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AFDI Saône-et-Loire

AFDI Saône-et-Loire est aux côtés des paysans malgaches depuis 20 ans

Début février, Marc Gauthier, président d’AFDI Bourgogne Franche Comté, était en mission à Madagascar. L’occasion de revenir sur le partenariat entamé il y a vingt ans par AFDI Saône-et-Loire.

AFDI Saône-et-Loire est aux côtés des paysans malgaches depuis 20 ans

« Les premiers repérages à Madagascar ont eu lieu en 93-94 », remémore Marc Gauthier. Le groupe AFDI 71 à Madagascar est né vers 96-97 sous l’impulsion de Luc Baumont. « Un besoin avait été identifié sur place par les pouvoirs publics dans la région du sud-ouest de Madagascar, autour de la ville de Tuléar. Un premier financement par le gouvernement français était destiné à mettre en place une organisation paysanne qui allait devenir la Maison des Paysans en 1998 », explique Marc Gauthier. Avec l’arrivée de financements de l’union européenne, l’accompagnement est passé d’un projet d’alphabétisation et de formation à des projets de « sécurité alimentaire », nécessaires dans cette région aride. « Cela leur a permis d’améliorer leurs techniques, notamment pour la culture du riz, base de leur alimentation. Des méthodes plus productives, comme le repiquage en ligne, ont été importées. Le programme leur a aussi permis d’adopter de nouvelles cultures comme l’oignon, le pois du Cap. Ils se sont mis à semer le maïs en ligne et avec des protéagineux associés », énumère Marc Gauthier.

Microcrédit, petite mécanisation…

AFDI avait des assistants techniques sur place. Un membre d’AFDI, banquier de métier, leur a fait adopter un système de microcrédit pour pouvoir stocker du riz plutôt que d’être contraints de le vendre quand les cours sont au plus bas. « Avec la fédération des Cuma de Bourgogne, nous les avons accompagnés sur de la petite mécanisation pour palier au vol de zébus. Un fléau pour les paysans malgaches pour qui ces animaux, outre la traction, constituent un vrai capital ». Mission qui s’est avérée décevante puisque faute de moyens et avec des emprunts chers, les paysans malgaches ont investi dans du mauvais matériel d’importation. Machines qui se sont révélées inadaptées ou sont restées en panne, regrette Marc Gauthier.

Le devenir de la Maison des Paysans

Mise en place avec l’aide d’AFDI Saône-et-Loire, la Maison des Paysans (MDP) a tout de suite été une structure assez importante avec un conseil d’administration, un bureau, une vingtaine de salariés. Sur les conseils d’AFDI, la MDP s’est entourée d’autres partenaires comme Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière et elle a pu compter sur une autre coopération allemande dans le domaine de l’agro-écologie. « Malheureusement, nous n’avons pas su leur communiquer une mentalité d’entreprise », regrette Marc Gauthier. En effet, la MDP a toujours vécu des seules subventions sans avoir su se doter d’un système de financement alimenté par des cotisations ou des marges réalisées sur les services qu’elle délivre. Ses services sont gratuits pour les paysans mais elle n’a aucun autofinancement, résume Marc Gauthier.

Passe difficile

Ce mode de fonctionnement fragile explique aujourd’hui que la MDP traverse une passe très difficile, rapporte le président d’AFDI Bourgogne Franche-Comté. Elle devait pouvoir compter sur un nouveau financement américain pour développer des semences plus adaptées au réchauffement climatique. Malheureusement, ce fonds est aujourd’hui bloqué au niveau du gouvernement malgache. Cette péripétie intervient au terme d’une période d’instabilité politique à Madagascar. Suite au putch de 2009, les financeurs internationaux – dont les Etats-Unis - ne faisaient plus confiance à l’île. D’où l’attribution tardive de cette nouvelle subvention, avant d’être de nouveau bloquée par les autorités malgaches.

Aujourd’hui, faute de moyen, la MDP se retrouve dans l’obligation de se séparer de ses salariés et elle sera dans l’incapacité de leur verser leurs soldes de tout compte.

C’est pour tenter de dénouer cette crise que Marc Gauthier est allé en mission à Madagascar il y a quelques semaines. Là-bas, l’agriculteur français a retrouvé le président du syndicat des organisations agricoles du pays, le SOA. Ce réseau d’organisations paysannes est proche d’AFDI.

