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Les maladies respiratoires au sevrage

Agir sur les principaux facteurs de risque !

Les troubles respiratoires sur les jeunes bovins représentent une pathologie majeure dans les élevages depuis la naissance jusqu’au sevrage. Ces pathologies sont accentuées par l’augmentation de la taille des troupeaux et l’effet « concentration » durant la partie hivernale. Quels sont les agents mis en cause dans ces troubles ? Quelles mesures préventives peuvent être mises en œuvre ?
Par Publié par Cédric Michelin
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Les maladies respiratoires encore appelées, BPIE (Bronchopneumonies Infectieuses Enzootiques), pneumonies ou grippe peuvent être liées à différents agents infectieux : virus (RS,Pi3), bactéries (pasteurelles, mycoplasmes,…) ou champignons (aspergillus,…).
Les bovins ont une prédisposition anatomique aux maladies respiratoires en raison de leur faible surface pulmonaire par rapport à leur poids.
L’impact des maladies respiratoires sur un élevage peut être important. Au niveau zootechnique, la morbidité (nombre d’animaux malades) voire la mortalité peuvent être élevés. Des baisses de GMQ et de forts retards de croissance, parfois jamais compensés, sont également souvent subis.

Les bovins vivent dans un équilibre entre leur défense immunitaire et les agents infectieux. Toute source de stress tend à favoriser le développement des agents infectieux responsables des maladies respiratoires.
L’état sanitaire du troupeau
Renforcer les capacités de défense des animaux en leur assurant un état sanitaire correct et limiter les autres risques infectieux (ex : BVD) permettent de limiter les maladies respiratoires.
Pour les broutards au sevrage, l’état sanitaire et la croissance avant sevrage influence notablement sur la résistance ou la sensibilité aux agents infectieux. Un déparasitage correct doit être effectué en cours de pâture et à la rentrée.


L’alimentation



Pour les jeunes veaux, il est important que leur alimentation soit correcte et notamment que l’apport de colostrum initial ait été effectué en qualité et quantité suffisante afin d’apporter l’énergie suffisante au veau.
Pour les broutards, le stress de la séparation mère-veau est inévitable, il faut donc éviter de le cumuler avec d’autres stress, notamment sur les changements brutaux d’alimentation ; gare aux transitions alimentaires trop brutales !


Le logement



- La séparation des classes d’âge
Le logement des jeunes bovins sevrés et des vaches avec leurs veaux sous le même bâtiment est à proscrire (les jeunes bovins auront tendance à contaminer les veaux plus jeunes).
D’une manière générale, il convient d’éviter tout stress : introduction d’animaux, brassage de lots, durant les périodes à risque (naissance, sevrage,…)


- Le respect des densités dans le bâtiment
L’effet « concentration » influe naturellement sur le développement des maladies respiratoires : la grippe est contagieuse ! Il ne faut donc pas que le bâtiment soit surpeuplé ce qui accentuerait les facteurs de risque.

- La ventilation du bâtiment
La ventilation du bâtiment est un point clé dans la maîtrise des pathologies respiratoires. Ce thème fera l’objet d’un article spécifique dans la prochaine édition de l’Exploitant Agricole.


La vaccination



En fonction des différents facteurs de risque de votre élevage, un plan de vaccination vis-à-vis des maladies respiratoires peut être établi avec votre vétérinaire. Ce plan pourra être construit à l’occasion du bilan sanitaire ; un protocole de soins en cas de développement de maladies respiratoires pourra également être établi à cette occasion.
Rappelons que pour adapter au mieux le plan de prévention aux risques de l’élevage, il est important qu’un diagnostic précis soit établi lors d’un épisode de grippe afin de déterminer l’agent infectieux en cause pour mieux cibler le traitement et la prévention ultérieure. Les délais de protection offerts par les vaccins destinés à la prévention des maladies respiratoires sont souvent courts: il est donc important de bien cibler les périodes de vaccination par rapport aux risques (exemple: prévention des veaux ou des jeunes bovins au sevrage ou les deux?).
Il est important de retenir qu’il n’existe pas de vaccin universel pour prévenir tous les agents responsables des maladies respiratoires d’où l’importance de la maîtrise sanitaire.