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Vignerons indépendants de Saône-et-Loire

Alerte pour 2013 et 2014

Mercredi 3 avril à Rully, au Domaine Belleville, la fédération des
Vignerons indépendants de Saône-et-Loire tenait son assemblée générale. Avec les petites récoltes 2010 et 2011 et les pertes conséquentes en 2012, l'alerte est tirée pour 2013 et 2014.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Pour une bouteille offerte ; neuf bouteilles de vendues. C’est un bon placement », plaisantait sérieusement Bertrand Darviot sur l’opération "pique-nique" organisée nationalement par la Fédération. Cet événement est aussi bénéfique pour la notoriété des caves particulières. Le grand public est en effet invité à venir manger dans les domaines avec son panier repas. Les vignerons fournissant tables et surtout leurs vins gratuitement pour accompagner les plats. Séduits, bien souvent, les clients se laissent ensuite tenter. L’an dernier, 17 domaines saône-et-loiriens avaient participé. Cette année, le pique-nique aura lieu les 18, 19 et 20 mai prochain. Une belle opération commerciale et de communication. C’est d’ailleurs le créneau de Murielle Denizot. Pour la viticultrice de Bissey-sous-Cruchaud, tous les supports sont bons. La responsable com’ énumérait les articles de presse ou encore les 60.325 visites sur le site web. « Destiné aux consommateurs, les vignerons adhérents présentent dessus leur domaine et leurs vins ». Cette mutualisation de moyens passe aussi maintenant par les réseaux sociaux où sont les consommateurs. Mais pas forcément pour vendre directement. Plus pour le dialogue. « Facebook est une vitrine faite pour partager des informations ». Avec 215 "followers", la fédération gazouille aussi depuis peu sur Twitter (130 abonnés). Mais, la communication traditionnelle n’est pas occultée. Les partenaires –offices de tourismes, Route des vins Mâconnais-Beaujolais– sont toujours là. En plus de vouloir développer le label Vignobles et découvertes en Saône-et-Loire, Bertrand Darviot annonçait également le lancement prochain de « prestations touristiques marketées » –via les professionnels du tourisme– révélant toutes les « pépites » du réseau. Ainsi, les touristes cherchant des vins trouveront plus facilement les "bonnes adresses", expliquait le viticulteur de Meursault.

11 % en déficit



Et un consommateur bien informé en vaut deux. Le président, Eric Palthey de Viré reconnaissait que « 2012 fut une année exceptionnellement dure avec une petite production allant de -10 % en volume à -70 % de pertes de récoltes, selon le cépage et les secteurs ». Une année « coûteuse pour sauver notre récolte ». Les marchés dynamiques et la rareté tendent à la hausse les cours. Tous les vignerons espèrent maintenant une campagne et une récolte 2013 simples ou "normales". Il faudra néanmoins décompter les dégâts des maladies : « l’Esca détruit certes moins rapidement que la flavescence dorée mais, il n’y a aucun remède à cette première maladie », expliquait-il en invitant tous les vignerons à lutter contre la seconde.
Du CER France 71, Mathilde Fonteneau rappelait qu’un embouteilleur a un produit brut par hectare de 27.408 € avec des différences par appellations et vignobles au sein de la Grande Bourgogne. Le coût de production est lui de 409 €/hl et les résultats par unité de travail (UTAF) sont de 46.000 € nets, « mais plus proches de 34.000 € en Saône-et-Loire ». De grandes disparités se cachent donc derrière puisque « 11 % des vignerons vendant en bouteilles sont en déficit ». La conseillère en gestion tirait même « la sonnette d’alarme pour 2013 et 2014 » avec les pertes de récoltes 2012, sur la côte chalonnaise notamment.
Annonçant sa volonté de « passer la main prochainement », le président de la fédération régionale, le Chablisien Thierry Mothe, invitait donc les adhérents à continuer de « défendre avec conviction les intérêts des Vignerons indépendants ». D’ailleurs, il reconnaissait avoir du le faire « parfois » de façon « virulente » à la CAVB et au BIVB.

Club partenaires, formations, capsules…



Ce travail de "lobbying" est résumé chaque mois par email, envoyé par Germain Loctin, qui en profite pour proposer "services", "formations" et "veille économique". Du CER France 71, Bruno Lozier en profitait pour mettre en garde sur l’arrêt des aides à l’emploi pour l’animateur. « 2014 sera une année charnière. Le bon exercice 2012 permet d’améliorer le solde de trésorerie (153.578 €). La fédération a une marge de sécurité ».
La Fédération départementale propose toutefois des capsules, des formations, des achats groupés (frigos ronds facilement déplaçables ; sécateurs électriques…) ou la participation à divers salons régionaux et nationaux. Autre moyen de contribuer à la vie du réseau, tout en « visitant d’autres vignobles », les  Rencontres nationales qui ont lieu à Epernay, ce 11 et 12 avril, en Champagne sur le thème de l’export.


Vendre du vin en Europe sans tracas



Ancienne de Saône-et-Loire, Virginie Junier descendait de Paris pour parler de l’actualité nationale. L’Europe semble revenir sur la libéralisation des droits de plantation « pour toutes les catégories de vins ». L’OCM vin est en cours de finalisation avec quatre mesures retenues en France (restructuration, prestations viniques, promotion pays tiers et investissements). « La fédération a obtenu de faire financer à 50 % un salon à l’export ». Des « simplifications » ont été obtenues également sur la réglementation CRD avec les Douanes. « Une CRD unique "lie de vin" pourra être imposée sur tous les types de vins et l’enregistrement comptable se fera sur le volume global de capsules par taux fiscal et non plus par couleur. Les vignerons ayant des CRD personnalisées pourront également utiliser des CRD collectives, en suspension de droits ».

Enfin, dossier « important », la vente à distance des vins aux particuliers dans l’Union européenne. « Quand un vigneron souhaite expédier à un particulier, cela lui coûte cher en terme fiscal. Ses freins fiscaux sont incohérents avec l’Europe prêchant la libre circulation ». Force de propositions, les Vignerons indépendants veulent donc que les Etats « trouvent des accords entre eux pour que les vignerons n’aient plus qu’à payer des droits d’accises que dans leur pays, sans tracasseries administratives ».


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