Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 09/2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie
Le Salon de l’Agriculture révèle les multiples facettes d’un secteur d’activité en pleine mutation. Face à des difficultés économiques qui restent très présentes pour de nombreux éleveurs, les innovations et de belles réussites sont également montrées à une population qui semble enfin prendre conscience de la gravité de la situation. La demande de sécurité alimentaire, de bien-être des animaux et du respect de l’environnement ont un coût et ce dernier doit se retrouver dans le prix final des produits. Devons-nous continuer à produire pour nourrir le monde dans un contexte où la guerre des prix n’est pas un vain mot (chacun pense au projet d’accord de libre-échange avec le Mercosur…) ? Ou faut-il produire pour nourrir son voisin pour lequel la recherche de proximité et de qualité primera sur le prix ?
Les conversions vers le bio et la vente directe montent en puissance, alors qu’elle offrent un meilleur retour économique aux producteurs en réduisant les intermédiaires ainsi qu’une meilleure image de soi, mais ce mode de travail n’offre pas de solution aux grandes masses. La FNB maintient le cap dans la valorisation des animaux qui intègrent la démarche " Éleveur & Engagé", alors que les GMS ne font en la matière que le minimum pour échapper aux blocages de leurs enseignes (lire à ce sujet notre article en page 11 de cette même édition).
Le Salon de l’Agriculture est un lieu privilégié où la communication envers le grand public citadin revêt une grande importance. La relance de la consommation sera un des chalenges de l’édition 2018 de ce rendez-vous, car la baisse constante des achats des ménages est inquiétante face à un esprit de "viande bashing" qui prévaut dans certains milieux élitistes. Le coup de projecteur qui est donné sur la ferme France est une nouvelle occasion de mettre en avant la "Viande de France" avec de très belles races et des éleveurs passionnés. Ces races - notamment la race charolaise - seront d’ailleurs prochainement mises à l’honneur sur les nombreux concours d’animaux de boucherie à partir du 1er mars destinés à fournir une viande qualité pour le week-end de Pâques. On pense tout particulièrement aux concours d’animaux gras de Pâques d’Autun et de Romenay (lire en page Agenda).
Sur les marchés, la demande est un peu plus régulière visant à préparer la reprise après les vacances scolaires et les promotions qui vont accompagneront la fin du Salon de l’agriculture. Les animaux de très bonne conformation finalisent leur préparation en vue des concours. Les abatteurs peinent toujours à valoriser les morceaux nobles, ce qui empêche toute progression dans les bonnes vaches charolaises. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, l’équilibre offre/demande est un peu plus favorable avec une demande qui tend à se renforcer dans l’entrée de gamme. En réformes laitières, les besoins en steak haché frais sont plus réguliers pour la reprise complète des cantines. Cette gamme de marchandise est également plébiscitée par les consommateurs dans les magasins avec un marketing actif. Reste au consommateur à faire le tri entre les produits dits "pure viande", ceux qui contiennent des protéines végétales et ceux désormais sans viande et qui ont affiché leur montée en puissance sur le Salon… La tendance reste positive pour les vaches frisonnes, normandes ou montbéliardes. En jeunes bovins, malgré une demande qui reste peu soutenue à l’export vers l’Italie où les tarifs sont en replis, le recul de l’offre permet une stabilisation des prix.
Bovins d’embouche et d’élevage
La modestie saisonnière de l'offre et une demande mieux orientée à l’approche de la saison d’herbage engendrent une activité commerciale plus soutenue, malgré la morosité qui perdure dans la bonne viande et des conditions climatiques assez rudes. Les échanges sont plus réguliers dans le bon bétail maigre d'herbage (avec du gabarit pour mettre des kilos). Le tri reste marqué dans les vaches âgées.
Broutards
L’ouverture prochaine du marché export vers la Tunisie va ajouter une nouvelle destination hors UE à nos broutards. Le marché reste actif avec des débouchés pour chaque catégorie de mâles à condition toutefois qu’ils soient convenablement vaccinés. La fluidité du commerce et les niveaux tarifaires actuels n’incitent pas les éleveurs à la vaccination contre la FCO sérotype 4, sauf dans le cas d’une double vaccination contre les sérotypes 8 et 4 de la FCO pour les broutards qui sont à l’abri. La tendance reste positive sur la grande majorité des catégories, y compris pour la marchandise plus commune destinée au marché espagnol. Dans les femelles, la demande est régulière pour les bonnes laitonnes lourdes à destination de l’Italie. Le placement reste calme dans les sujets ordinaires avec une demande mesurée vers l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Les besoins restent contenus pour des mises en place du début août. Les intégrateurs ont stabilisé leurs prix dans les veaux holsteins, abondances ou montbéliards. Les échanges sont plus calmes dans les croisés laitiers avec une qualité qui fait souvent défaut. Dans les bons veaux de race pure ou croisés (viande ou mixte), les tarifs tendent se maintenir dans les bons mâles limousins, charolais ou croisés blanc bleus ou jaunes. La tendance reste lourde dans les femelles ou dans les veaux durcis.
Ovins
L’activité commerciale est assez régulière avec une offre mesurée et en accord avec les besoins du secteur aval. Les tarifs se tiennent à des niveaux très convenables pour les agneaux sous signe de qualité, et les lacaunes sont stables face à une moindre pression de l’import. En brebis, les tarifs se maintiennent dans les bonnes, mais la vente est laborieuse dans les légères.
Porcs
Le froid favorise la consommation dans un contexte où l’équilibre offre/demande est plus favorable. La tendance haussière se poursuit pour l’ensemble des pays de l’Union européenne. Ainsi, le prix du kilogramme repasse-t-il au-dessus des 1,2 € à 1,205 € du kilogramme ce lundi sur le Marché du porc breton.