Accueil de la mission zones intermédiaires en Bourgogne Franche-Comté
La FRSEA, les Jeunes Agriculteurs, la chambre régionale d’Agriculture et la CRMCCA ont accueilli le 22 juin la mission ministérielle chargée d’étudier les problèmes des zones intermédiaires* en Bourgogne Franche-Comté. Le programme de la journée était bien chargé, mais il s’agissait d’expliquer précisément les difficultés de ces territoires en perte de vitesse.

La journée a commencé concrètement sur l’exploitation de Jean-Claude Philisot à Etormay sur les plateaux au Nord de Dijon. Jacques De Loisy, responsable de la section grandes cultures a expliqué l’enjeu principal de cette journée : « nous sommes contents d’accueillir enfin une mission ministérielle chargée des zones intermédiaires. J’espère que lors de cette journée, nous allons pouvoir vous expliquer toutes les spécificités liées à ces zones ».
Dans la foulée, Jean-Claude Philisot a présenté son exploitation : « aujourd’hui, j’exploite 187 hectares. Pour préserver mon revenu et faire face aux risques climatiques, j’ai réduit mes charges de matériel, j’ai introduit de nouvelles cultures pour allonger la rotation et éviter les résistances sur le colza. Mais aujourd’hui, avec mes faibles rendements, l’assurance « récolte » ne se déclenche plus. Les aides Pac sont passées de 350 € à 200 € par hectare. Cela fait trois ans que mes résultats sont négatifs ». Une situation qui est courante en zone intermédiaire ces dernières années.
Pour avoir une vision des différents systèmes de production, Gilles Robillard, secrétaire général de la FDSEA de l’Yonne a expliqué les particularités de son département. Particularités qui se retrouvent ici en Bourgogne du Sud. « L’Yonne représente 30% de la sole céréalière de la Région. Avec nos systèmes de rotation colza-blé-orge, nous rencontrons des résistances aux matières actives avec des baisses importantes de rendements ».
Une variabilité impactant les organismes stockeurs
Après un aperçu des systèmes de production, les organismes stockeurs ont aussi expliqué les difficultés qu’ils rencontrent. Marc Patriat, président de Dijon Céréales a précisé ce que les zones intermédiaires induisent pour eux : « nous sommes dans des zones très fragiles. La diversification n’est pas si évidente. L’un des points sensibles pour nos productions, c’est l’enclavement. Le coût moyen de transport supplémentaire pour nos débouchés est estimé à 15 € la tonne ». Pour Interval, son président, Didier Vagnaux complétait en parlant de tout le travail réalisé sur la filière chanvre par exemple : « nous avons des difficultés à être accompagné pour des projets d’investissement ». Enfin Christophe Verdot, vice-président de 110 Bourgogne, mettait lui l’accent sur la variabilité extrême de la production : « avec des écarts de plus ou moins 30 % de la production, ce n’est pas facile de gérer pour les organismes stockeurs ».
L’assurance récolte n’est pas opérationnelle
Pour la deuxième étape de la journée, la délégation s’était donné rendez-vous chez François Xavier Lévêque, jeune agriculteur à Bressey-sur-Tille. Il retraçait l’historique de son parcours : « je me suis installé avec mes parents en 2006. Mon frère s’installe cette année. L’exploitation regroupe 460 hectares avec de nombreuses cultures : colza, blé, moutarde, soja, oignons… Depuis ces cinq dernières années, notre revenu est en baisse. 50 % de nos terres sont superficielles sableuses donc, très séchantes et en plus inondables, que nous ne pouvons donc pas assurer. Avec le réchauffement climatique, il faut prévoir la possibilité de créer de nouvelles retenues d’eau ».
Président de Coop de France Bourgogne Franche-Comté et représentant la Saône-et-Loire, Lionel Borey poursuivait en présentant les spécificités du sud de la Région. « Nous avons des sols avec un potentiel limité : des argiles lourds, des sols acides et des zones inondables qui limitent considérablement les rendements. Après trois années négatives sur cinq ans, les éleveurs laitiers situés en plaine sont tentés d’arrêter l’élevage. Nous avons très peu d’exploitations céréalières mais, surtout de la polyculture élevage. Au niveau des perspectives, nous avons le soja non OGM. Nous devons encore travailler sur la baisse des charges. Il y a encore des possibilités de diversification, avec la production de semences ou les énergies renouvelables », cherchait-il à positiver en trouvant ou proposant des solutions.
Vincent Lavier, président de la chambre d’Agriculture de Côte d’Or concluait ces visites de terrain par ce même message. « Les gens se bougent ici pour trouver des solutions. Nous pensions pouvoir bénéficier d’un dispositif particulier avec la MAEC zones intermédiaires. Nous avons vite déchanté car cela a permis de traiter à peine quelques dizaines de dossiers. Nous croyons beaucoup à la formation pour faire évoluer nos pratiques. Malgré nos difficultés, nous avons réussi de beaux projets comme la filière moutarde. Une IGP créée depuis 1992 qui permet de valoriser plus de 5.000 hectares dans la région ».
