Analyse des marchés animaux, des tendances de la semaine et des différents marchés animaux
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie
Les tarifs actuels restent trop bas pour que les éleveurs puissent vivre décemment de leur travail. La dépression qui secoue une nouvelle fois la filière viande vient, d’une part, d’un engorgement des frigos et, d’autre part, en grande partie de la désaffection des consommateurs pour la viande rouge dans les villes sous l’effet des actions-chocs des anti-viandes. Ces actions sont renforcées par une pénétration de plus en plus marquée de la sphère médiatique. Il ne s’écoule de fait pas une journée où ce sujet n’est pas abordé… Les éleveurs ont du mal à montrer ce qu’ils font tous les jours pour le respect de l’animal et de l’environnement. La France a la culture de ce qui va mal. Les jeunes générations, très avides des informations qui circulent sur le net, sont baignées dans ce flux d’images choquantes ce qui les pousse à croire que ces pratiques sont la norme quand bien même elles sont extrêmement minoritaires. Et ce sont les consommateurs de demain qui feront la norme.
Face à une consommation atone, les signes positifs ne sont pas évidents à mettre en action, mais un certain nombre d’éleveurs se bat et innove pour sortir de la spirale qui les entraîne vers la faillite. La production Bio à la faveur des médias et des autorités politiques, la vente en circuits courts renforcent le lien direct au consommateur. En revanche, les accords "Cœur de gamme" signés avec certaines GMS sont peu visibles et surtout mal compris des consommateurs. Redonner de la valorisation aux éleveurs reste très compliqué avec des distributeurs qui, tout en jouant le jeu du "Cœur de gamme", renforcent leurs commandes en catégoriels pour rester dans la guerre des prix dans un milieu où tout le monde se surveille. Le commerce de la viande n’est pas un bloc homogène, il est au contraire très segmenté avec de gros écarts de flux entre les différents morceaux d’un bovin.
Sur les marchés, l’ambiance reste tendue avec des abatteurs sans besoin pour cette semaine écourtée du 14 juillet. La demande commence à se rediriger vers les zones de villégiature mais, compte tenu des stocks, la vente reste calme avec des tarifs sans évolution dans les bonnes génisses et les jeunes vaches charolaises ou limousines de qualité bouchère. La tendance reste baissière dans les charolaises ordinaires et les allaitantes de choix secondaire. Dans les laitières, les industriels accentuent la pression sur les prix avec un recul important des besoins pour la fabrication de steak haché. La pression commerciale est intense sur les vaches légères en manque de finition avec des tarifs qui vont rapidement passer sous la barre des 2,00 €. Les taureaux de réformes sont également touchés par la baisse (pas de besoin de "minerai", oh le vilain mot !). En jeunes bovins, si le commerce s’assouplit au regard de la baisse des volumes, les prix ne progressent pas face à l’engorgement du marché en femelles.
Bovins d’embouche et d’élevage
Malgré le recul des prix dans la viande, la réduction de l’offre permet une stabilisation des prix même si les engraisseurs restent très prudents. Le placement reste compliqué dans le bétail plus commun à sortir plus tard dans l’automne.
Broutards
Le retour de la pluie permet de réguler l’offre ce qui permet de limiter la pression des acheteurs face à une demande italienne qui tend à se restreindre. Les éleveurs profitent de l’abondance de nourriture pour repousser les animaux sur l’automne, en espérant que les marchés exports seront suffisamment demandeurs dans quelques mois. Le commerce est calme avec des tarifs qui se rétractent légèrement dans les broutards et les taurillons charolais ou limousins. Dans les femelles, la modestie de l’offre permet une vente fluide dans les bonnes charolaises de 300 à 350 kg vaccinées pour l’Italie. La vente sur l’Espagne se fait avec des tarifs toujours peu soutenus.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Le commerce se tend avec des intégrateurs pénalisés dans leurs mises en place par la mévente de la viande de veau. Les acheteurs font pression sur les prix en commençant par un tri plus sévère dans les lots. Les tarifs se maintiennent dans les bons veaux frisons, normands ou montbéliards, mais une baisse est ressentie dans les veaux légers ainsi que dans les croisés laitiers et allaitants de second choix. La marchandise bien conformée et viandée est peu offerte et se maintient. Dans les très bons veaux croisés (jaunes, blanc bleus), les tarifs restent à de bons niveaux, face à une offre saisonnière assez modeste.
Ovins
Si la demande est un peu moins soutenue dans les villes qui perdent progressivement une partie de leur population pour les vacances, d’autres régions sont quant à elles en pleine préparation des commandes pour satisfaire les futurs estivants. Sur les marchés, le commerce est à l’équilibre, mais on observe néanmoins une demande plus régulière en agneaux de qualité pour servir les régions touristiques. Les agneaux en manque de finition ou trop gras sont en revanche peu demandés. En brebis, la demande est un peu plus régulière dans les bonnes lourdes, mais sans plus-values significative pour le moment.
Porcs
La demande en produits de saison sera au rendez-vous d'une météo annoncée idéale pour le long week-end du 14 juillet, mais une semaine écourtée empêche une progression des prix. Le commerce reste normal avec des tarifs stables ce lundi à 1,491 € du kilogramme sur le Marché du porc breton.