Emergence de leaders syndicaux

Si la situation de la MDP est préoccupante, le responsable a pu constater que le travail d’AFDI BFC avait malgré tout porté ses fruits à Madagascar. Les autres partenariats noués par les autres départements ont été fructueux (lire encadré). Et si la MDP traverse une crise aujourd’hui, ses adhérents ont un meilleur niveau de revenu et les paysans de la région de Tuléar ont beaucoup appris en termes d’organisation, constate Marc Gauthier. « On peut aussi être fiers d’avoir fait émerger des leaders et d’avoir contribué à la naissance d’un réseau syndical national », confie le président d’AFDI BFC.

Mais le développement de l’agriculture malgache souffre d’un gros bémol, pointe Marc Gauthier. « Là-bas, tout est toujours très compliqué au niveau macro-économique et politique. On a l’impression que les élites, trop intéressées par leur ascension personnelle, n’ont aucune ambition pour leur pays. Et le peu de richesse que recèle le sol malgache est accaparé par les puissances étrangères », déplore Marc Gauthier qui, lors de son dernier voyage, a pu constater que les chinois investissaient désormais à Madagascar.

A l’heure du bilan de vingt années de partenariat avec Madagascar, le président d’AFDI BFC partage l’ambition nationale qu’il faut arriver à ce qu’AFDI ne soit plus le seul interlocuteur des pays du sud, mais qu’elle serve plutôt de passerelle entre les organisations françaises compétentes et les OP du sud. Le militantisme AFDI doit aussi être enseigné auprès des jeunes. Car la moyenne d’âge des bénévoles incite au renouvellement, estime Marc Gauthier.

AFDI Saône-et-Loire est aux côtés des paysans malgaches depuis 20 ans

AFDI Saône-et-Loire est aux côtés des paysans malgaches depuis 20 ans

« Les premiers repérages à Madagascar ont eu lieu en 93-94 », remémore Marc Gauthier. Le groupe AFDI 71 à Madagascar est né vers 96-97 sous l’impulsion de Luc Baumont. « Un besoin avait été identifié sur place par les pouvoirs publics dans la région du sud-ouest de Madagascar, autour de la ville de Tuléar. Un premier financement par le gouvernement français était destiné à mettre en place une organisation paysanne qui allait devenir la Maison des Paysans en 1998 », explique Marc Gauthier. Avec l’arrivée de financements de l’union européenne, l’accompagnement est passé d’un projet d’alphabétisation et de formation à des projets de « sécurité alimentaire », nécessaires dans cette région aride. « Cela leur a permis d’améliorer leurs techniques, notamment pour la culture du riz, base de leur alimentation. Des méthodes plus productives, comme le repiquage en ligne, ont été importées. Le programme leur a aussi permis d’adopter de nouvelles cultures comme l’oignon, le pois du Cap. Ils se sont mis à semer le maïs en ligne et avec des protéagineux associés », énumère Marc Gauthier.

Microcrédit, petite mécanisation…

AFDI avait des assistants techniques sur place. Un membre d’AFDI, banquier de métier, leur a fait adopter un système de microcrédit pour pouvoir stocker du riz plutôt que d’être contraints de le vendre quand les cours sont au plus bas. « Avec la fédération des Cuma de Bourgogne, nous les avons accompagnés sur de la petite mécanisation pour palier au vol de zébus. Un fléau pour les paysans malgaches pour qui ces animaux, outre la traction, constituent un vrai capital ». Mission qui s’est avérée décevante puisque faute de moyens et avec des emprunts chers, les paysans malgaches ont investi dans du mauvais matériel d’importation. Machines qui se sont révélées inadaptées ou sont restées en panne, regrette Marc Gauthier.

Le devenir de la Maison des Paysans

Mise en place avec l’aide d’AFDI Saône-et-Loire, la Maison des Paysans (MDP) a tout de suite été une structure assez importante avec un conseil d’administration, un bureau, une vingtaine de salariés. Sur les conseils d’AFDI, la MDP s’est entourée d’autres partenaires comme Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière et elle a pu compter sur une autre coopération allemande dans le domaine de l’agro-écologie. « Malheureusement, nous n’avons pas su leur communiquer une mentalité d’entreprise », regrette Marc Gauthier. En effet, la MDP a toujours vécu des seules subventions sans avoir su se doter d’un système de financement alimenté par des cotisations ou des marges réalisées sur les services qu’elle délivre. Ses services sont gratuits pour les paysans mais elle n’a aucun autofinancement, résume Marc Gauthier.

