Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 40-2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie : Tous les acteurs de la filière restent attentifs et inquiets de la montée en puissance des lobbys anti-viande, qui ont fortement investi les réseaux sociaux. Les sujets sociétaux comme la relation de l’animal à la mort, le bien-être animal ou les conditions d’élevage sont pris très au sérieux par les éleveurs qui œuvrent pour communiquer sur les bonnes pratiques dans les élevages. Alors que le « Sommet de l’Elevage » de Cournon s’ouvre sur une demie déception face à la loi sur l’alimentation, la guerre qui se dessine avec les antispécistes est une forte préoccupation de la filière, avec des extrémistes qui désirent la suppression de tout un pan de l’économie française.
Le climat commercial commence à pâtir du recul saisonnier des ventes des pièces « nobles ». Le report des ventes sur les avants ne dégage pas de plus-values sur un marché français très concurrentiel. Les viandes hachées fraîches restent recherchées par les consommateurs pour leur facilité d’utilisation et leur bonne image auprès du jeune public. La concurrence des « steack » à base ou avec incorporation de protéines végétales est féroce avec des consommateurs qui se font parfois berner par une signalétique trompeuse. La massification du marché du haché entraîne une déconstruction de la valeur des animaux. Ce marché se segmente principalement sur des critères techniques (pourcentage de matière grasse, pur bœuf…), mais beaucoup plus rarement sur la race, même si des efforts sont faits en direction des allaitantes. Le steak haché ne dispose pas d’une exposition médiatique suffisante pour tirer les prix vers le haut. Le secteur laitier contribue pour une part importante à ce marché, mais les gros industriels, les transformateurs et les distributeurs ont un poids énorme sur ce marché à marge. Les races à viande sont pénalisées par la faiblesse du prix des avants.
Sur les marchés en vif, l’activité commerciale est plus calme avec une sécheresse qui renforce les sorties faute de nourriture suffisante dans les exploitations qui ne veulent pas trop entamer les stocks pour l’hiver. La demande se replie notamment sur les pièces « arrière » et ce sont les Charolaises de qualité bouchère qui pâtissent en premier du manque de besoin. Les GMS qui prônent la qualité dans leurs rayons privilégient leurs achats dans le bétail de choix secondaire. Les prix se maintiennent dans les Charolaises R convenables. Le tri est plus marqué dans le bétail de moindre conformation et manquant de finition. Dans les laitières, la sécheresse qui entraîne une moindre qualité des animaux et une demande moins soutenue provoque une vente plus difficile avec des tarifs en baisse. En jeunes bovins, les volumes se tassent, mais l’activité commerciale reste très compliquée à l’export.
Bovins d’embouche et d’élevage : L’activité du bétail maigre suit de très près celle de la viande avec une tension qui se dessine y compris dans le bétail de gabarit proche de la finition. Les ventes sont compliquées dans le bétail ordinaire ou d’entrée de gamme.
Broutards : Avec la sécheresse et les coûts de production que cela entraîne, les éleveurs n’hésitent plus à vendre, avec broutards plus légers que l’an passé et surtout plus maigres. Face à une conjoncture baissière, les exportateurs ne se pressent plus à acheter ce qui amplifie la pression sur les prix. Les écarts de valorisation sont très importants en fonction de la qualité, mais surtout de l’état vaccinal des animaux. Les acheteurs préfèrent toujours les broutards vaccinés FCO 8/4 à 60 jours même si les éleveurs doivent faire quelques concessions tarifaires. Les tarifs se dégradent fortement dans les broutards de moyenne conformation ou non-vaccinés. Les sujets légers et maigres se vendent avec plus de difficulté, car plus fragiles au regard des grandes amplitudes de températures. Dans les femelles, même si le commerce est plus calme, les tarifs restent à des niveaux convenables pour la demande italienne dans les bonnes laitonnes Limousines ou Charolaises vaccinées. Les tarifs sont stables dans les ordinaires.
Veaux d’élevage et d’engraissement : L’ambiance commerciale est morose avec des volumes importants pour une demande qui reste maîtrisée par les intégrateurs en fonction de leurs prévisions de sortie. L’export est fortement pénalisé par la FCO 8. Les tarifs se stabilisent dans les veaux laitiers, mais la baisse reste marquée dans les Montbéliards. Les veaux de moins de 45kg sont invendables. Les acheteurs pratiquent une très forte pression sur les croisés laitiers ou Blanc bleus et accentuent la dégradation des prix dans les femelles. Les très bons mâles croisés/Montbéliards U se maintiennent.
Ovins : L’activité commerciale reste marquée par le manque de consommation, malgré une météo qui reste favorable. L’équilibre offre/demande permet de limiter la pression dans les bons agneaux de pays, mais la vente est laborieuse dès que la marchandise ne correspond plus aux besoins des magasins. Cette dernière doit se confronter à de l’import souvent de qualité. En brebis, la demande se tasse et les tarifs se maintiennent avec difficulté.
Porc : L’équilibre offre/demande est assez défavorable à une période de transition entre les produits d’été et d’hiver. La consommation fléchit alors que l’offre reste stable. La tension commerciale reste forte avec une nouvelle dégradation des prix avec un MPB à 1,200€ (-0,032€).