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Tendance commerciale semaine 36-2018

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 36-2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Par Publié par Cédric Michelin
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 36-2018

Bovins de boucherie : Les producteurs de viande sont sur le qui-vive à quelques jours du Space. Ils observent avec colère les attaques contre leur profession. Pas une semaine de l’été sans une actualité sur le bien-être animal. Pas une semaine sans de nombreux discours qui prônent la réduction de la consommation de viande. Le tout étant alimenté par une frange extrémiste - notamment les antispécistes qui attaquent des boucheries, des éleveurs, des consommateurs...- en s’exposant violemment à la vue des familles et des enfants. Malheureusement, leur méthode semble fonctionner et une nouvelle fois, c'est la filière viande qui trinque. Le véganisme et les idées qu’ils drainent sont un laminoir qui prend des proportions inquiétantes. Cette dernières est en passe de bouleverser le paysage de l’élevage dans la décennie qui vient, du faible des faibles marges du secteur. Le relai médiatique de quelques stars de la télé ou du monde culturel va accélérer le phénomène.

Aujourd’hui, toutes les chaines de distribution y compris les fast foods ont étoffé leur offre végétale (lire aussi en page 8), en prenant en compte l’évolution future du marché. Personne n’est contre les éleveurs ; ils sont flattés et même mis en avant sur les produits. Reste que sans consommateur, il n’y a pas de filière qui puisse tenir.

Au niveau commercial, c’est le prix des produits payé aux éleveurs qui déterminera le niveau de résistance de la filière. L’accroissement des coûts de production engendré par la sécheresse devrait être pris en compte lors des prochaines négociations avec la distribution si l’on s’en tient aux accords ratifié préfigurant la loi sur l’alimentation. Pour le moment, le marché reste orienté par les décisions des grands groupes et par le rapport offre/demande, même si ce dernier à de moins en moins d’impact sur le marché. La déstructuration des carcasses en nombreux morceaux et la part grandissante de pièces qui partent au hachoir, faute de trouver preneur dans les circuits traditionnels, rendent de plus en plus opaque l’observation et l'analyse des prix. Ce qui est le plus notable, c’est le recul de la demande des pièces « arrières ». La situation dans les campagnes reste douloureuse pour de nombreux éleveurs qui constatent avec amertume la trop lente évolution du marché « éleveurs engagés » en volume. 

Sur les marchés, la demande est plus réservée dans les femelles haut de gamme, mais les tarifs se tiennent. Le commerce est normal et sans impact sur les tarifs dans les bonnes vaches Charolaises lourdes. Dans les génisses et les vaches R convenables, le recul de l’offre permet de tenir les prix sur les mêmes bases que l’an passé. Dans les laitières, les industriels ont moins de besoins face à une consommation en repli après la rentrée, mais la modestie de l’offre permet de tenir les prix dans les vaches Holsteins ou Montbéliardes viandées et correctement finies. Les animaux légers ou en manque de viande restent fortement pénalisés. En jeunes bovins, les disponibilités sont réduites, ce qui permet de maintenir les prix à une période de l’année où la demande est plus faible.

Bovins d’embouche et d’élevage : Le commerce reste régulier sur des bases tarifaires proches de la valeur viande pour les bonnes femelles d’avenir à garder où les animaux viandés et proches de la finition. Les tarifs sont plus discutés dans le bétail ordinaire ou plus léger qui va engendrer des frais d’engraissement plus élevés sur l’arrière-saison.

Broutards : La modestie de l’offre permet un commerce assez régulier avec des tarifs qui se tiennent dans les bons mâles Charolais ou Limousins de plus de 400 kg vaccinés FCO 8/4 à plus de soixante jours. La tendance se durcit dans les autres catégories avec une offre qui tend à progresser. Dans les plus légers, le statut vaccinal est très important, car si les bons sujets vaccinés trouvent preneur sans trop de difficulté pour l’export, les animaux non vaccinés ont plus de difficulté à trouver preneur. Dans les femelles, la modestie de l’offre  permet une vente assez fluide avec des tarifs très convenables dans les bonnes Charolaises ou Limousines à destination de l’Italie. La vente est calme sur l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Le marché est à l’équilibre. Les tarifs se stabilisent dans la gamme de veaux convenant aux intégrateurs, mais le tri reste très sévère dans les veaux légers qui n’ont plus de valeur commerciale. Le marché export vers l’Espagne dans les gros veaux permet de maintenir les prix dans les bons Montbéliards. Les croisés laitiers de moindre conformation sont malmenés, notamment dans les femelles. La vente reste en revanche assez fluide dans les croisés viandés U de conformation.

Ovins : Le recul des ventes à la consommation engendrée par la concurrence et les promotions des autres viandes pénalise le commerce. La demande reste ciblée sur les agneaux de qualité dans les lots homogènes, mais les éleveurs doivent faire quelques concessions tarifaires. Les transactions sont plus difficiles avec une baisse plus marquée dans les lots hétérogènes, ainsi que dans la marchandise plus commune ou manquant de finition.

En brebis, le recul de la demande avec la fin de la saison touristique en Italie et dans le sud du pays entraîne un commerce plus calme avec un repli tarifaire.

Porc : Les disponibilités sont assez modestes et juste suffisantes pour satisfaire la demande après les promotions de rentrée. Le commerce est fluide avec une poursuite de la hausse sur le MPB à 1,294 euro (+0,024).