Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 29/2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie : Après une semaine euphorique marquée par la victoire des Bleus à la coupe du monde et des températures un peu chaudes pour faciliter l’écoulement de la viande, les abatteurs sont confrontés à un accroissement des volumes dans leurs frigos. La saison estivale va maintenant pouvoir démarrer en espérant que la joie ressentie ces derniers jours se transforme en consommation.
L’animation commerciale se tend sur le nord de l’Europe avec un manque de fourrage dans certains pays. Cette sécheresse qui se profile s’il ne pleut pas rapidement, commence à avoir un effet sur les volumes disponibles dans les abattoirs au Danemark et en Allemagne. Ces pays sont également fortement touchés par la montée en puissance de l’alimentation végétale. Berlin est considéré comme la capitale de l’alimentation sans viande. L’Allemagne compte près de 10% de végétarien. Dans ce pays, c’est la production porcine qui est la plus touchée. Le statut de l’animal dans la société reste un sujet épineux. Des pays comme Israël sont en train de faire voter une loi visant à interdire les importations d’animaux vivants en provenance d’Australie et d’Europe.
A chaque image dégradante, ce sont des consommateurs choqués qui changent de mode d’alimentation. Les éleveurs français n’ont pourtant pas à rougir du soin qu’ils apportent à leurs animaux, dont une grande majorité se prélasse dans les prairies à cette période de l’année. La bataille des images coûte cher, et il est si facile de détruire une filière bâtit par des générations d’éleveurs. En touchant les animateurs vedettes de la télévision, les associations anti-viandes ont marqué des points, notamment dans les jeunes générations.
Sur les marchés, les acheteurs qui sont confrontés à des difficultés d'écoulement des parties arrière se trouvent face à des disponibilités peu soutenues. Le creux des sorties observé depuis le début du mois dans le centre du pays redonne un peu de vivacité aux échanges. Les transactions sont normales pour la saison dans le les femelles haut de gamme qui pâtissent du recul des commandes sur Paris ce week-end. La demande est plus régulière avec des tarifs mieux défendus pour les génisses et jeunes vaches Charolaises viandées. L'écoulement est assez fluide pour les allaitantes de choix secondaire et d’entrée de gamme. Dans les laitières, les industriels préfèrent réduire temporairement leurs activités plutôt que de se livrer dans une guerre des prix. La tendance reste néanmoins positive sur les vaches Holsteins ou Montbéliardes. En jeunes bovins, la détente observée dans les Charolais sur le marché intérieur est principalement due à des sorties assez modestes au regard de ce qui a été mis en place dans les ateliers d’engraissement.
Bovins d’embouche et d’élevage : L’activité commerciale bénéficie de la légère amélioration des prix dans les Charolaises dans la viande, mais le temps séchant freine l'ardeur des acheteurs dans certaines régions. La modestie de l'offre permet de tenir les prix dans les animaux de gabarit destinés à l'embouche. Les acheteurs restent en revanche très réticents dans le bétail trop maigre ou de moindre conformation.
Broutards : La demande de broutards stagne en Italie, face aux prix élevés des animaux français qui n’incitent pas les petits engraisseurs italiens à l’achat, car ils craignent pour leurs marges. Ils préfèrent attendre une progression des sorties sur la France. L’activité commerciale reste cependant assez régulière sur les marchés avec des volumes amoindris par les moissons et le ramassage de la paille. La tendance semble néanmoins au plafonnement des prix dans les gros mâles herbés de 380/450kg destinés au marché italien. Le commerce est fluide dans les bonnes femelles Charolaises préparées pour le marché italien.
Veaux d’élevage et d’engraissement : Les disponibilités sont en progression sur les marchés ce qui permet aux intégrateurs d'imposer une dépréciation des cours avec une réduction des mises en place de fin d’année. Les tarifs sont orientés à la baisse avec un tri plus sévère dans les veaux Frisons, Abondances ou Montbéliards y compris dans les lourds pour l’Espagne. Dans les taupes et les croisés Blanc bleus légers ou R de conformation, le tri est plus sévère avec des tarifs revus à la baisse. La modestie de l’offre permet un maintien des prix dans les croisés Blanc bleus, Limousins ou Charolais, U de conformation, mais la demande est plus sélective dans les femelles.
Ovins : Même si les ventes dans le secteur aval restent peu soutenues et que les importations sont toujours très agressives, le recul de l’offre engendré par les moissons permet une certaine stabilisation des prix dans les agneaux. La demande pour approvisionner les zones de vacances reste modeste même si les conditions climatiques sont nettement plus favorables aux grillades. Les agneaux bien conformés se vendent avec un peu plus de facilité pour du local, mais la vente reste compliquée dans le second choix. Dans les brebis, avec le début de la saison estivale, les besoins sont plus soutenus pour approvisionner le sud de la France et l’Italie. Le commerce est dynamique et les cours sont fermes.
Porc : Alors que l’offre ne semble pas couvrir les besoins et que le poids moyen continue de chuter, les gros opérateurs et les salaisonniers ne semblent pas décider à relâcher la pression sur un marché où la concurrence reste féroce. Le MPB progresse légèrement de 0,004€ à 1,220€.