Alex Sontag
* Les membres de la commission sont : Georges-Pierre Malpel, inspecteur général de l’agriculture, responsable de la mission, Yves Granger, ingénieur général, Yves Riou, inspecteur général, Yves Marchal, inspecteur général.
Accueil de la mission zones intermédiaires en Bourgogne Franche-Comté

La journée a commencé concrètement sur l’exploitation de Jean-Claude Philisot à Etormay sur les plateaux au Nord de Dijon. Jacques De Loisy, responsable de la section grandes cultures a expliqué l’enjeu principal de cette journée : « nous sommes contents d’accueillir enfin une mission ministérielle chargée des zones intermédiaires. J’espère que lors de cette journée, nous allons pouvoir vous expliquer toutes les spécificités liées à ces zones ».
Dans la foulée, Jean-Claude Philisot a présenté son exploitation : « aujourd’hui, j’exploite 187 hectares. Pour préserver mon revenu et faire face aux risques climatiques, j’ai réduit mes charges de matériel, j’ai introduit de nouvelles cultures pour allonger la rotation et éviter les résistances sur le colza. Mais aujourd’hui, avec mes faibles rendements, l’assurance « récolte » ne se déclenche plus. Les aides Pac sont passées de 350 € à 200 € par hectare. Cela fait trois ans que mes résultats sont négatifs ». Une situation qui est courante en zone intermédiaire ces dernières années.
Pour avoir une vision des différents systèmes de production, Gilles Robillard, secrétaire général de la FDSEA de l’Yonne a expliqué les particularités de son département. Particularités qui se retrouvent ici en Bourgogne du Sud. « L’Yonne représente 30% de la sole céréalière de la Région. Avec nos systèmes de rotation colza-blé-orge, nous rencontrons des résistances aux matières actives avec des baisses importantes de rendements ».
Une variabilité impactant les organismes stockeurs
Après un aperçu des systèmes de production, les organismes stockeurs ont aussi expliqué les difficultés qu’ils rencontrent. Marc Patriat, président de Dijon Céréales a précisé ce que les zones intermédiaires induisent pour eux : « nous sommes dans des zones très fragiles. La diversification n’est pas si évidente. L’un des points sensibles pour nos productions, c’est l’enclavement. Le coût moyen de transport supplémentaire pour nos débouchés est estimé à 15 € la tonne ». Pour Interval, son président, Didier Vagnaux complétait en parlant de tout le travail réalisé sur la filière chanvre par exemple : « nous avons des difficultés à être accompagné pour des projets d’investissement ». Enfin Christophe Verdot, vice-président de 110 Bourgogne, mettait lui l’accent sur la variabilité extrême de la production : « avec des écarts de plus ou moins 30 % de la production, ce n’est pas facile de gérer pour les organismes stockeurs ».
L’assurance récolte n’est pas opérationnelle
Pour la deuxième étape de la journée, la délégation s’était donné rendez-vous chez François Xavier Lévêque, jeune agriculteur à Bressey-sur-Tille. Il retraçait l’historique de son parcours : « je me suis installé avec mes parents en 2006. Mon frère s’installe cette année. L’exploitation regroupe 460 hectares avec de nombreuses cultures : colza, blé, moutarde, soja, oignons… Depuis ces cinq dernières années, notre revenu est en baisse. 50 % de nos terres sont superficielles sableuses donc, très séchantes et en plus inondables, que nous ne pouvons donc pas assurer. Avec le réchauffement climatique, il faut prévoir la possibilité de créer de nouvelles retenues d’eau ».
Président de Coop de France Bourgogne Franche-Comté et représentant la Saône-et-Loire, Lionel Borey poursuivait en présentant les spécificités du sud de la Région. « Nous avons des sols avec un potentiel limité : des argiles lourds, des sols acides et des zones inondables qui limitent considérablement les rendements. Après trois années négatives sur cinq ans, les éleveurs laitiers situés en plaine sont tentés d’arrêter l’élevage. Nous avons très peu d’exploitations céréalières mais, surtout de la polyculture élevage. Au niveau des perspectives, nous avons le soja non OGM. Nous devons encore travailler sur la baisse des charges. Il y a encore des possibilités de diversification, avec la production de semences ou les énergies renouvelables », cherchait-il à positiver en trouvant ou proposant des solutions.
Vincent Lavier, président de la chambre d’Agriculture de Côte d’Or concluait ces visites de terrain par ce même message. « Les gens se bougent ici pour trouver des solutions. Nous pensions pouvoir bénéficier d’un dispositif particulier avec la MAEC zones intermédiaires. Nous avons vite déchanté car cela a permis de traiter à peine quelques dizaines de dossiers. Nous croyons beaucoup à la formation pour faire évoluer nos pratiques. Malgré nos difficultés, nous avons réussi de beaux projets comme la filière moutarde. Une IGP créée depuis 1992 qui permet de valoriser plus de 5.000 hectares dans la région ».
Alex Sontag
* Les membres de la commission sont : Georges-Pierre Malpel, inspecteur général de l’agriculture, responsable de la mission, Yves Granger, ingénieur général, Yves Riou, inspecteur général, Yves Marchal, inspecteur général.