Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 42-2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie : la consommation est peu active à cette période de l’année qui est toujours marquée par les taxes qui pèsent fortement sur le pourvoir d’achat des ménages. Le temps est trop doux pour relancer la vente de bourguignon et de pot-au-feu, mais les viandes hachées fraîches enregistrent également un recul des ventes à l’approche des vacances scolaires.
Les prix des animaux sont malmenés en raison de la sous-valorisation du minerai pour le haché. De plus en plus de pièces « arrière » réintègrent la transformation ce qui nécessite une meilleure prise en compte dans le prix pour maintenir l’équilibre carcasse. C’est toujours le prix qui détermine la demande des industriels et de la grande distribution, même si les comportements commencent à changer. De nombreux magasins recherchent la proximité de la production avec en arrière-plan une volonté de montrer une accroche locale. En revanche, les promotions restent basées sur de l’entrée de gamme où la qualité des viandes sur les étals est le reflet du prix que recherchent les magasins.
Sur les marchés en vif, les transactions sont calmes dans le domaine des viandes haut de gamme ou de qualité bouchère, mais les tarifs se maintiennent. La tendance est plus lourde dans les Charolaises viandées avec un sérieux recul des ventes dans le sud du pays. Les tarifs se maintiennent dans les vaches R correctement finies, mais le tri reste marqué dans les animaux âgés de plus de 10 ans ou pour le bétail en manque de viande et poids. En réformes laitières, les sorties sont plus étoffées et viennent se confronter à une demande qui se tasse avec la fermeture des cantines pour les vacances scolaires. En jeunes bovins, les composantes du commerce des jeunes bovins restent inchangées, avec toujours une très forte concurrence à l’export.
Bovins d’embouche et d’élevage : Les éleveurs continuent de décharger les prairies pour alléger les charges ou pour rechercher de la trésorerie. L’écoulement est assez régulier dans les animaux lourds à finition rapide, mais pour des tarifs qui restent contraints par le prix de la viande. La demande est peu soutenue dans le bétail à finir tardivement sur l’hiver.
Broutards : Si la modestie de l’offre dans la marchandise de qualité vaccinée FCO 8/4 depuis plus de 60 jours permet de tenir les prix, les transactions sont beaucoup plus compliquées dans les broutards achetés pour la France ou l’Espagne.
Le réservoir d’animaux préparés pour l’export que ce soit sur l’Italie, l’Allemagne ou les Pays-Bas est assez modeste, car une partie des éleveurs ne font pas les vaccinations. Il y a encore quelques mois, les écarts de valorisation entre les vaccinés et les non-vaccinés n’incitaient pas les éleveurs à traiter leurs animaux, mis à part dans le centre du pays pour les gammes destinées au marché italien. Le marché espagnol était fortement demandeur, mais hélas, les fluctuations monétaires ont mis à mal les expéditions vers la Turquie.
L’activité commerciale montre deux visages distincts. Les transactions sont régulières dans les Charolais ou Limousins vaccinés (10 ou 60 jours en fonction du débouché). Sur les marchés où la vaccination est moins présente, on observe un commerce très compliqué avec de gros écarts de valorisation, non seulement sur la qualité, mais également sur la non-vaccination des animaux. Des broutards de même format peuvent avoir plus de 100€ d’écart de prix. Dans les femelles, l’offre reste insuffisante pour la demande avec des tarifs qui restent à des niveaux très convenables pour les bonnes Charolaises vaccinées. Le commerce est très calme dans les ordinaires souvent non-vaccinés pour l’Espagne, car les exportateurs doivent supporter le coût des PCR et la gestion des cas positifs FCO.
Veaux d’élevage et d’engraissement : L’activité commerciale reste morose dans les veaux laitiers avec des tarifs très bas. Les intégrateurs maintiennent la pression sur les Montbéliards et les Abondances. Les gros veaux à destination de l’Espagne se maintiennent, mais avec une activité compliquée par les cas positifs FCO après PCR. La dépression commerciale reste marquée dans les taupes, gris, Blanc bleus ou jaunes de moyenne conformation. Dans les très bons veaux de race à viande, les tarifs sont stables.
Ovins : L’activité commerciale reste tendue dans le secteur aval, avec une consommation peu soutenue et des commandes en replis à quelques jours des vacances de la Toussaint. Les volumes en provenance des Iles britanniques restent élevés avec des opérateurs très attentifs à l’évolution du Brexit. Les abattoirs ont suffisamment de marchandise en raison du décalage dans les agnelages au printemps et à la sécheresse qui continue de sévir dans la région centre.
Le déséquilibre offre/demande permet un tri assez sévère de la part des acheteurs et si les bons agneaux se maintiennent, les tarifs restent malmenés dans les ordinaires et les lourds. En brebis, le recul de la demande à l’export et l’approche des vacances réduisent les besoins. Les transactions sont très calmes avec des tarifs juste maintenus.
Porc : L’environnement commercial reste très pesant avec une offre largement suffisante pour les besoins du marché. Les opérateurs de la filière restent très attentifs à l’évolution de la peste porcine. La tendance reste baissière avec un cours sur le MPB à 1,189€.