Accès au contenu
Elevage allaitant et réforme de la Pac

Alerter pour éviter l’irréparable !

Une délégation d'éleveurs du grand Bassin allaitant a rencontré les
principaux responsables du groupe viande de l'assemblée nationale, le 17
juillet dernier à Paris. Retour sur une réunion qui a campé les risques
pour nos régions…
127093--2554_Elevage_Pac_Viande_Photo.jpg
Après la conclusion du compromis européen du 26 juin dernier, le ministre de l'agriculture a rapidement fait écho de sa volonté « d'aller vite » pour parvenir à un accord franco-français sur la déclinaison de la Pac. D’où l'objectif d'une finalisation des discussions nationales pour fin septembre qui a été ouvertement annoncé. Très vite, la profession s'est mobilisée pour faire en sorte de rallier à ses positions ses partenaires du grand Bassin allaitant et en particulier de la Bourgogne. En parallèle, une stratégie offensive était mise en œuvre auprès des Parlementaires qui, dans un dossier dorénavant strictement politique, auront un rôle fondamental à jouer pour éviter un glissement orchestré des fonds de la Pac vers des territoires où les revenus des agriculteurs et les potentiels de production n'appellent pas nécessairement à une réorientation des soutiens.

Un travail conjoint


C'est ainsi que sur sollicitation de la section bovine de la FDSEA 58, Christian Paul, député de la Nièvre et vice-président du groupe Viande de l'assemblée, a fait en sorte qu'une rencontre puisse avoir lieu avec les principaux responsables de ce groupe parlementaire et les représentants professionnels de notre grande zone de production.
Au terme d'un échange de deux heures qui a permis de dresser un état comparatif entre la situation actuelle de nos exploitations à l'égard de la Pac et ce que le nouveau cadre règlementaire serait susceptible d'engendrer, toutes les axes d'orientation en faveur desquels nos territoires plaident ont été exposés, recueillant un large consensus chez les Parlementaires présents, parmi lesquels Philippe Baumel, député de Saône-et-Loire.

Analyse partagée


Convergence achevée à 100 % en 2019, verdissement forfaitaire, opposition à la survalorisation des 50 premiers hectares et recouplage de l’aide à la vache allaitante à hauteur de 250 € par vache auront été au cœur des débats en ce qui concerne le premier pilier de la Pac.
Sur le second pilier, la revalorisation des ICHN a également été abordée alors qu’existe, dans le cadre d'un relèvement des taux de cofinancements de Bruxelles, la possibilité de surabonder les enveloppes dédiées à l'accompagnement des handicaps de production pour atteindre les niveaux de 250 €/ha en zones défavorisées simple et 450 €/ha en zone de montagne. Une mesure étroitement liée par ailleurs, à l'activation certes optionnelle, mais souhaitée, des 5 % de majoration de DPB pour les zones à contraintes spécifiques (ZCS) dans le premier pilier.

Des échéances proches


Fort de cet échange, Michel Vergnier, député de la Creuse et président du groupe Viande de l'assemblée nationale, s'est engagé à porter « avec conviction » les demandes de la profession auprès du directeur de cabinet du ministre de l'agriculture. Il a par ailleurs accepté, aux côtés de ses collègues parlementaires, de solliciter un rendez-vous auprès de l'Elysée pour la fin août, pour qu’ensemble, Parlementaires et responsables professionnels du grand Bassin allaitant, aillent plaider pour une légitime réorientation de la Pac en faveur des territoires aux handicaps de production avérés, ceux, entre autres, « où l’herbe est subie ».
« Notre zone ne doit pas seulement être la caution verte de la Pac », rappelaient par ailleurs Patrick Bénézit, Emmanuel Bernard et Michel Joly, en référence à l'obligation faîte aux exploitants dans le cadre du verdissement de conserver 95 % de leur prairies permanentes alors que, dans le même temps, des territoires aux contraintes limitées et non comparables pourraient bénéficier d'un paiement vert majoré en raison de la mise en œuvre d'une "proportionnalité" évoqué par le ministre. Un des nombreux points sur lesquels nos régions du centre de la France continueront à se battre et qui feront l'objet de revendications affirmées, à l'occasion d'un rassemblement des producteurs prévu en septembre prochain, probablement en Limousin.
Stéphane Lafranchise