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Tendance commerciale semaine 48-2018

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 48-2018

Par Publié par Cédric Michelin
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 48-2018

Bovins de boucherie : En cette période de préparation des fêtes de fin d’année, les amateurs de bonne viande ont le regard tourné vers les concours d’animaux de boucherie qui débutent cette semaine, dont le Festival du Boeuf à Charolles. Le top des bœufs et des femelles de race à viande va se confronter sous l’oeil de jury de professionnel. La richesse de la France, c’est sa grande diversité de race. Il y en aura pour tout le monde de l’Aubrac à la Parthenaise, de la limousine à la Charolaise en passant par la Blanc bleu ou les croisées. Les amateurs de bonne viande auront le choix avec des magasins et des bouchers qui auront à cœur de mettre en avant la championne locale. Ces animaux seront abattus trois semaines avant Noël pour assurer une bonne maturation de la viande afin qu’elle exprime toute sa tendreté. Un certain nombre d’entre eux seront mis en attente pour le début d’année afin d’assurer une continuité de qualité chez certains professionnels. De nombreux opérateurs ont compris l’intérêt de la communication notamment en cette période toujours secouée par un climat social très préoccupant. Les ventes de ces deux derniers week-ends ont été fortement perturbées par les manifestations et les blocages des magasins avec des pertes de chiffre d’affaires conséquentes et des stocks importants dans les frigos. Ces stocks se sont reportés dans les entrepôts des abattoirs, notamment sur les pièces nobles, ce qui peut être assez inquiétant pour la demande des fêtes de fin d’année. Les industriels ont de leur côté réduit leur activité pour ne pas aggraver la situation et repousser des camions de vaches commandées auprès de leurs fournisseurs, ces derniers limitent leurs achats dans les campagnes.    

L’ambiance est morose  sur les marchés avec des semaines 47 et 48 souvent identifiées comme les  plus mauvaises de l’année au niveau commercial. Les achats des ménages sont concentrés sur les promotions de Noël avec une semaine qui a battu des records dans le E-commerce faute de pouvoir atteindre les magasins traditionnels ou en zones commerciales. La demande est limitée dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère, mais l’offre est restreinte avec un report de l’activité qui se fera sur les concours. Les échanges sont très calmes dans les femelles de qualité bouchère sur les marchés, mais les tarifs restent relativement stables face au recul de l’offre. L’équilibre offre/demande entraîne une tension sur les génisses et les vaches charolaises ainsi que pour les réformes allaitantes de choix secondaire. Les animaux  bas de gamme en manque de viande ou trop âgés sont faiblement valorisés. En réformes laitières, après un mois et demi de baisse, les industriels stabilisent les prix dans les vaches Holsteins, Abondances ou Montbéliardes tout en maintenant une forte pression sur les animaux maigres. Les écarts de valorisation dans les bonnes vaches viandées sont importants entre les abattoirs. En jeunes bovins, la demande saisonnière pour fournir le marché italien pour les fêtes de fin d’année est plus soutenue, mais la concurrence reste forte entre les pays de l’Union Européenne pour fournir la Grèce ou l’Italie. La progression des prix est réduite avec une offre un peu plus ferme de la part d’éleveurs qui ont gardé des animaux pour cette période de l’année. L’offre se montre en revanche juste suffisante dans les Blondes d’Aquitaine de moins d’un an.   

Bovins d’embouche et d’élevage : Les sorties d’hiver restent conséquentes avec un manque de nourriture dans les exploitations. La progression des coûts alimentaires est un frein sérieux aux achats de la part des engraisseurs. Ces derniers pratiquent un tri sévère ce qui entraîne une dégradation des prix y compris sur le bon bétail lourd même si ce dernier demeure le seul à être correctement demandé. La vente est plus difficile dans le bétail de second choix.

Broutards : Les animaux de plus de 400/450kg mis en place en ce moment sur le marché italien correspondent aux sorties de juin (période peu dynamique pour le marché de la viande). La demande est en repli du côté des exportateurs, ce qui engendre un commerce plus calme avec un léger recul des prix dans les animaux vaccinés FCO à 10 jours. La marchandise vaccinée 4 et 8 à plus de 60 jours bénéficie de plus de débouchés ce qui limite la pression sur les prix. Dans les femelles, les tarifs se tiennent dans les bonnes vaccinées pour le marché italien. La commercialisation reste difficile pour les non-vaccinées de moyenne conformation.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Les retards de sortie sont résorbés, mais l’offre reste largement suffisante pour les besoins du marché intérieur pour les sorties de la mi-mai. Le marché est moins déséquilibré que ces dernières semaines ce qui permet une stabilisation des prix dans les Holsteins, Abondances ou Montbéliards standards. Les bons lourds restent demandés pour l’export. Les intégrateurs maintiennent la pression sur les croisés communs ou légers. Dans les veaux de bonne conformation et viandés, les échanges sont plus réguliers face au recul de l’offre.

Ovins : L’animation commerciale reste fortement pénalisée par le recul des ventes du week-end dernier. Les abattoirs ont des stocks, ce qui pèse sur la tendance dans la moyenne marchandise. Le commerce reste régulier dans les bonnes brebis avec des tarifs reconduits.

Porc : Le prix du porc est stable à 1,170€, avec une activité relativement élevée au niveau des abattoirs. L’équilibre offre /demande est nécessaire avant le ralentissement du commerce précédant les fêtes de fin d'année.