dont le pic de lactation coïncidera avec la pleine pousse d’herbe.
Autre décision, Fabien Tissier vient de semer de l’orge parmi ses céréales. Préférable à du triticale pour nourrir des bovins (énergie qui se dégrade plus lentement et paille meilleure), sa récolte précoce est favorable à l’implantation de dérobées. Fabien aimerait essayer le colza fourrager pour ses moutons ou encore du méteil… Un test qui le motive d’avance.
A Uxeau, comment Fabien Tissier parvient à bien nourrir avec peu de surfaces

Fabien Tissier s’est installé en 2005 à Uxeau hors cadre familial. En reprenant la petite ferme de ses grands-parents double actifs ainsi que des terres d’une autre ferme, le jeune agriculteur avait alors débuté avec seulement 48 hectares, 32 vaches et trente brebis charollaises. Complétant son revenu pendant deux ans dans un service de remplacement, Fabien a fait croître progressivement son outil de production en y construisant un bâtiment, en doublant les cheptels bovin et ovin et en portant péniblement la surface à 63 hectares.
En 2017, c’est une opération à un genou qui lui a laissé un peu de temps pour réfléchir à son système. « Faute de pouvoir m’agrandir, mon exploitation était très chargée avec des animaux toujours très serré au niveau alimentaire et des stocks toujours limités. J’ai voulu remettre en question mon système », confie le jeune éleveur. Pour cela, Fabien a fait appel à la conseillère alimentation à la Chambre d’agriculture Sarah Besombes ainsi qu’à Laurent Solas pour les ovins. D’emblée, un besoin d’une quinzaine d’hectares supplémentaires s’est imposé pour atteindre l’autonomie.
En attendant de trouver ces quelques terrains salvateurs, le jeune éleveur a commencé par augmenter sa surface de cultures céréalières portée à 4 hectares. Des cultures qui interviennent en rotation avec deux hectares de ray-grass.
Quantités pesées, fourrages analysés
En novembre 2017, Fabien s’est inscrit à la formation « préparer le plan d’alimentation du troupeau » organisé par la Chambre d’agriculture (lire encadré). Après avoir dressé l’état de ses stocks et calculé ses rations, l’éleveur est reparti avec son plan d’alimentation pour l’hiver. « Cela m’a beaucoup servi », confie Fabien. « J’ai tout appliqué à la lettre. Tout pesé : dessileuses, bottes de fourrage, sceaux de céréales et d’aliment…" Tous les fourrages ont été analysés. S’il avait une petite idée des quantités de fourrages grossiers distribuées, en revanche Fabien reconnait qu’il avait tendance à ne pas donner assez de concentrés. Du coup, la ration des vaches s’en trouvait déséquilibrée.
Flushing trois semaines avant reproduction
La mauvaise qualité des fourrages récoltés en 2016 et les effets de la FCO avaient provoqué un gros retard dans les vêlages. « Au printemps 2017, j’ai relâché des vaches très maigres car les fourrages trop pauvres ne leur avaient pas permis de couvrir leurs besoins. Au lâcher, elles ont tout de même réussi à se refaire à l’herbe. Mais la reproduction a été décalée d’un cycle. D’où des vêlages très étalés », explique Fabien. Avec sa conseillère Sarah Besombes, l’éleveur a mis en place un flushing pendant l’hiver 2017-2018. Les vaches ont reçu 1,5 kg de céréales et tourteau supplémentaires trois semaines avant la mise à la reproduction et trois semaines après. « De sorte qu’elles soient en reprise de poids pour venir en chaleur », précise la technicienne. Finalement, « les femelles ont bien rempli malgré tout et les dates de mise bas ont réussi à se ravancer », complète Fabien. Sur les trois dernières années, l’IVV (intervalle vêlage – vêlage) moyen du troupeau est de seulement 370 jours et le taux de mortalité des veaux de seulement 5 % et même 0 % sur la dernière campagne. Reflet d’une très bonne productivité.
Pâturage tournant
Au final, Fabien estime avoir atteint ses objectifs hivernaux en termes de poids et même de santé des animaux. Seules quelques vaches de réformes à l’engrais n’ont pas atteint les poids de carcasse escomptés. Pour faire des économies, l’éleveur reconnait avoir trop écourté la durée d’engraissement. « Comme j’avais obtenu de bons résultats cet hiver suite à mon plan d’alimentation, j’ai voulu poursuivre avec la formation « mieux gérer son herbe en bovins allaitant », organisé également par la chambre d’agriculture. Au printemps prochain, Fabien améliorera son pâturage tournant en redécoupant certaines parcelles et en étendant la pratique sur son exploitation. Cette année, alors que la sécheresse commençait à faire son effet, l’éleveur a pu gagner trois semaines d’affouragement grâce au pâturage tournant. Au printemps, alors que la pousse explosait sur les terrains précoces d’Uxeau, il avait même gagné un peu de foin supplémentaire. L’an prochain, Fabien va perfectionner sa conduite en respectant davantage les hauteurs d’herbe et le calendrier des rotations. Il s’aidera du bulletin Herbe Hebdo. « Je vais désormais épandre mon azote en une seule fois à 200 degrés comme le préconise Herbe Hebdo », complète-t-il.
Vêlages retardés et dérobées
Autre résolution, Fabien va décaler ses vêlages de 15 jours trois semaines pour un démarrage au mois de janvier. Cela doit lui permettre de gagner en autonomie alimentaire avec des vaches dont le pic de lactation coïncidera avec la pleine pousse d’herbe.
Autre décision, Fabien Tissier vient de semer de l’orge parmi ses céréales. Préférable à du triticale pour nourrir des bovins (énergie qui se dégrade plus lentement et paille meilleure), sa récolte précoce est favorable à l’implantation de dérobées. Fabien aimerait essayer le colza fourrager pour ses moutons ou encore du méteil… Un test qui le motive d’avance.