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Affaire Lactalis

Affaire Lactalis : De nouvelles mesures pour renforcer la transparence dans la filière

Dans le cadre de l’affaire des salmonelles retrouvées dans de la poudre de lait infantile produite par le groupe Lactalis, le ministre de l’agriculture a reçu le 16 janvier les représentants de la filière laitière. Il a annoncé diverses mesures pour améliorer la sécurité sanitaire et la confiance des consommateurs : renforcement du cadre juridique, plan de contrôle… 

Par Publié par Cédric Michelin
Affaire Lactalis : De nouvelles mesures pour renforcer la transparence dans la filière

« J’ai rappelé l’absolue nécessité de construire au quotidien une relation de confiance forte avec les consommateurs quant aux produits mis sur le marché », a réaffirmé le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, à l’issue d’une réunion avec les représentants de la filière laitière, le 16 janvier. Dans le cadre de l’affaire Lactalis, sur le devant de la scène en raison de salmonelles retrouvées dans une usine du groupe à Craon et qui ont contaminé une trentaine de nourrissons, des polémiques ont en effet émergé quant à la responsabilité du transformateur, mais aussi des distributeurs, après des manquements dans la procédure de retrait des lots de poudre de lait infantiles incriminés. Stéphane Travert avait auparavant reçu, le matin même, Emmanuel Besnier, PDG de l’entreprise, pour exiger « que la recherche de toutes les causes possibles de la contamination soit réalisée de façon systématique sur l’ensemble du process de fabrication », avait fait savoir le ministre dans un communiqué. La réouverture du site concerné est par ailleurs conditionnée à la mise en place d’un plan d’action de maîtrise sanitaire « ambitieux et rigoureux », validé par les services de l’Etat, précise le texte.

Mesures juridiques et sanitaires 

Une série de mesures a de plus été annoncée par Stéphane Travert à l’issue de la réunion avec la filière. Les entreprises auront désormais l’obligation de transmettre aux services de l’Etat le résultat des contrôles défavorables, « dès lors qu’ils peuvent avoir des conséquences sur la santé publique », a fait savoir le ministre. Les laboratoires seront également obligés de transmettre aux services de l’Etat les résultats défavorables portant sur les produits, et une assise légale sera par ailleurs donnée à la création de plateformes de surveillance pour les denrées alimentaires. En outre, Stéphane Travert a annoncé un « plan de contrôle spécifique », mis en œuvre sous trois mois, sur la chaine de production et les plans de maîtrise des risques des produits laitiers en poudre à destination des enfants. Les conclusions de ce plan de contrôle serviront ensuite de base à l’Anses pour qu’elle vérifie « si les systèmes de surveillance mis en place par les professionnels sont adaptés aux risques identifiés », et « qu’elle fasse, le cas échéant, des recommandations sur les méthodes d’identification et de maîtrise du risque », a ajouté le ministre. Enfin, un retour d’expérience sera demandé au Conseil National de l’alimentation, et l’ensemble des travaux seront intégrés dans la feuille de route des Etats généraux de l’alimentation. « J’en ai appelé à la responsabilité des acteurs de la filière laitière afin qu’ils enrichissent le volet sanitaire du plan de filière lait », a conclu le ministre. « Il faut redoubler de vigilance et être encore plus performants », a commenté de son côté Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), présent à la réunion. Ce qui ne suscite, selon lui, « aucune réticence » de la part des professionnels : « tout le monde travaille pour cette supériorité des produits laitiers », a-t-il ajouté, précisant que ces mesures constituaient « des contraintes supplémentaires, mais dans l’intérêt du consommateur ».