Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 42/2017
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie
La consommation reste peu active à cette période de l’année, toujours marquée par les échéances des taxes et impôts qui pèsent sur le pourvoir d’achat des ménages. Le temps est trop doux pour relancer la vente de bourguignon et de pot-au-feu et seules les viandes hachées fraîches restent prisées par les consommateurs. Au niveau de l’offre, les éleveurs sont accaparés par les travaux de saison avec une priorité donnée aux implantations de céréales d’hiver dans les régions de polyculture/élevage au regard des conditions climatiques idéales. Les disponibilités sont ponctuellement amoindries, notamment dans les femelles d’entrée de gamme, car c’est toujours le prix qui détermine la demande des industriels. La qualité des viandes sur les étals est le reflet de ce que recherchent les magasins (vaches d’entrée de gamme valant de 3,45 à 3,60 €).
Désolidariser le mode de rémunération des animaux du comportement des consommateurs risque de poser de sérieux soucis à la filière, même s’il est indispensable que les prix à la production soient en phase avec les coûts de production. La qualité des produits offerts devra être à la hauteur des attentes des consommateurs, mais cela ne se décide pas par des décrets fussent-ils présidentiels. Sur le marché, il y a des animaux de qualité et bien finis qui peinent aujourd’hui à trouver preneur et une large gamme de marchandise commune sans finition particulière, notamment en laitières de réforme qui se vend sans difficulté.
Sur les marchés en vif, les transactions restent cependant très calmes avec une demande réservée dans le domaine des viandes haut de gamme ou destinées à la filière Label. Le marché est mieux équilibré dans les limousines ou les aubracs de qualité bouchère. La tendance reste lourde dans les charolaises viandées, mais le commerce se détend dans l’entrée de gamme même si les tarifs n’enregistrent pas de plus-values. En réformes laitières, la demande se tasse à l’approche des vacances scolaires, mais les disponibilités se rétractent avec le début des semis de céréales d’hiver. Les laitières correctement finies sont moins nombreuses, ce qui oblige les industriels à quelques concessions. Les animaux sans viande et légers restent pénalisés. En jeunes bovins, le flux de carcasses vers la Turquie reste constant et le nombre de JB disponibles se restreint sérieusement. La détente se confirme dans le milieu de gamme (animaux type R). Cette tendance est moins marquée dans les bons sujets.
Bovins d’embouche et d’élevage
Pas de grands changements, même si les acheteurs se montrent plus prudents dans leurs achats. La modestie de l’offre dans les bonnes charolaises permet de tenir les prix dans le bétail proche de la finition. La commercialisation est plus sélective dans le bétail ordinaire ou de second choix à finir sur l’hiver (car nécessitant plus de frais).
Broutards
Après la tension commerciale de la semaine passée, les volumes ont été moins abondants sur les marchés, avec des éleveurs accaparés par les semis de céréales dans les régions de polyculture/élevage. Dans les régions d’élevage pures, ce sont les bonnes conditions climatiques et une volonté de ne pas subir la baisse de la semaine passée qui ont conduit à une baisse des apports.
L’activité commerciale se montre plus fluide avec des acheteurs de retour aux achats que ce soit sur l’Italie, mais également à destination de l’Espagne après le férié de la semaine passée. La bonne tenue du prix des jeunes bovins est également une bonne nouvelle, car elle active la demande pour l’engraissement que ce soit sur la France, l’Allemagne ou la Belgique. Les repousseurs sont également à l’achat dans les mâles plus légers. Le dynamisme de l’Espagne depuis le début de l’année est impressionnant avec une progression de +15 % de leurs importations (lire à ce sujet en page 7 de cette même édition). Ces animaux sont soit destinés à une expédition en vif vers les pays du Maghreb ou du Moyen-Orient, mais également pour l’engraissement pour des exportations de viande vers ces mêmes pays. Les contraintes FCO imposées par la Turquie pour reprendre les échanges en vif continuent de bloquer la reprise des négociations. Dans les femelles, la demande italienne reste soutenue dans les bonnes charolaises ou limousines de 300 à 350 kg vaccinées. Pas de changement dans les sujets ordinaires à destination de l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
L’activité commerciale reste morose même si le recul de l’offre atténue quelque peu la pression des intégrateurs. Les tarifs sont reconduits dans les veaux laitiers et les montbéliards ordinaires. Les gros veaux montbéliards à destination de l’Espagne se maintiennent, mais ce marché arrive également à saturation. La dépression reste marquée dans les taupes, gris, blanc bleus ou jaunes de moyenne conformation (type R) avec toujours un très fort décalage entre l’offre et la demande. Dans les veaux de race à viande, les tarifs se maintiennent dans les croisés bien conformés.
Ovins
L’activité commerciale reste tendue dans le secteur aval, avec une consommation peu soutenue et des commandes en replis à quelques jours des vacances de la Toussaint. La progression de l’offre d’agneaux britanniques pèse sur le marché du fait de tarifs agressifs et dopés par la faiblesse de la Livre sterling. Sur les marchés, c’est la modestie de l’offre engendrée par les travaux de saison qui permet un commerce plus fluide, avec une légère détente tarifaire. En brebis, le recul de la demande italienne et l’approche des vacances réduisent les besoins. Les transactions sont très calmes avec des tarifs juste maintenus.
Porcs
Le commerce reste tendu même si la tendance est à la stabilisation des prix avec un cours, ce lundi, sur le Marché du porc breton à 1,224 € du kilogramme. En France, l'activité d'abattage de la semaine dernière a été quelque peu perturbée par les mouvements de grève de mardi dernier. Les cours du nord de l'Europe sont restés stables la semaine dernière et ont fléchi dans le sud de l'Europe (Espagne, Italie).