Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 39-2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie : La consommation de cette fin de mois reste peu soutenue avec un matraquage permanent d’une minorité anti-viande qui trouve toujours un écho auprès de médias infiltrés. Ces derniers ont bloqué l’abattoir de la Talaudière en milieu de semaine. Les consommateurs restent très sensibles au bien-être animal comme le sont une très grande majorité des éleveurs, mais les actions des extrémistes sont de moins en moins appréciées. Malgré la violence des actions, l’ignorance est peut-être une solution, car ces organisations se nourrissent du système.
Les modes de consommation changent plus vite que la production qui a de son côté une très grande inertie. Les mutations vers le bio ou la volonté d’axer la production vers plus de labels Rouges sont très longues à mettre en place. La demande des consommateurs reste orientée vers plus de produits transformés. La valorisation des avants est un enjeu primordial pour l’équilibre carcasse dans les abattoirs face à la perte de vitesse des pièces nobles, malgré une météo encore très favorable aux grillades.
Malgré la sécheresse qui assèche les trésoreries, les volumes disponibles dans les campagnes sont modestes au regard de la décapitalisation qui perdure dans les élevages. Les cessations d’activités se poursuivent avec une génération d’éleveurs qui part à la retraite sans repreneur. Les abatteurs observent une baisse du poids moyen et de la qualité de finition des carcasses dans le centre du pays où la sécheresse continue de faire des ravages.
L’équilibre offre/demande permet néanmoins de tenir les prix à une période où la tendance est souvent baissière. Le commerce est plus calme dans les femelles haut de gamme. La tendance est au maintien des prix malgré le recul de la demande dans les jeunes vaches Charolaises lourdes ou de qualité bouchère. Dans le domaine des réformes allaitantes de choix secondaire (vaches R), les vaches viandées et correctement finies se vendent sans difficulté avec des cours reconduits. Le commerce est en revanche plus sélectif dans les vaches de moindre conformation ou en manque de finition. Dans les laitières, les industriels couvrent leurs besoins, mais les tarifs se tiennent avec des disponibilités qui ne sont pas aussi abondantes qu’annoncées. La sécheresse pèse sur la qualité des animaux. Les bonnes vaches viandées se vendent normalement, mais le tri est plus sévère dans la moyenne marchandise avec une forte tension sur les Holsteins ou les Montbéliardes de moindre conformation et surtout 2 ou 1 d’engraissement. En jeunes bovins, Le recul de l’offre permet de tenir les prix dans un climat commercial toujours très tendu à l’export.
Bovins d’embouche et d’élevage : Les disponibilités tendent à progresser avec la sécheresse, mais avec une qualité en repli. Les engraisseurs qui subissent la hausse des coûts de production mettent la pression, y compris sur les bonnes femelles lourdes proches de la finition qui ne nécessitent qu’un ou deux mois de finition. La demande est nettement plus réservée dans le bétail de second choix à finir plus tardivement sur l’automne ou l’hiver, avec des tarifs en baisse.
Broutards : La sécheresse est désastreuse pour de nombreux éleveurs qui font consommer les stocks pour l’hiver ou qui sont obligés d’acheter du foin ou de la paille avec des tarifs qui ne cesse de progresser. Les éleveurs vendent même si les animaux ne sont pas arrivés au poids souhaité. Le manque à gagner est important avec des situations de plus en plus inquiétantes.
L’accroissement de l’offre tend à peser sur la tendance sauf dans les lourds vaccinés dont le nombre reste juste suffisant pour la demande. Le commerce se durcit avec une orientation baissière des prix, même si cette dernière est atténuée par la baisse globale du nombre de broutards sur le marché. Cette baisse est nettement plus sensible dans le Charolais de milieu de gamme, car les mouvements vers l’Espagne sont plus modestes. Les ateliers sont chargés face à une demande hors UE plus compliquée. Dans les femelles, la demande est soutenue dans les bonnes laitonnes vaccinées et exportées vers l’Italie. Les tarifs sont stables dans les ordinaires. La commercialisation est assez compliquée dans les cornettes de 12/18 mois.
Veaux d’élevage et d’engraissement : Les intégrateurs adaptent leurs commandes à leurs besoins de sortie alors que l’offre va atteindre son pic des vêlages. Le commerce est difficile avec une poursuite de la baisse dans l’ensemble des veaux Holsteins, Montbéliards ou Abondances. Le marasme se poursuit dans les croisés de moyenne conformation dont l’offre est trop importante. Les tarifs plafonnent dans les bons croisés U de conformation malgré une offre qui reste mesurée.
Ovins : L’activité commerciale est tendue avec une consommation assez modeste malgré une météo encore très favorable pour la saison. La qualité de l’offre ne correspond plus aux besoins du marché avec beaucoup d’agneaux en manque de finition en raison de la sécheresse. Les agneaux de qualité se maintiennent alors que la vente est laborieuse avec des cours en baisse dans la majorité des cas. En brebis, le commerce est plus calme avec des tarifs qui ont plus de mal à se maintenir y compris dans les bonnes viandées.
Porc : La tendance baissière actuelle des prix est largement répandue en Europe et intensifiée après l'apparition de la fièvre porcine africaine en Belgique. Le prix du MPB se dégrade à 1,232€ (-0,058€).