Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 07/2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie
À quinze jours du Salon de l’agriculture, les éleveurs maintiennent la pression envers les GMS, pour qu’elles respectent leurs engagements dans la démarche "Éleveur & Engagé". Les volumes qui entrent dans ce processus demeurent réduits avec cependant d’importantes disparités régionales. Les responsables de magasin ont acheté la paix sociale, car la présence des éleveurs en colère sur un parking un samedi coûte très chers. Certains distributeurs commencent à prendre conscience du désastre qui s’amplifie dans les campagnes, et lancent des contrats avec des engagements tarifaires plus responsables envers les producteurs. Cette montée en puissance de la contractualisation tant souhaitée par la profession, notamment la FNB, n’est en revanche pas toujours adossée à l’engagement "Éleveur & Engagé". La grande majorité de la production demeure en libre-échange et subit les aléas du marché selon l’équilibre offre/demande.
La dynamique commerciale de ce mois de février n’apporte rien de nouveau, avec un déficit de ventes aux consommateurs dans les parties arrière des animaux. L’approvisionnement des abattoirs reste de ce fait suffisant dans les races à viande avec des stocks importants en campagnes dans certaines races où les animaux annoncés à la vente mettent quelques semaines pour être enlevés. Sur les marchés, la demande est très calme dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère face à la réduction d’activité de la boucherie traditionnelle qui voit partir une partie de leur clientèle vers les stations de ski. Les tarifs se maintiennent dans l’ensemble des charolaises et des allaitantes de choix secondaire. En réformes laitières, du fait des vacances scolaires, la demande reste mesurée du côté des industriels, mais ces derniers ont néanmoins un besoin constant de minerai pour faire tourner leurs ateliers de transformation. L’offre tend cependant à s’amoindrir, ce qui laisse entrevoir une évolution positive des prix dans les prochaines semaines. En jeunes bovins, la demande italienne reste peu soutenue avec des tarifs qui se tassent maintenant dans ce pays sous la pression des abatteurs. La tendance reste baissière en France comme en Allemagne.
Bovins d’embouche et d’élevage
Les acheteurs sont plus nombreux sur les marchés avec des besoins pour l’engraissement ou la future mise à l’herbe. Les bonnes vaches charolaises lourdes et proches de la finition sont demandées même si les tarifs restent contenus du fait des prix actuels de la viande. La vente est plus fluide dans le bétail de gabarit à herbager.
Broutards
Sur l’ensemble du bassin allaitant, le recul des vêlages observé en 2017 et provoqué par la décapitalisation dans les élevages se poursuit. Ce qui engendre un net recul des disponibilités pour servir nos clients habituels. L’Italie - qui profite encore de tarifs rémunérateurs dans les jeunes bovins - a des besoins face à une consommation qui a rebondi en 2017. L’Espagne est également demandeuse pour servir les marchés du pourtour méditerranéen. Les structures françaises qui veulent maintenir la production de jeune bovin pour assurer une charge de travail aux abatteurs sont obligées de suivre le tempo. L’activité export reste soutenue, même si les volumes de cette semaine ont été plus réguliers après l’épisode neigeux qui avait frappé certaines régions. Le commerce reste fluide dans l’ensemble des mâles préparés pour l’export avec une vaccination en règle en fonction du pays de destination. La demande italienne est plus mesurée dans les sujets lourds pour les sorties estivales, mais ce plafonnement est également dû à la fermeture du marché algérien. En effet, depuis le 13 février, l’Algérie impose - pour les animaux qui vont entrer sur son territoire - une vaccination contre la FCO sérotype 4 (et contre le sérotype 8). Le protocole induit un délai de 31 jours entre la vaccination et l’embarquement (quarantaine incluse). Dans les 250 à 350 kg, l’activité commerciale reste facilitée par un flux constant à l’export ou pour la repousse. En femelles, la commercialisation est régulière avec une demande axée sur les bonnes charolaises ou limousines à exporter ou indemnes d’IBR à garder pour la repousse. Les plus ordinaires ou légères se vendent calmement sur l’Espagne, mais à des tarifs peu évolutifs.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Les gros opérateurs continuent de maîtriser les mises en place pour des sorties au cœur de l’été, période où la consommation pâtit des chaleurs et du départ massif des vacanciers. Néanmoins, compte tenu de la forte baisse des naissances (recul du cheptel laitier en 2017), les intégrateurs sont obligés de lâcher sur les prix face à une concurrence plus vive entre les acteurs français et l’export. Les tarifs sont fermes dans les veaux holsteins, montbéliards ou abondances convenables. La commercialisation est plus normale sans plus dans les croisés laitiers ordinaires. Les tarifs se maintiennent dans la bonne marchandise.
Ovins
La consommation intérieure reste faible pendant les vacances et la fermeture d’une partie des cantines scolaires. L’offre reste forte dans les agneaux lacaunes, mais les tarifs se stabilisent. Le commerce reste régulier avec des tarifs encore très convenables pour les agneaux laitons. En brebis, l’offre est plus étoffée, mais les tarifs se tiennent dans les bonnes lourdes.
Porcs
Le marché renoue enfin avec une tendance positive avec des tarifs en progression sur toute l’Europe et des poids affichés à la baisse en France. Le prix progresse ainsi de +0,019 € du kilogramme à 1,152 € sur le Marché du porc breton pour le 56 TMP, soit 1,302 € du kilogramme pour le 60 TMP.