Passe difficile

Ce mode de fonctionnement fragile explique aujourd’hui que la MDP traverse une passe très difficile, rapporte le président d’AFDI Bourgogne Franche-Comté. Elle devait pouvoir compter sur un nouveau financement américain pour développer des semences plus adaptées au réchauffement climatique. Malheureusement, ce fonds est aujourd’hui bloqué au niveau du gouvernement malgache. Cette péripétie intervient au terme d’une période d’instabilité politique à Madagascar. Suite au putch de 2009, les financeurs internationaux – dont les Etats-Unis - ne faisaient plus confiance à l’île. D’où l’attribution tardive de cette nouvelle subvention, avant d’être de nouveau bloquée par les autorités malgaches.

Aujourd’hui, faute de moyen, la MDP se retrouve dans l’obligation de se séparer de ses salariés et elle sera dans l’incapacité de leur verser leurs soldes de tout compte.

C’est pour tenter de dénouer cette crise que Marc Gauthier est allé en mission à Madagascar il y a quelques semaines. Là-bas, l’agriculteur français a retrouvé le président du syndicat des organisations agricoles du pays, le SOA. Ce réseau d’organisations paysannes est proche d’AFDI.

Emergence de leaders syndicaux

Si la situation de la MDP est préoccupante, le responsable a pu constater que le travail d’AFDI BFC avait malgré tout porté ses fruits à Madagascar. Les autres partenariats noués par les autres départements ont été fructueux (lire encadré). Et si la MDP traverse une crise aujourd’hui, ses adhérents ont un meilleur niveau de revenu et les paysans de la région de Tuléar ont beaucoup appris en termes d’organisation, constate Marc Gauthier. « On peut aussi être fiers d’avoir fait émerger des leaders et d’avoir contribué à la naissance d’un réseau syndical national », confie le président d’AFDI BFC.

Mais le développement de l’agriculture malgache souffre d’un gros bémol, pointe Marc Gauthier. « Là-bas, tout est toujours très compliqué au niveau macro-économique et politique. On a l’impression que les élites, trop intéressées par leur ascension personnelle, n’ont aucune ambition pour leur pays. Et le peu de richesse que recèle le sol malgache est accaparé par les puissances étrangères », déplore Marc Gauthier qui, lors de son dernier voyage, a pu constater que les chinois investissaient désormais à Madagascar.

A l’heure du bilan de vingt années de partenariat avec Madagascar, le président d’AFDI BFC partage l’ambition nationale qu’il faut arriver à ce qu’AFDI ne soit plus le seul interlocuteur des pays du sud, mais qu’elle serve plutôt de passerelle entre les organisations françaises compétentes et les OP du sud. Le militantisme AFDI doit aussi être enseigné auprès des jeunes. Car la moyenne d’âge des bénévoles incite au renouvellement, estime Marc Gauthier.

AFDI Saône-et-Loire est aux côtés des paysans malgaches depuis 20 ans

AFDI Saône-et-Loire est aux côtés des paysans malgaches depuis 20 ans

« Les premiers repérages à Madagascar ont eu lieu en 93-94 », remémore Marc Gauthier. Le groupe AFDI 71 à Madagascar est né vers 96-97 sous l’impulsion de Luc Baumont. « Un besoin avait été identifié sur place par les pouvoirs publics dans la région du sud-ouest de Madagascar, autour de la ville de Tuléar. Un premier financement par le gouvernement français était destiné à mettre en place une organisation paysanne qui allait devenir la Maison des Paysans en 1998 », explique Marc Gauthier. Avec l’arrivée de financements de l’union européenne, l’accompagnement est passé d’un projet d’alphabétisation et de formation à des projets de « sécurité alimentaire », nécessaires dans cette région aride. « Cela leur a permis d’améliorer leurs techniques, notamment pour la culture du riz, base de leur alimentation. Des méthodes plus productives, comme le repiquage en ligne, ont été importées. Le programme leur a aussi permis d’adopter de nouvelles cultures comme l’oignon, le pois du Cap. Ils se sont mis à semer le maïs en ligne et avec des protéagineux associés », énumère Marc Gauthier.

