Agriculteurs comme citoyens reconnaissent l'importance de la Pac
A l’occasion de la présentation des résultats de sa consultation publique sur la future PAC, la Commission européenne a réuni l’ensemble des parties prenantes au cours d’une conférence à Bruxelles début juillet. Si des différences de points de vue existent, globalement, agriculteurs et société civile se retrouvent sur les objectifs.
Suite à la consultation publique sur l’avenir de la PAC, qui a eu lieu via internet entre février et mai 2017, la Commission européenne a présenté les résultats à l’occasion d’une conférence réunissant les parties prenantes, le 7 juillet, à Bruxelles. Sur 322 000 réponses, 58 520 ont été conservées une fois exclues les réponses types initiées essentiellement par des ONG. Ce taux de réponses est jugé comme très positif (la dernière consultation, en 2010, avait généré 5 700 réponses). Le plus grand nombre de réponses provient d’Allemagne. « Sans surprise, même s’il n’y a pas de contradiction entre les réponses du secteur agricole et celles issues du secteur des ONG, les agriculteurs mettent beaucoup plus en avant les notions de marché, d’économie, tandis que la société s’attache davantage à l’environnement », commente Henri Brichart, vice-président de la FNSEA et vice-président du Copa, présent à la conférence. La Commission européenne a néanmoins souligné que les réponses indiquent une volonté commune de conserver une PAC gérée à l’échelon européen, avec deux principaux objectifs : aider les agriculteurs - 88 % des répondants estiment que le niveau de vie des agriculteurs est inférieur à la moyenne européenne - et protéger l’environnement.
Besoin de stabilité
Cette journée, intitulée « Have your say » (en français, « exprimez-vous ») n’avait pas pour objectif d’aboutir à des décisions. Pour les agriculteurs, c’était une occasion de rappeler que « si comme le disent les chefs d’Etats, ils ont une ambition pour l’Europe, il est hors de question d’amputer les financements de la PAC », rappelle Henri Brichart qui défend une augmentation du budget PAC. Il insiste également sur la nécessité de stabilité et de visibilité : « il est important, avec la nouvelle PAC, de ne pas changer du tout au tout » et de ne pas centrer tous les financements, comme le souhaitent certaines ONG, sur des considérations environnementales, en oubliant les aspects économiques. Les aides directes restent ainsi essentielles, tout comme un point moins présent dans la PAC actuelle, la gestion de la volatilité. Au vu de l’ensemble des réponses, le grand défi reste la conciliation entre économie et environnement. « Il fallait être présent pour affirmer notre vision : les agriculteurs sont des citoyens à part entière, ils se soucient de l’environnement comme l’ensemble des citoyens, mais ils veulent pouvoir vivre de leur métier », rappelle Henri Brichart.