Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 43-2018
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie : Le contexte économique demeure compliqué pour les éleveurs qui restent pour un grand nombre confronté à la sécheresse et au manque de nourriture. L’ambiance commerciale est morose dans les campagnes avec une filière qui subit toujours les attaques d’une minorité d’extrémistes. Ce qui est le plus inquiétant, c’est d’observer le recul de la consommation et des mutations qu’elle subit. Les ménages mangent moins de viande et ils la consomment différemment. Les ventes dans la restauration hors foyer ont progressé, mais les achats courant pour les repas en famille se font avec des viandes transformées pour entrer dans des plats cuisinés. Les viandes festives sont de plus en plus réservées pour le week-end ou des occasions particulières, avec un engouement pour les viandes bio (lire à ce sujet en page 7). La déconnexion entre les pièces produites et les volumes consommés pose de gros soucis aux industriels, car à la production, une vache est entière et indivisible.
Le commerce est très compliqué dans les GMS avec un recul des ventes y compris pour les bonnes femelles de qualité bouchère. Les abattoirs ont des stocks énormes de sous vide en catégoriel de premier choix. Ce sont des denrées périssables, qu’ils doivent parfois brader ou passer au hachoir pour ne pas les perdre. Les ventes de viande sont peu soutenues par les actions promotionnelles. La communication est maintenant axée sur la bio.
Sur les marchés en vif, l’activité commerciale est nettement plus compliquée avec des abatteurs qui sont souvent présents que pour maintenir le contact commercial avec les vendeurs, alors que l’offre est suffisante en livraison directe. Les besoins sont limités et ciblés et si les animaux de qualité bouchère se maintiennent pour la boucherie traditionnelle, la tendance est plus lourde faute de besoins dans les Charolaises et les allaitantes de choix secondaire avec un recul des prix. En réformes laitières, les industriels couvrent largement leurs besoins face au recul des ventes dans le secteur aval, mais la pression est également liée à la forte dévalorisation des cuirs. Les baisses sont importantes et vont jusqu'à 0,10€/kg de carcasse dans certains abattoirs. En jeunes bovins, la situation n’est pas réjouissante et la détresse gagne de nombreux engraisseurs. Le commerce est laborieux avec des tarifs en baisse dans les Charolais.
Bovins d’embouche et d’élevage : Le commerce reste marqué par une offre assez étoffée en raison des conditions climatiques et du manque de fourrage dans les exploitations. Les engraisseurs observent avec inquiétude la dégradation des prix de la viande. Le commerce est plus sélectif avec un recul des cours y compris dans les animaux de gabarit. Les transactions sont de plus en plus sélectives dans le bétail plus commun à finir tardivement sur l’hiver.
Broutards : L’activité commerciale montre deux visages très distincts en fonction du poids, de la qualité des animaux, mais surtout de leur statut vaccinal pour pouvoir prétendre aux marchés export. L’offre n’est pas très conséquente dans les bons broutards Charolais ou vaccinés FCO 4/8 à plus de dix jours pour l’Italie ou soixante jours pour l’Espagne ou l’Allemagne ce qui permet de maintenir les prix avec un commerce régulier. En dehors de cette gamme d’animaux vaccinés, les transactions sont nettement plus compliquées. La demande espagnole cible des animaux vaccinés en raison du nombre de cas positif FCO à charge des acheteurs. Les besoins sont peu soutenus du côté des engraisseurs français. La commercialisation est plus difficile avec des tarifs revus à la baisse dans la moyenne marchandise non vaccinée. Dans les femelles, l’offre reste insuffisante dans les femelles préparées pour le marché italien ce qui permet une très bonne tenue des prix. La vente est un peu plus régulière dans les ordinaires à destination de l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement : Le commerce des petits veaux demeure très compliqué, car si l’offre saisonnière tend à se replier, elle demeure amplement suffisante pour les besoins de la production de veau de boucherie en France. L’érosion constante de la consommation nécessite une grande maîtrise des volumes mis en place, si les intégrateurs veulent maintenir un prix convenable au mois d’avril et les vacances de printemps. Certains opérateurs ont coupé leurs mises en place pour cette semaine entrainant un commerce laborieux avec des tarifs en forte baisse dans les Montbéliards, Abondances ou Holsteins. Cette tension se reporte sur les veaux croisés/Montbéliards ou Blanc bleus surtout dans les femelles qui ont de plus en plus de mal à trouver preneur dans les ordinaires.
Ovins : Les disponibilités demeurent largement suffisantes pour les besoins des abatteurs, qui sont confrontés comme dans la viande bovine à un sérieux recul des ventes. La pression de l’import reste marquée avec des opérateurs toujours inquiets sur les répercussions d’un Brexit dur. Le commerce est morose avec des tarifs qui peinent à se maintenir dans les bons agneaux. Les agneaux écarts (lourds, gras ou légers et maigres) sont peu demandés. En brebis, le commerce est normal pour la saison avec des cours stables.
Porc : Le prix du porc se stabilise sur l’ensemble des places européennes avec un MPB à 1,189€. Ce tarif est loin de satisfaire les éleveurs avec une consommation de fin de mois peu soutenue et avant une semaine écourtée par la Toussaint.