Microcrédit, petite mécanisation…

AFDI avait des assistants techniques sur place. Un membre d’AFDI, banquier de métier, leur a fait adopter un système de microcrédit pour pouvoir stocker du riz plutôt que d’être contraints de le vendre quand les cours sont au plus bas. « Avec la fédération des Cuma de Bourgogne, nous les avons accompagnés sur de la petite mécanisation pour palier au vol de zébus. Un fléau pour les paysans malgaches pour qui ces animaux, outre la traction, constituent un vrai capital ». Mission qui s’est avérée décevante puisque faute de moyens et avec des emprunts chers, les paysans malgaches ont investi dans du mauvais matériel d’importation. Machines qui se sont révélées inadaptées ou sont restées en panne, regrette Marc Gauthier.

Le devenir de la Maison des Paysans

Mise en place avec l’aide d’AFDI Saône-et-Loire, la Maison des Paysans (MDP) a tout de suite été une structure assez importante avec un conseil d’administration, un bureau, une vingtaine de salariés. Sur les conseils d’AFDI, la MDP s’est entourée d’autres partenaires comme Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière et elle a pu compter sur une autre coopération allemande dans le domaine de l’agro-écologie. « Malheureusement, nous n’avons pas su leur communiquer une mentalité d’entreprise », regrette Marc Gauthier. En effet, la MDP a toujours vécu des seules subventions sans avoir su se doter d’un système de financement alimenté par des cotisations ou des marges réalisées sur les services qu’elle délivre. Ses services sont gratuits pour les paysans mais elle n’a aucun autofinancement, résume Marc Gauthier.

Passe difficile

Ce mode de fonctionnement fragile explique aujourd’hui que la MDP traverse une passe très difficile, rapporte le président d’AFDI Bourgogne Franche-Comté. Elle devait pouvoir compter sur un nouveau financement américain pour développer des semences plus adaptées au réchauffement climatique. Malheureusement, ce fonds est aujourd’hui bloqué au niveau du gouvernement malgache. Cette péripétie intervient au terme d’une période d’instabilité politique à Madagascar. Suite au putch de 2009, les financeurs internationaux – dont les Etats-Unis - ne faisaient plus confiance à l’île. D’où l’attribution tardive de cette nouvelle subvention, avant d’être de nouveau bloquée par les autorités malgaches.

Aujourd’hui, faute de moyen, la MDP se retrouve dans l’obligation de se séparer de ses salariés et elle sera dans l’incapacité de leur verser leurs soldes de tout compte.

C’est pour tenter de dénouer cette crise que Marc Gauthier est allé en mission à Madagascar il y a quelques semaines. Là-bas, l’agriculteur français a retrouvé le président du syndicat des organisations agricoles du pays, le SOA. Ce réseau d’organisations paysannes est proche d’AFDI.

Emergence de leaders syndicaux

Si la situation de la MDP est préoccupante, le responsable a pu constater que le travail d’AFDI BFC avait malgré tout porté ses fruits à Madagascar. Les autres partenariats noués par les autres départements ont été fructueux (lire encadré). Et si la MDP traverse une crise aujourd’hui, ses adhérents ont un meilleur niveau de revenu et les paysans de la région de Tuléar ont beaucoup appris en termes d’organisation, constate Marc Gauthier. « On peut aussi être fiers d’avoir fait émerger des leaders et d’avoir contribué à la naissance d’un réseau syndical national », confie le président d’AFDI BFC.

Mais le développement de l’agriculture malgache souffre d’un gros bémol, pointe Marc Gauthier. « Là-bas, tout est toujours très compliqué au niveau macro-économique et politique. On a l’impression que les élites, trop intéressées par leur ascension personnelle, n’ont aucune ambition pour leur pays. Et le peu de richesse que recèle le sol malgache est accaparé par les puissances étrangères », déplore Marc Gauthier qui, lors de son dernier voyage, a pu constater que les chinois investissaient désormais à Madagascar.

A l’heure du bilan de vingt années de partenariat avec Madagascar, le président d’AFDI BFC partage l’ambition nationale qu’il faut arriver à ce qu’AFDI ne soit plus le seul interlocuteur des pays du sud, mais qu’elle serve plutôt de passerelle entre les organisations françaises compétentes et les OP du sud. Le militantisme AFDI doit aussi être enseigné auprès des jeunes. Car la moyenne d’âge des bénévoles incite au renouvellement, estime Marc Gauthier.

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