Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie
Le climat commercial se tend face au recul de la demande. La fin septembre est toujours une période assez tendue en terme de consommation avec des budgets qui sont marqués par la rentrée scolaire et les nombreuses promotions de rentrée. Le retour du froid matinal fait également croître les commandes de fuel, alors que le mois d’octobre restera celui de la taxe d’habitation (tant que celle-ci n’est pas supprimée pour certains). Les volumes dans les campagnes sont suffisants pour la demande ce qui engendre un léger tassement des prix dans les abattoirs. Cette pression n’est pas ressentie de la même façon pour les animaux "Cœur de gamme" avec des prix stables, mais subissent des reports de livraison faute de commande. Si les animaux n’entrent pas dans ce schéma de vente, ils se retrouvent sur le marché traditionnel sans filet de sécurité pour des tarifs nettement moins rémunérateurs pour les éleveurs (-0,70 € environ). Ce qui paraît assez surprenant, c’est le faible différentiel de prix à la consommation entre les enseignes qui pratiquent le "Cœur de gamme" et les autres. La baisse de la consommation est ressentie principalement sur les pièces arrière à griller, alors que les préparations à base de viande hachée poursuivent leur progression.
Les acteurs de la filière vont prochainement profiter de la vitrine du Sommet de l’Elevage à Cournon pour relancer une communication positive sur les viandes françaises, en portant un regard attentif sur le traitement des animaux.
Le climat économique et social se montre de fait peu favorable à la consommation. Les marchés sont suffisamment approvisionnés après la période des ensilages (bien qu’elle ne soit pas encore terminée dans certaines régions). De son côté, l’offre se montre plus soutenue avec des engraisseurs qui veulent vendre leurs animaux avant la période hivernale et des éleveurs qui ont d’importants besoins de trésorerie, notamment dans les régions touchées par la sécheresse. Le commerce est très calme dans le domaine des blondes d’Aquitaine avec trop de disponibilité pour les besoins, notamment dans le milieu de gamme. La tendance est au maintien des prix dans les génisses et jeunes vaches limousines ou charolaises lourdes et de qualité bouchère. Dans le domaine des réformes allaitantes de choix secondaire, si les vaches viandées résistent à la pression avec des baisses mesurées, les industriels pratiquent un tri plus sévère, avec une gamme de prix qui tend à s'élargir par le bas dans les vaches de moyenne conformation, âgées ou en manque de finition.
Dans les laitières, la demande en viandes hachées est soutenue, mais largement couverte par les nombreuses vaches en manque de finition ce qui entraîne une baisse des prix pour l’ensemble des réformes montbéliardes, holsteins ou abondances. En jeunes bovins, la demande italienne se tasse ce qui entraîne un fléchissement des cours dans les arrières, mais les disponibilités ne permettent pas aux acheteurs de peser sur les prix dans les bons charolais. Le démarrage des abattages pour la Turquie permet d’assurer un volume d’activité pour les abattoirs dans les animaux de milieu de gamme de type "R" (mixte ou viande).
Bovins d’embouche et d’élevage
La tension ressentie sur le marché de la viande n’a pas d’impact pour le moment sur le marché du maigre face à des disponibilités mesurées, notamment dans les régions bien pourvues en herbe. Les tarifs se tiennent dans les bonnes femelles lourdes proches de la finition qui ne nécessiteront qu’un ou deux mois de finition. Les engraisseurs sont prudents dans le bétail de second choix à finir plus tardivement sur l’automne ou l’hiver.
Broutards
Toujours pas de feu vert aux exportations vers la Turquie, ce qui questionne certains opérateurs sur les raisons réelles de blocage de ce dossier. Nos clients exports traditionnels profitent de la progression de l’offre pour peser sur les prix, même si la baisse est atténuée par la qualité des têtes de lots laquelle attire les exportateurs. L’afflux de marchandise dans un mois et demi risque d’être douloureux si de nouveaux marchés exports ne sont pas trouvés. Dans les femelles, la demande est soutenue pour les bonnes charolaises ou limousines de 300 à 350 kg destinées à l’export sur l’Italie. Les tarifs sont stables dans les ordinaires.
Veaux d’élevage et d’engraissement
La progression saisonnière de l’offre pèse sur la tendance. Le marché export se tient dans les gros veaux montbéliards, mais se tasse dans les frisons. Le commerce est sélectif avec des tarifs en baisse pour la majorité des veaux holsteins, abondances, montbéliards ou croisés laitiers. Les tarifs se sont effondrés dans les femelles croisées. Dans les mâles de qualité (type "U" de conformation), les tarifs se tiennent face à des disponibilités réduites.
Ovins
La demande de cette fin de mois est en repli face à une consommation qui pâtit du manque de budget dans certaines catégories sociales. Néanmoins, les besoins pour la préparation d’animation promotionnelle dans certaines enseignes permettent de tenir les prix dans les agneaux de qualité. Le niveau de l’import progresse et tend à prendre la place des agneaux français sur Rungis à Paris. En brebis, le commerce est calme avec une reconduction des prix.
Porcs
Le recul de la demande chinoise - qui se fournit de plus en plus sur la Russie - impacte le marché européen. Tous les pays sont dans une spirale baissière, avec une consommation intérieure qui ne suffit pas à enrayer la baisse. Sur le Marché du porc breton, le prix a perdu ce lundi 0,048 € du kilogramme à 1,373 €.