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Génétique montbéliarde

Accélération "puissance 3" !

Les races laitières, et notamment la montbéliarde, vivent déjà à l’heure de la génomique. Tandis que le génotypage des mâles et des femelles se démocratise et que les semences sexées gagnent du terrain, le progrès génétique vit une véritable accélération, comme sans doute jamais il n’en avait connu.
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Fin novembre et début décembre, deux journées techniques laitières ont eu lieu à Baudrières et à Montpont-en-Bresse. Grâce aux interventions de Pascal Quignard de Coop’Evolia et de Guillaume Fayolle d’Umotest, elles ont permis de faire le point sur les avancées en matière de diffusion génétique montbéliarde. Les races laitières, et notamment la montbéliarde, vivent en effet déjà sous l’ère de la génomique. La conséquence immédiate, c’est une accélération « puissance 3 » du progrès et de la diffusion génétique. C’est d’ailleurs ainsi que l’entreprise de sélection Umotest qualifie son plan de diffusion. Avec la génomique, l’offre de taureaux est renouvelée tous les quatre mois ! Trois fois plus vite que du temps du testage sur descendance. Progressivement, les taureaux indexés sur descendances (gamme performance) seront remplacés par des taureaux génomiques nettement plus nombreux.

1.600 mâles génotypés


Ce qui change tout, c’est le génotypage des animaux. De 700 candidats mâles génotypés en 2008-2009, on est passé à 1.600 sur 2012-2013. Ces candidats sont ciblés selon des pères à taureaux. Aux pères à taureaux « ancienne génération » (indexés sur descendance) s’ajoutent désormais près de 70 pères à taureaux génomiques, gage d’une plus grande diversité (et donc d'une variabilité). Sur 1.500 mâles génotypés en ferme, 250 sont admis en station après examen de leurs index SAM. Au final, seuls 80 très jeunes taureaux sont conservés et diffusés. En se substituant au testage sur descendance, le génotypage permet de produire les premières doses dès l’âge de 13-14 mois ! L’augmentation de la pression de sélection (1 sur 20) ; l’obtention d’une très bonne précision d’index (CD) dès la première diffusion ; le gain en diversité génétique ; le raccourcissement de l’intervalle de temps entre générations : c’est tout cela qui génère une accélération inédite du progrès génétique.

Le cœur du dispositif génomique


Les semences de la gamme "Génumo Profils" sont le cœur du dispositif génomique d’Umotest. Les 80 taureaux diffusés ne le sont pas de manière individuelle mais par « profils », c'est-à-dire par groupes de taureaux, classés selon un profil donné. Ce système améliore la fiabilité génétique des semences (CD de 0,95). Avec un maximum de pères représentés dans ces « profils », le dispositif entretient également la diversité génétique. Deux nouveaux critères apparaissent dans le descriptif des taureaux génomiques « profil » : le tempérament et la vitesse de traite. Des index qui prennent en compte l’augmentation de la taille des troupeaux.
Actuellement, 23 % des inséminations montbéliardes sont réalisées avec des jeunes taureaux génomiques.

Génotypage des femelles en routine


L’autre grande révolution de la génomique porte sur la voie femelle. Aujourd’hui, le génotypage des femelles montbéliardes se fait en routine. En conséquence, toute nouvelle femelle qualifiée dans le schéma dispose d’un index SAM. Les candidates au « typage » sont recrutées chaque trimestre dans les fichiers d’index ascendance à l’échelle nationale. Ce recrutement trimestriel qui permet d’anticiper les qualifications, rend plus réactive la mise en place des contrats de création génétique avec les éleveurs. Ces contrats avec Umotest sont baptisés "Génumo Avenir" et ils concernent environ 1.700 élevages. Chaque trimestre, les index des génisses nouvellement génotypées sont envoyés par courrier aux éleveurs en contrat. A ce jour, environ 11.000 femelles montbéliardes sont indexées en SAM sur la zone Umotest. Leur moyenne d’ISU est de 126,1 points. Elles appartiennent à un peu plus de 2.100 élevages.

2.500 femelles génotypées


Le génotypage des femelles se démocratise dans le cadre du schéma de sélection. Environ 2.500 femelles sont ainsi génotypées chaque année. 700 d’entre elles sont qualifiées et 500 obtiennent la qualification supérieure. Elles sont reproduites par transplantation embryonnaire ou insémination. Comme pour la voie mâle, la progression de l’intensité de sélection permise ; la précision de sélection avec un CD « jamais vu » jusqu’alors de 0,5 à 0,6 ; le gain en variabilité génétique permis par l’ouverture à de nouvelles familles ; un raccourcissement de l’intervalle entre génération du fait de la volonté de travailler surtout les génisses : tout cela va aussi dans le sens d’une accélération du progrès génétique.

Génotypage accessible à tous


Le génotypage est désormais ouvert à tous les éleveurs. Il en coûte 95 €. Umotest et Coop’Evolia participent au financement de ce génotypage à hauteur de 30 € ce qui ramène ce prix à 65 €. En échange, l’unité de sélection se réserve un droit de regard sur l’index et la possibilité de l’entrée de la génisse dans le schéma. Pour l’éleveur, le génotypage est avant tout un outil supplémentaire pour la gestion du renouvellement. A partir des données restituées, un conseil génétique (coopérative) permet de choisir la meilleur stratégie pour l’animal (accouplement optimisé, semence sexée, transplantation, choix du renouvellement). A ce stade, le conseil est également essentiel pour expliquer les éventuelles différences entre l’index génotypique et l’expression phénotypique observée en ferme. « Effet milieu, effet éleveur ou accident d’élevage » peuvent être en cause. Quand une femelle est repérée comme ayant « le niveau » pour entrer dans le schéma, alors elle fait l’objet d’un contrat "Génumo Avenir".

Synergie avec les semences sexées


Les progrès permis par la génomique se font en synergie avec l’utilisation des semences sexées. Ces dernières sont de plus en plus fiables et le recours à ce type de semences progresse fortement depuis trois ans. Les semences sexées représentent aujourd’hui en moyenne 12 % des IA montbéliardes et atteignent 25 % chez certains adhérents. Elles sont utilisées dans le cadre du schéma de sélection en transplantation embryonnaire.

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