Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 16/2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie
Le climat commercial reste pesant face à une consommation peu soutenue et des stocks qui se sont accumulés dans les frigos des abattoirs. Ce sont principalement les pièces nobles à griller qui ont été pénalisées par l’arrivée tardive du soleil, et par les contraintes imposées aux consommateurs des grandes métropoles du fait des grèves et des manifestations à répétition. Les vacances scolaires ont eu, de leur côté, un effet sur les ventes de steak haché frais, mais les ateliers de transformation ont continué leurs productions, avec des disponibilités qui restent largement suffisantes dans les réformes laitières.
L’arrivée du beau temps était attendue et les éleveurs et cultivateurs s’affairent pour rattraper le retard accumulé du fait du temps pluvieux de ces dernières semaines. Une chose est sûre, les éleveurs seront moins disponibles pendant cette période pour vendre leurs animaux, ce qui va devrait engendrer un net recul de l’offre dans les semaines à venir. Aussi, les tarifs devraient-ils fort logiquement renouer avec la hausse dans les réformes laitières, même si ces hausses seront perturbées par les ponts du mois de mai…
L’activité commerciale de cette semaine reste très calme sur les marchés, avec des acheteurs qui n’ont aucune difficulté à s’approvisionner. Les tarifs se maintiennent avec un commerce assez calme dans les viandes haut de gamme destinées à la cheville traditionnelle. La tendance est également au maintien des cours pour les génisses et les jeunes vaches de qualité bouchère. La commercialisation est calme avec encore assez de disponibilité dans les bonnes charolaises et les allaitantes de choix secondaire. Ces volumes vont se tasser après la mise à l’herbe alors que les premiers animaux herbés ne sont pas prêts de sortir. En laitières, les industriels - qui ont réussi à peser sur les prix sur ce début de mois - s’attendent à un repli des disponibilités du fait d’une météo qui favorise les travaux de saison. Les tarifs se sont stabilisés dans l’ensemble des vaches holsteins ou montbéliardes. En jeunes bovins, les débouchés à l’export sont atones et la dégradation des prix en Italie entraîne les JB français dans une spirale baissière. Espérons que le retour du beau temps redonne un peu de tonus à la consommation de nos voisins italiens. La tendance reste baissière dans les JB charolais.
Bovins d’embouche et d’élevage
La saison d’herbage peut enfin débuter, avec des prairies très fournies. De nombreux éleveurs vont pouvoir reconstituer leurs stocks de foins, car le manque d’eau n’est pas au programme pour ce printemps. Le commerce du bétail maigre reste soutenu, mais le premier souci des acheteurs demeure le prix d’achat par rapport à une valorisation potentielle dans la viande. Le bétail de gabarit reste demandé pour des tarifs souvent plus élevés que la valeur viande.
Broutards
Les volumes restent assez soutenus, avec des éleveurs qui vident les stabulations avec la mise à l’herbe. Les transactions restent fluides avec des tarifs attractifs pour les éleveurs, même si les prix tendent à se stabiliser pour les bons mâles charolais. Le recul des prix des JB en Italie tend à faire monter une pression qui ne peut s’exprimer au regard du recul global de la production française de broutards. Les pays qui exigent une double vaccination contre les sérotypes 8 et 4 de la FCO ont toujours des soucis d’approvisionnement (lire à ce sujet en page 6 de cette même édition). L’activité commerciale est plus calme dans le second choix ou pour les animaux non vaccinés, avec de gros écarts de valorisation en fonction de la qualité, de l’âge, du poids et surtout du débouché. Dans les femelles, la demande est régulière dans les bonnes charolaises vaccinées de 300 à 350 kg, mais les plus lourdes sont moins recherchées pour éviter les sorties d’été. La vente reste difficile dans les femelles ordinaires et légères à destination de l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
L’animation commerciale reste assurée par les intégrateurs qui font monter les prix pour limiter le flux vers l’Espagne. Ce pays reste néanmoins demandeur par assurer les mises en place de jeunes bovins. Les transactions sont fluides pour des tarifs en progression dans l’ensemble des veaux holsteins, abondances ou montbéliards. Les croisés laitiers progressent moins vite même s’ils profitent de la tendance. Quant aux bons veaux de race pure et les croisés de type "U", ils se vendent sans difficulté avec des cours fermes. La tension est en revanche plus marquée dans les veaux âgés ou non-buveurs.
Ovins
Le recul de l’offre et une météo plus favorable à la consommation tendent à enrayer la dégradation marquée des prix de ces dernières semaines. Les tarifs se stabilisent dans les bons laitons. Le tri reste marqué dans la marchandise de second choix ou dans les agneaux gras. En brebis, les échanges sont calmes avec une reconduction des cours.
Porcs
Le commerce reste tendu, même si une météo plus estivale tend enfin à relancer la consommation, ce qui devrait se traduire par une demande plus régulière pour les semaines à venir. Les améliorations tarifaires seront cependant amoindries par les ponts du mois de mai. Les prix se sont stabilisés sur toute l’Europe, mais dans une dynamique qui reste décevante. A l’export, toujours aucune embellie notable avec une concurrence rude sur la scène internationale. Le prix sur le Marché du porc breton s’est tassé ce lundi de -0,004 € à 1,195 € du kilogramme… Faut-il rappeler que le prix était à 1,546 € il y a seulement un an ?