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Tendance commerciale semaine 44-2018

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 44-2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Par Publié par Cédric Michelin
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 44-2018

Bovins de boucherie : L’absence de réaction de la part des pouvoirs publics, mis à part des paroles, risque d’engendrer un drame dans les semaines à venir. Les associations anti-spécistes ou anti-viandes continuent impunément leurs actions. Dans les rues des grandes villes, les passants se font maintenant agresser par des activistes qui montrent des montages vidéo sur le traitement des animaux. Ils en font une généralité. Ces images choquantes sont montrées aux enfants avec le traumatisme que cela peu induire. Certains activistes vont même jusqu'à aller à la sortie des écoles. Le danger d’une réaction violente est réel, et c’est ce que cherchent ces mouvements pour avoir un peu plus de vision auprès d’une certaine sphère médiatique, après les réseaux sociaux, qui se fera le relais sans filtre de ces actions. Un certain nombre de médias sont déjà infiltrés par des acteurs de la vie publique qui ne cache plus leur appartenance à ces mouvements.

Le climat commercial reste morose dans les campagnes, car les industriels ont toujours très peu de besoins. De grosses opérations ont été effectuées dans les GMS ce week-end sur la viande pour désengorger les frigos. Ces promotions sont toujours très bien accueillies par les consommateurs. La viande à une image de produit cher et subit en permanence des attaques alors que d’autres secteurs sont épargnés.  Les professionnels planchent sur la façon de concevoir l’offre de demain avec un axe important sur le relèvement de la gamme. Il est important que la viande hachée fasse partie de ce programme, car c’est la moitié des ventes.

Cette période de l’année est toujours difficile en termes de commerce avec un recul des ventes lié à la fiscalité qui pèse sur les ménages. La couverture des besoins des abattoirs est aisée, avec le férié de la Toussaint placé en milieu de semaine. 

Sur les marchés, les transactions sont très calmes avec une demande réservée de la part de la boucherie traditionnelle dans le domaine des viandes haut de gamme ou label. Les tarifs se maintiennent, mais dans un commerce sans entrain dans les femelles Charolaises de qualité bouchère. La tendance est lourde malgré le recul de l’offre engendré par les travaux de saison (semis de blé) dans de nombreuses exploitations. La dégradation du prix des allaitantes de milieu de gamme (R) et bas de gamme est provoquée par la chute des laitières et par la proportion plus importante de morceaux qui partent au hachoir en période hivernale. En réformes laitières, avec une semaine écourtée et une offre qui reste suffisante avec les reports de la semaine passée, les abatteurs maintiennent une très forte pression sur les prix, sans que la profession ne puisse réagir face à des géants tout-puissants. Les vaches Prim’Holstein, Abondances ou Montbéliardes ont perdu 0,25 à 0,40€/kg de carcasse en un mois. Les taureaux de réformes sont également touchés par la baisse.  En jeunes bovins, le climat commercial ne peut se redresser sans un secteur export dynamique. Notre principal débouché est envahi de viande moins chère que la nôtre. Chaque jour nous perdons des parts de marché, malgré l’ouverture du marché chinois. Le commerce reste difficile avec des tarifs qui ne couvrent pas les frais dans de nombreuses exploitations.

Bovins d’embouche et d’élevage : Le retour de la pluie s’accompagne d’un froid qui ne favorisera pas la repousse. La neige est même apparue sur les hauteurs, ce qui va renforcer les ventes de maigre avant la rentrée des animaux dans les étables. La qualité de l’offre est souvent amoindrie par la sécheresse avec des éleveurs qui n’ont pu préparer correctement leurs animaux à la vente. Le commerce est plus compliqué avec des tarifs en baisse.

Broutards : Si l’activité export vers l’Italie est quelque peu perturbée par le férié de la Toussaint, l’absence d’achat de la part des exportateurs d’animaux non vaccinés pour l’Espagne, engendre un marasme important pour les animaux non préparés pour l’export. L’activité commerciale demeure régulière avec des tarifs stables pour les bons sujets Charolais, Limousins vaccinés FCO à plus de dix jours pour le marché italien ou soixante jours pour l’Espagne ou l’Allemagne. Dans les femelles, si les bonnes vaccinées restent recherchées et correctement valorisées, la situation est catastrophique avec de nombreux invendus dans les non-vaccinées.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Le mouvement de blocage des négociants et des exportateurs face à l’absence de réaction de l’État et des GDS sur la gestion de la FCO sérotype 8 depuis sa réactivation à la mi-août perturbe fortement le commerce. Les volumes sont réduits sur les marchés, car une grande partie des petits veaux est restée dans les fermes. Les intégrateurs qui ont fortement réduit leurs mises en place pour les vacances de Pâques couvrent leurs besoins auprès de négociants qui n’ont ramassé que le nombre de veaux qui leurs étaient attribué. La situation risque d’être en revanche désastreuse si la situation perdure, car sans marché export la filière va s’effondrer.

Ovins : Les besoins des abatteurs sont réduits face à une consommation étriquée. L’équilibre offre/demande permet de maintenir les prix  dans les agneaux bien conformés et finis. Les agneaux légers ou le second choix demeurent pénalisés. La vente reste très calme dans les brebis.

Porc : Le climat commercial reste dépressif avec un férié qui provoque des reports d’enlèvement. Le  MPB se tasse de 0,009€ à 1,180€.