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Concours de Saint-Christophe-en-Brionnais

Accalmie dans le haut de gamme

Cette année, le concours de Saint-Christophe comptait une centaine d’animaux de moins que l’édition précédente. Une baisse de participation vraisemblablement liée à l’embellie des cours en ferme. Embellie qui, avec la crise du pouvoir d’achat, rend la grande distribution prudente.
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Le concours de bovins de boucherie de Saint-Christophe-en-Brionnais a eu lieu samedi dernier. Deux cents bêtes finies étaient rassemblées sur l’aire du marché. Un effectif inférieur de plus d’une centaine d’animaux par rapport aux deux années précédentes. A l’origine de ce recul, sans doute l’embellie des cours en ferme. En effet, éleveurs et engraisseurs n’ont en ce moment pas de mal à bien vendre leurs animaux. Contrairement aux années passées, où nombre d’entre eux venaient chercher sur les concours la plus-value qui leur faisait défaut en ferme, le marché est redevenu plus rémunérateur.
Un retour à la normale, en somme, qui semble jouer favorablement sur la qualité des animaux présentés. Alors qu’elles devenaient presque envahissantes les années passées, les vaches de réforme sont moins nombreuses. L’homogénéité des présentations s’en ressent et le coup d’œil aussi.

Frilosité commerciale


Paradoxalement, le retournement de conjoncture en élevage semble avoir un impact négatif sur l’ambiance commerciale des concours. Comme le faisaient remarquer plusieurs opérateurs, « lorsque le marché va bien en ferme, les concours vont moins bien ». A la baisse de l’offre, s’ajoute la frilosité de certains acheteurs. C’est le cas des grands groupes de distribution. Le fait de devoir payer plus cher la viande à l’année les freine dans leurs achats de bêtes de concours. D’ailleurs, les grandes enseignes étaient quasi absentes à Saint-Christophe.
Globalement, la prudence était donc de mise dans les transactions. Si toutes les bêtes ont été payées un peu plus cher que le cours ordinaire, les plus-values n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances. En catégorie vaches, il fallait compter un gain de 0,15 € à 0,25 € le kilo de carcasse, assurait un opérateur. Mais dans les culardes, certains exposants jugeaient la rémunération insuffisante au regard du niveau de qualité. Néanmoins, les très bonnes bêtes ont quand même été très bien payées : jusqu’à 7,20 € pour des culardes contre 6,25 € – 6,40 € en ferme. Les bonnes vaches auraient été échangées autour de 5,20 € - 5,30 €. Sachant qu’en ferme, il faut compter autour de 5 € en ce moment.

Fidélité des artisans bouchers


Instaurée il y a deux ans, la vente aux enchères des sept meilleures bêtes du concours échappe à la tendance décrite plus haut. La cularde super grand prix est montée à 11,80 €, soit pratiquement le même prix que l’an dernier. C’est Antonio De Sousa, artisan boucher à Montceau-les-Mines, qui en est, une fois de plus, le généreux acquéreur. Elle est suivie de près par la prix d’honneur label (11,10 €), achetée par la boucherie Allamant en Haute-Savoie. Une autre génisse cularde (super prix d’honneur) a atteint 10,50 €. Elle sera détaillée par un boucher de Créteil. 7,50 € pour le super prix d’honneur vache cularde acquise par la boucherie Gouttenoire de Roanne et enfin 6,60 € pour le bœuf super prix d’honneur mâle.
La plupart de ces bêtes d’exception ont été acquises par des artisans bouchers. Des bouchers qui, directement ou par l’intermédiaire de leurs chevilles, ont été très présents sur ce concours. Fidèles au rendez-vous, chevillards et bouchers en gros ont ainsi permis que la quasi-totalité des animaux présents d’être écoulés.
En dépit d’une conjoncture peut-être moins favorable au haut de gamme, le concours de Saint-Christophe n’a pas failli à sa réputation. Habitués au lieu, les acheteurs traditionnels sont venus en connaisseurs. Une ferveur qui n’a sans doute pas échappé à l’invité d’honneur de cette édition, le restaurateur Pierre Troisgros.


Extrait du palmarès


Super grand prix : Daniel Lorton, Poisson.
Grand prix d’honneur femelle : Alain Monnet, Oyé.
Grand prix d’honneur mâle : Bernard Alloin, Curbigny.
Prix d’honneur Charolais Terroir femelle : Thierry Dufour, Ozolles.
Prix d’honneur Charolais Terroir mâle : Guillaume Alloin, Curbigny.
Super prix d’honneur vache : Gaec Garchery, Charbonnat.
Prix éleveur naisseur : Gaec du Brionnais, Saint-Christophe-en-Brionnais.

Prix d’honneur
Bœufs : Gaec Narboux (03) ; Gaec des Sauvages, Saint-Vincent-Bragny.
Culards : Marie-Odile Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie ; Gaec des Gouby (03).
Génisses : Gaec Touillon, Palinges ; Gaec du Brionnais, Saint-Christophe-en-Brionnais ; Etienne Vollot, Couches ; Gaec du Petit- Bois, Saint-Julien-de-Civry.
Culardes : Robert Aufrand, Mornay ; Gilles Polette, Oyé ; Thierry Dufour, Ozolles ; Alain Monnet, Oyé.
Vaches : Gaec Aupècle, Saint-Julien-de-Civry ; Daniel Lorton, Poisson ; Marie-Odile Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie ; Gaec des Gouby (03).



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