Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 48/2017
Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Bovins de boucherie
En cette période de préparation des fêtes de fin d’année, les amateurs de bonne viande ont le regard tourné vers les concours d’animaux de boucherie qui débutent cette semaine, et tout particulièrement à Charolles avec le Festival du bœuf qui se tiendra ce samedi 2 et ce dimanche 3 décembre. Le top des bœufs et des femelles de race à viande va s’y confronter sous l’œil de jury de professionnel. Les amateurs de bonne viande auront le choix avec des magasins et des bouchers qui auront à cœur de mettre en avant l’excellence du savoir-faire local. Ces animaux seront abattus près de trois semaines avant Noël pour assurer une bonne maturation de la viande à même d’exprimer toute sa tendreté. Un certain nombre de ces animaux seront mis en attente pour le début d’année pour assurer une continuité de qualité chez certains professionnels attentifs à un bon service régulier de leur clientèle.
De nombreux opérateurs ont compris l’intérêt de la communication, et s’ils veulent faire revenir les consommateurs, ils devront leur proposer des produits de qualité toute l’année avec une attention particulière sur les méthodes d’élevage pour ne pas porter le flan aux attaques des anti-viandes. La démarche "Eleveur & engagé" prônée par la FNB va dans ce sens mais elle a encore du mal à prendre de l’ampleur face à des enseignes qui ne jouent pas le jeu de la même manière. Le lancement de la viande sous IGP "Charolais de Bourgogne" vendredi dernier au magasin Super U de Perrecy-les-Forges s’inscrit aussi dans cette même dynamique. Reste que la recherche de prix bas demeure ancrée dans les démarches commerciales au détriment de la qualité. C’est bien dommage et cela finit par se retourner contre les opérateurs qui jouent cette carte…
Ces derniers jours, l’activité commerciale est morose avec une consommation toujours très réservée à cette période de l’année. Les semaines 47 et 48 sont de fait souvent identifiées comme les plus mauvaises de l’année d’un point de vue commercial. Les achats des ménages sont concentrés sur les promotions de Noël avec une semaine qui a battu des records dans le e-commerce. Les efforts se font le plus souvent sur l’alimentaire, notamment sur la consommation de viande. Les abattoirs ont des stocks de morceaux nobles. La demande est limitée dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère. Les échanges sont laborieux dans les femelles de qualité bouchère sur les marchés, faute de commande de la part des acheteurs. Le déséquilibre Offre/Demande entraîne également une tension sur les prix dans les génisses et les vaches charolaises ainsi que pour les réformes allaitantes de choix secondaire. Les animaux âgés sont dévalorisés. En réformes laitières, les industriels maintiennent la pression, malgré des volumes mesurés dans les bonnes vaches. Dans le périmètre FCO sérotype 4, les vaches pas finies peinent à trouver preneur, car elles ne peuvent sortir de la zone réglementée (de protection ou de surveillance, ce qui est le cas de la Saône-et-Loire) pour l’engraissement dans les autres régions. Elles sont alors dirigées vers l’abattage à petit prix. En jeunes bovins, les tarifs poursuivent leur progression face au recul de l’offre.
Bovins d’embouche et d’élevage
Les sorties d’hiver restent conséquentes avec le durcissement des conditions climatiques. D’autre part, l’accalmie dans la viande freine sérieusement les acheteurs. Le bétail de gabarit est stable, mais la vente se montre plus sélective dans le second choix.
Broutards
Les volumes restent abondants, mais avec toujours une grosse distorsion entre les animaux vaccinés et les autres. Le commerce est normal pour des tarifs qui se stabilisent dans les bons mâles de 350 à 400 kg vaccinés destinés au marché italien. Les mâles lourds restent en revanche peu demandés pour éviter les sorties d’été. Dans les plus légers, la demande pour la repousse est suivie ce qui permet de tenir les prix. L’activité export reste très compliquée dans la zone FCO sérotype 4, même si les broutards ordinaires retrouvent preneur vers l’Espagne. Dans les femelles, la demande reste régulière dans les bonnes laitonnes vaccinées, bien que les tarifs se tassent légèrement compte tenu des volumes. La vente se durcit dans les ordinaires vers l’Espagne.
Veaux d’élevage et d’engraissement
Les volumes se tassent légèrement en veaux laitiers tout en restant suffisants pour les besoins des intégrateurs qui limitent les mises en place en vue d’éviter un engorgement du marché avec la semaine du 8 mai et de l’Ascension de 2018. Le marché est cependant moins déséquilibré que ces dernières semaines ce qui permet une stabilisation des prix dans les frisons, abondances ou montbéliards standards. Les montbéliards lourds sont mieux demandés pour le marché espagnol. Les croisés laitiers lourds se vendent avec un peu moins de difficulté, mais le placement reste sélectif dans les femelles et les sujets maigreux. Dans les bons sujets croisés de type "U", les échanges sont plus réguliers face au recul de l’offre avec des tarifs mieux défendus.
Ovins
L’animation commerciale reste assez régulière sur les marchés où l’offre est modeste. Néanmoins, la faiblesse des commandes dans les abattoirs, faute de consommation en cette semaine d’achat de Noël, limite la progression des prix dans les agneaux. En brebis, le commerce reste régulier dans les bonnes brebis avec des tarifs reconduits.
Porcs
Sur le Marché du porc breton, le prix est demeuré stable ce lundi à 1,179 € du kilogramme, et ce depuis maintenant près d'un mois, et cela en dépit d’une activité relativement élevée la semaine passée. L’équilibre Offre/Demande est nécessaire avant le ralentissement du commerce précédant les fêtes de fin d'année. Ailleurs en Europe, la stabilité prévaut également sur fond d'activité soutenue.