Alors que Bruxelles continue à ouvrir les frontières, il y a urgence à instaurer un plan de sauvegarde de l'élevage bovin
Dans la perspective des propositions de la Commission européenne sur l’avenir de la Pac, les producteurs de viande bovine européens ont préparé un plan de sauvegarde du secteur qui comprend des soutiens dans le cadre de la Pac et des dispositifs d’aide à la commercialisation. Dans l’immédiat, le secteur craint surtout l’issue des négociations commerciales avec le Mercosur…

Alors que la production bovine européenne est menacée à la fois par un manque de rentabilité économique, une consommation en berne et les concessions accordées par l’Union européenne (UE) dans le cadre de ses négociations commerciales avec le Canada et peut-être bientôt le Mercosur mais aussi avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le Copa-Cogeca a réuni le 6 novembre à Bruxelles six ministres de l’agriculture (France, Belgique, Luxembourg, Finlande, Croatie, Bulgarie) et le commissaire européen Phil Hogan pour présenter ses pistes d’action pour l’avenir du secteur.
Des attentes cohérentes
L’organisation agricole propose ainsi cinq axes principaux de travail. Dans le cadre de la future Pac, le Copa-Cogeca plaide pour le maintien des soutiens spécifiques pour l’élevage bovin (au travers des aides couplées) pour maintenir les troupeaux dans des zones où peu d’alternatives existent. Il demande également des systèmes de gestion des aléas (assurances, fonds de mutualisation…) « cohérents et utiles aux producteurs de viande bovine ».
Les éleveurs souhaitent aussi un accompagnement à l’export pour les nouveaux marchés sous forme de crédits à l’exportation pour permettre aux opérateurs de prendre des risques pendant les périodes de déséquilibre des marchés ainsi qu’une promotion de la viande européenne sur les marchés interne et externe pour que les consommateurs puissent distinguer les produits des pays tiers et ceux en provenance de la filière spécialisée européenne.
Enfin, pour encourager l’organisation des producteurs au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, ils attendent une révision du droit de la concurrence permettant de repositionner les éleveurs au centre des négociations.
La menace du Mercosur
Mais le plus urgent pour la filière est d’éviter que des quotas d’importations (70.000 t au droit de 7,5 % dans la proposition de la Commission européenne) soient accordés dans le cadre des négociations en cours avec le Mercosur.
Le président du groupe de travail sur la viande bovine du Copa-Cogeca, Jean-Pierre Fleury, s’est ainsi notamment déclaré préoccupé par le fait que, dans le cadre de ces discussions, les normes élevées de l’UE en matière de bien-être animal et d’environnement ne soient pas abordées. « "Cela ne fait pas partie de notre mandat", nous répond la Commission », rapporte, indigné, Jean-Pierre Fleury qui dénonce également les chiffres de la consommation européenne de viande bovine - lesquels seraient en hausse et permettraient d’absorber l’augmentation des importations - sur lesquels se base la Commission, alors que « nos données montrent le contraire ».
Alors que Bruxelles continue à ouvrir les frontières, il y a urgence à instaurer un plan de sauvegarde de l'élevage bovin

Alors que la production bovine européenne est menacée à la fois par un manque de rentabilité économique, une consommation en berne et les concessions accordées par l’Union européenne (UE) dans le cadre de ses négociations commerciales avec le Canada et peut-être bientôt le Mercosur mais aussi avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le Copa-Cogeca a réuni le 6 novembre à Bruxelles six ministres de l’agriculture (France, Belgique, Luxembourg, Finlande, Croatie, Bulgarie) et le commissaire européen Phil Hogan pour présenter ses pistes d’action pour l’avenir du secteur.
Des attentes cohérentes
L’organisation agricole propose ainsi cinq axes principaux de travail. Dans le cadre de la future Pac, le Copa-Cogeca plaide pour le maintien des soutiens spécifiques pour l’élevage bovin (au travers des aides couplées) pour maintenir les troupeaux dans des zones où peu d’alternatives existent. Il demande également des systèmes de gestion des aléas (assurances, fonds de mutualisation…) « cohérents et utiles aux producteurs de viande bovine ».
Les éleveurs souhaitent aussi un accompagnement à l’export pour les nouveaux marchés sous forme de crédits à l’exportation pour permettre aux opérateurs de prendre des risques pendant les périodes de déséquilibre des marchés ainsi qu’une promotion de la viande européenne sur les marchés interne et externe pour que les consommateurs puissent distinguer les produits des pays tiers et ceux en provenance de la filière spécialisée européenne.
Enfin, pour encourager l’organisation des producteurs au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, ils attendent une révision du droit de la concurrence permettant de repositionner les éleveurs au centre des négociations.
La menace du Mercosur
Mais le plus urgent pour la filière est d’éviter que des quotas d’importations (70.000 t au droit de 7,5 % dans la proposition de la Commission européenne) soient accordés dans le cadre des négociations en cours avec le Mercosur.
Le président du groupe de travail sur la viande bovine du Copa-Cogeca, Jean-Pierre Fleury, s’est ainsi notamment déclaré préoccupé par le fait que, dans le cadre de ces discussions, les normes élevées de l’UE en matière de bien-être animal et d’environnement ne soient pas abordées. « "Cela ne fait pas partie de notre mandat", nous répond la Commission », rapporte, indigné, Jean-Pierre Fleury qui dénonce également les chiffres de la consommation européenne de viande bovine - lesquels seraient en hausse et permettraient d’absorber l’augmentation des importations - sur lesquels se base la Commission, alors que « nos données montrent le contraire ».