Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 30-2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie : Les nombreux touristes qui arrivent sur notre territoire devraient être l’occasion de faire découvrir notre gastronomie, mais les races à viande françaises sont trop peu souvent mises en valeur. La concurrence des produits européens reste forte au niveau de la restauration estivale où les tarifs des produits font la marge des restaurants. L’animation du marché de la viande est peu soutenue au cœur de l’été, mais cette fois-ci on ne peut pas incriminer la météo. Ce sont les consommateurs qui ne sont pas au rendez-vous. La mobilisation des éleveurs pour maintenir une offre de qualité sur le marché n’est pas récompensée, mis à part les animaux commercialisés dans la charte « éleveur engagé ». La distorsion de valorisation des animaux fait polémique dans les campagnes notamment sur le mode d’attribution de ces animaux aux magasins. Les éleveurs entrant dans les filières qualité de certains magasins de proximité peuvent bénéficier de prix très convenables. La grande masse des producteurs qui approvisionnent les gros abattoirs observe des écarts conséquents avec les tarifs qu’ils perçoivent. Deux vaches charolaises identiques R= de 380kg peuvent être valorisées entre 3,66€ et 4,50€ en fonction du débouché. Ces écarts de valorisation sèment le trouble dans les campagnes et perturbent le négoce.
Sur les marchés, les besoins des acheteurs sont peu importants au regard des stocks dans les frigos. La demande est précise dans les bonnes femelles bouchères, en raison de la faiblesse de la consommation et de la fermeture des boucheries des grandes métropoles pour le départ en vacances des aoûtiens. Néanmoins, les arrivages sur les marchés sont assez modestes et permettent un maintien des prix dans les très bonnes charolaises. La commercialisation est assez régulière dans les jeunes vaches charolaises viandées, mais les tarifs se stabilisent après le léger mouvement de hausse de la semaine passée. On observe peu de mouvements tarifaires dans les allaitantes de choix secondaire, mais ce sont les catégories qui se vendent les premières sur les marchés. Dans les laitières, après la période des moissons, les disponibilités sont un peu plus régulières et les industriels en profitent pour stabiliser les prix. En jeunes bovins, la modestie de l’offre laisse entrevoir quelques légères plus-values dans les charolais, mais ceci est surtout dû à la progression du prix des femelles en France.
Bovins d’embouche et d’élevage : L’activité commerciale est réduite à cette période de l’année avec les vacances d’été. Les bonnes femelles lourdes à finition rapide restent normalement sollicitées avec des prix proches de la viande. La vente est normale même si les acheteurs sont plus prudents dans le bétail entre deux viandes. La commercialisation est plus sélective dans les animaux de moindre conformation ou maigres et longs à finir sur l’automne.
Broutards : La demande des engraisseurs italiens est en repli, dans l’attente de la baisse des prix du broutard en France. Néanmoins, compte tenu de la faiblesse saisonnière de l’offre, les tarifs résistent à la pression des acheteurs dans les bons broutards limousins ou charolais herbés et vaccinés FCO 8 et 4 depuis plus de soixante jours. Quelques signes baissiers sont néanmoins observés sur certains marchés dans les autres catégories. Le commerce est en revanche plus tendu dans la marchandise de moins de 350kg avec un recul la demande française et espagnole, faute de concurrence d’autres débouchés pendant l’été. Dans les femelles, la demande reste régulière dans les bonnes charolaises recherchées pour l’export sur l’Italie. Les transactions restent tendues pour les laitonnes de choix ordinaire, destinées à l’export sur l’Espagne avec une consommation qui souffre de la chaleur.
Veaux d’élevage et d’engraissement : Avec un nombre de vêlages en légère progression et un nombre de places qui demeure limité en été, les intégrateurs accentuent la pression en ne se préoccupant plus de l’écart de prix avec le marché espagnol. Les tarifs sont en baisse sur l’ensemble des veaux frisons, montbéliards ou abondances. Les veaux de moins de 40 kg ont peu de valeur, car ils sont rejetés par les intégrateurs. La dépression s’accentue dans les croisés laitiers O et R, alors que l’offre reste juste suffisante pour la demande dans les sujets de bonne conformation (U) qui restent correctement valorisés. Le placement s’avère plus difficile dans les petites femelles croisées. Dans les races à viande, les écarts tarifaires entre ces veaux de qualité frais et viandés et la marchandise plus ordinaire (R) sont importants.
Ovins : La demande des abattoirs est régulière sans être excessive pour approvisionner les zones de vacances avec une consommation peu soutenue. Les besoins sont en retrait sur les grandes métropoles. Les sorties sont suffisantes, mais on observe de gros écarts de valorisation entre les agneaux sous signe de qualité recherchés pour de la consommation locale et la marchandise plus commune ou grasse. Dans les brebis, avec le début de la saison estivale les besoins sont plus soutenus pour approvisionner le sud de la France et l’Italie. Le commerce est ferme dans les bonnes brebis de plus de 60kg, mais la vente est assez calme dans les légères.
Porc : La consommation reste peu soutenue ce qui ne permet pas de décollage du tarif. Le MPB progresse légèrement de 0,004€ à 1,224€.