Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 38-2018

Bovins de boucherie : Si la fin septembre est toujours une période assez tendue en terme de consommation avec des budgets qui ont été marqués par la rentrée scolaire et les nombreuses promotions de rentrée, la modestie de l’offre dans les campagnes permet de tenir les prix. La sécheresse reste la préoccupation majeure des éleveurs, qui fait consommer les fourrages normalement prévus pour l’hiver. Les abatteurs n’observent pas d’afflux de marchandise, mais une dégradation constante de la qualité et de la finition des animaux. Seuls, les engraisseurs qui complémentent avec de l’aliment, parviennent à maintenir une qualité constante. Mais les coûts progressent et risquent de décourager ces "faiseurs" de bonne viande, car les prix à la vente ne suivent pas. Les éleveurs ont de plus en plus de difficulté à vivre de leur travail et sont souvent obligés de financer l’achat de fourrage. La situation des trésoreries se tend...
Les marchés sont correctement approvisionnés, mais la qualité de l’offre commence à souffrir de la sécheresse avec des animaux plus juste en finition. Le commerce est plus calme dans les génisses et jeunes vaches Charolaises de qualité bouchère. Dans le domaine des réformes allaitantes de choix secondaire, les vaches viandées et correctement finies se vendent normalement avec des cours stables. Le commerce tend à se durcir dans les vaches de moindre conformation, âgées ou en manque de finition. Dans les laitières, les industriels couvrent leurs besoins avec plus de facilité après la période des ensilages, mais ces derniers observent surtout une dégradation de la qualité des animaux. Les bonnes Montbéliardes, Holsteins ou Abondances finies restent demandées, mais les transactions sont plus sélectives avec de la baisse dans les vaches maigres. Peu de changement dans les taureaux de réformes. En jeunes bovins, la concurrence de la Pologne et de l’Espagne entraine une très faible demande italienne dans les arrières. La tendance est lourde avec des tarifs qui se dégradent dans les campagnes. La situation est intenable pour les éleveurs.
Bovins d’embouche et d’élevage : L’offre est plus importante avec une qualité qui souffre de la sécheresse. Les bonnes vaches et génisses lourdes ou proches de la finition restent demandées, mais les acheteurs font pression sur les prix pour compenser la hausse des aliments. Le commerce est plus difficile avec des tarifs revus à la baisse dans le second choix. Les animaux en manque de viande ou de gabarit peinent à trouver preneur. Une partie de ces animaux va se retrouver dans les abattoirs pour la fourniture de minerai.
Broutards : Même si les volumes progressent doucement, la production globale de broutards sera en retrait sur l’an passé au regard de la réduction du cheptel allaitant. Les exportateurs ne s’attendent pas à une forte dévaluation du prix des broutards préparés correctement pour l’export (vaccinés FCO8/4). Le prix élevé des broutards tout au long de l’été a fait vendre une partie de la production auprès des éleveurs peu chargés en fourrage. Les engraisseurs italiens et allemands demandent une baisse des tarifs des broutards face à un commerce assez tendu dans la viande. Du côté de l’Espagne, la situation est plus compliquée avec une demande qui se tasse au regard du rétrécissement des volumes exportés sur le pourtour méditerranéen. La résurgence de la FCO 8 complique encore plus les transactions avec des exportateurs qui se concentrent sur les animaux vaccinés. Les écarts de valorisation entre les animaux vaccinés et les autres se creusent notamment dans le centre du pays ou la FCO 8 est de retour. Dans les femelles, la demande est soutenue pour les bonnes Charolaises ou Limousines de 300/350kg destinées à l’export sur l’Italie. Les tarifs sont stables dans les ordinaires.
Veaux d’élevage et d’engraissement : La progression saisonnière de l’offre laisse les intégrateurs libres de pratiquer les prix qu’ils veulent sans réelle concurrence. Le marché export est également déstabilisé par la recrudescence de la FCO 8. Les tarifs sont revus à la baisse dans les Montbéliards et les Holsteins, au regard du tri effectué par les acheteurs. La tension reste forte dans les croisés laitiers de moyenne conformation. Dans les veaux jaunes ou Blanc bleus de conformation (U), les tarifs se tiennent face à des disponibilités réduites. Les bons veaux ont souvent été gardés pour faire des broutards.
Ovins : La sécheresse engendre des frais plus importants avec des éleveurs qui ont rentré les animaux et qui les alimentent comme en plein hiver. La qualité reste présente pour ces gammes de marchandise. En revanche, les agneaux qui restent en extérieur sont plus maigres et souffrent lors de la mise en vente. Le commerce intérieur est calme même si les agneaux sous signe de qualité ou labellisés gardent la faveur des GMS. En brebis, le commerce est assez régulier avec des tarifs mieux défendus dans les bonnes brebis. La marchandise maigreuse ou les brebis usées sont délaissées.
Porc : le commerce de la viande suit sa tendance saisonnière, les promotions se terminent dans la plupart des enseignes et une moindre fréquentation des points de vente est attendue pendant la seconde quinzaine de septembre. La France subit également la pression des autres marchés européens. La peste porcine se rapproche de notre frontière et inquiète fortement la filière. Le prix du MPB se tasse à 1,290€ (-0,006).