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Tendance commerciale semaine 47-2018

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 47-2018

Par Publié par Cédric Michelin
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 47-2018

Bovins de boucherie : Les blocages de nombreux centres commerciaux par les gilets jaunes sont des événements préjudiciables à la filière viande, à une période de l’année déjà peu favorable. De nombreux ménages ont ou vont entamer les achats de Noël avec le Black Friday (soldes), avec des promotions qui deviennent incontournables pour de nombreuses enseignes, si elles ne veulent pas voire leur clientèle partir massivement faire leurs achats sur Internet. La viande, comme d’autres produits ultras frais ont des durées de vie assez courtes, et toute rupture dans le circuit de distribution se paie cash.

A quelques jours du début des concours d’animaux de boucherie de fin d’année, les vendeurs font le tour de leurs clientèles pour connaître les besoins, mais les prévisions sont difficiles avec le mouvement des gilets jaunes. Rien ne filtre, au niveau des distributeurs, même si les magasins habitués au haut de gamme viseront sur une mise en avant de ces animaux. Le tout en renforcant leur communication sur les races à viande pour relancer leurs ventes. La majorité des concours se déroule entre le 29 novembre et le 5 décembre avec Charolles les 1er et 2 décembre. Achetés environ trois semaines avant les fêtes pour une bonne maturation, ces bovins d’exception devraient offrir des viandes succulentes pour les fêtes de fin d’année.

Sur les marchés, l’activité commerciale est très calme face à des abatteurs suffisamment couverts en direct et qui constatent un accroissement de leurs stocks malgré les nombreuses actions promotionnelles. La demande pâtit de l’absence de client dans les boucheries ou les GMS. Les transactions sont plus difficiles avec des tarifs qui s’orientent à la baisse que ce soit dans les bonnes génisses et jeunes vaches Charolaises de qualité bouchère ou dans le domaine des génisses et des réformes allaitantes de moyenne conformation. Le tri est sévère sur la finition, le poids et surtout l’âge des animaux. En réformes laitières, l’activité commerciale est fortement impactée par le recul des commandes des magasins pour le week-end prochain. Cela engendre un accroissement des stocks dans les abattoirs. La qualité de l’offre est déplorable avec beaucoup d’animaux en manque de finition. Le commerce reste difficile avec des tarifs en baisse et très peu rémunérateurs. En jeunes bovins, malgré une tendance positive sur les autres pays de l’Union Européenne, les abatteurs français ne semblent pas décidés à accorder la moindre plus-value, malgré une offre qui s’amenuise. Le créneau pour faire progresser les prix avant les fêtes de fin d’année se raccourcit de semaine en semaine. 

Bovins d’embouche et d’élevage : Le mauvais commerce de la viande et une offre saisonnière plus commune entraînent un commerce plus difficile avec des engraisseurs qui en profitent pour revoir leurs tarifs d’achats à la baisse. Les éleveurs sont de leur côté pris à la gorge, car ils ont des besoins énormes de trésorerie pour faire face au manque de fourrage. Les animaux de gabarit et préparés pour la vente restent demandés, mais pour des tarifs revus à la baisse. Les transactions sont très compliquées pour le bétail léger ou de moyenne conformation avec des tarifs souvent dérisoires.

Broutards : La bonne marchandise préparée et en règle pour les différents marchés exports, reste demandée face à une offre mesurée. De nombreux animaux ne sont toujours pas vaccinés FCO, ce qui pose toujours autant de soucis aux exportateurs tant en coût financier qu’ils répercutent sur le prix d’achat des animaux qu’en charge de travail pour le personnel (prise de sang, tri des animaux positifs…). Les tarifs se tiennent dans les bons Charolais de plus de 350kg en règle avec la vaccination. Dans les plus légers, si la vaccination permet un écoulement vers l’Espagne, on note également une demande intérieure plus régulière pour la repousse.  Les expéditions dans les non-vaccinés avec PCR posent toujours des soucis dans le centre du pays avec de nombreux animaux positifs qu’il faut replacer sur la France. Dans les femelles, le commerce est actif faute de disponibilité dans les bonnes Charolaises ou Limousines vaccinées. Les tarifs sont peu soutenus dans les ordinaires vers l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Les retards d’enlèvement se résorbent doucement, mais la qualité des veaux n’est pas toujours au rendez-vous. Les intégrateurs restent prudents dans leurs mises en place pour des sorties post vacances de Pâques, car cette période est toujours sensible au moindre coup de chaleur pour la consommation. La demande espagnole est plus ferme, mais elle cible des veaux Holsteins ou Montbéliards. Les achats restent contingentés chez les intégrateurs dans les fariniers. Les difficultés perdurent dans les croisés Blancs bleus ou Montbéliards ordinaires. Dans les croisés lourds de bonne conformation, la demande est ciblée, mais les tarifs se tiennent.

Ovins : L’ambiance commerciale est tendue entre une demande fortement impactée par le recul des ventes dans les magasins et des disponibilités un peu moins abondantes. Les abatteurs ont peu de besoins avec très peu de commande des distributeurs pour le week-end prochain ou de nombreuses manifestations sont de nouveau annoncées. Les transactions sont tendues avec des tarifs revus à la baisse dans les agneaux. En brebis, le commerce est à l’équilibre avec des tarifs stables.

Porc : Le marché du porc ne semble pas souffrir pour le moment du manque de vente dans les magasins. L’activité des abattoirs reste assez élevée et le prix du porc se maintient à 1,170€.