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Tendance commerciale semaine 37

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 37-2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Par Publié par Cédric Michelin
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 37-2018

Bovins de boucherie : Les GMS font profil bas et affichent leur proximité avec les éleveurs, mais le sujet de la répartition des marges reste au cœur des débats. Les enjeux de demain vont consister à faire coïncider l’offre à la demande de la génération Y. Cette dernière a une perception beaucoup plus fine du bien-être animal. La qualité gustative de la viande est également une demande alors que l’effet race est peu prononcé (chacun ayant ces préférences en fonction de ces origines). La perception du persillé de la viande est à prendre en compte mais le cheptel français est très hétérogène dans ces races et dans les pratiques d’élevage.   

De son côté, le mouvement de décroissance de la consommation de viande bovine en France et en Europe est en partie compensé par la croissance de la population. Mais, la consommation est en pleine mutation et conduite par les habitudes alimentaires des jeunes générations. Les viandes hachées gardent un bon développement mais certaines pièces sont boudées. Le prix reste un élément décisif pour les classes moyennes et les GMS.

Au niveau commercial, le comportement des acheteurs des gros abattoirs ne fait pas apparaître pour le moment de volonté de peser sur les prix face à une demande en perte de vitesse sur la seconde moitié de septembre. Le budget des ménages ayant été épuré par les vacances, la rentrée des classes et les nombreuses promotions (porcs, vins…). Les abatteurs qui ont eu plus d’activité au premier semestre observent le recul de la production et attendent les effets de la décapitalisation dans les élevages. Sur les marchés, l’activité est plus calme mais les tarifs sont stables dans la viande haut de gamme après les concours. L’équilibre offre/demande permet néanmoins de maintenir les prix dans les bonnes Charolaises. Le commerce est régulier dans les allaitantes de choix secondaire, avec des tarifs qui se maintiennent dans les vaches R correctement finies.

Dans les laitières, le marché est à l’équilibre avec des volumes qui correspondent aux besoins des abatteurs. La tendance est au maintien des prix dans les bonnes vaches Holsteins, ou Montbéliardes, mais l’écart de valorisation entre les vaches lourdes et finies et les légères en manque de finition se creuse. Les tarifs se maintiennent pour les taureaux de réforme. En jeunes bovins, le recul saisonnier de la demande que ce soit sur la France comme en Italie permet de tenir les prix, face à la réduction de la production.

Bovins d’embouche et d’élevage : Le maintien des prix de la viande et la modestie de l’offre malgré la sécheresse n’engendre pas de mouvement tarifaire avec des engraisseurs qui ont besoin de rotation malgré l’accroissement des coûts de production. Les animaux avec du potentiel, lourds et proches de la finition se vendent sans trop de difficulté mais la vente est plus sélective avec un recul des prix dans le bétail ordinaire, âgé de plus de dix ans ou plus léger.

Broutards : Les volumes tendent doucement à progresser mais les retards observés dans les vêlages et la sécheresse vont faire reculer les sorties d’un mois. Le commerce se tend doucement dans les broutards lourds dans le centre du pays avec des tarifs qui résistent face à la modestie de l’offre dans les lourds vaccinés FCO 8/4. Le commerce se complique dans les mâles plus légers avec des tarifs qui s’orientent à la baisse. Le climat commercial est assez tendu avec un recul de la demande en Espagne (moins d’exports vers la Turquie). Depuis la mi-août, les exportateurs observent un accroissement du nombre d’animaux positif à la FCO 8, après les PCR. Cela pose de gros soucis quand les animaux sont rendus en Espagne. Les exportateurs sont furieux, car ils doivent à la fois supporter le coût des PCR, le retour des animaux et surtout leur replacement qui n’est pas facile quand on s’adresse à une gamme spécifiquement achetée pour l’Espagne. Dans les femelles, la demande italienne reste assez régulière dans les Charolaises, les Limousines vaccinées FCO. Dans les plus petites ou de conformation ordinaire, le placement est normal sur le marché espagnol, mais pour des tarifs peu soutenus. 

Veaux d’élevage et d’engraissement : L’offre progresse et les intégrateurs profitent du déséquilibre engendré par les mises en place des vacances de février pour donner un nouveau coup de serrage sur les prix dans les veaux Holsteins ou Montbéliards avec un tri très sévère dans les veaux légers ou de moindre conformation qui n’ont plus de valeur commerciale. Les transactions sont laborieuses dans les croisés laitiers R et O de conformation, notamment dans les femelles. Dans les bons croisés ou de race pure U de conformation, le commerce est un peu plus calme mais les tarifs se tiennent.

Ovins : La demande se tasse avec un recul de la consommation. La qualité de l’offre est également amoindrie par la sécheresse, avec une finition plus compliquée et surtout plus onéreuse. Les transactions sont très calmes avec des tarifs orientés à la baisse dans les agneaux  notamment dans les sujets en manque de finition. En brebis, la demande saisonnière se rétracte avec des tarifs revus à la baisse.

Porc : Le marché reste fluide avec une bonne activité à la vente et des poids en replis. Les tarifs progressent légèrement sans repasser au-dessus de la barre des 1,3 euro. Le prix du MPB est à 1,296€.