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Tendance commerciale semaine 07-2019

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 7-2019

Par Publié par Cédric Michelin

Bovins de boucherie : A quinze jours du salon de l’agriculture, les éleveurs de la FNB maintiennent la pression envers les GMS, pour qu’elles respectent leurs engagements envers dans la démarche « éleveurs engagés», mais également du nouvel indice de prix de revient. Les volumes qui entrent dans cette démarche restent néanmoins réduits avec de grosses disparités régionales en fonction des enseignes. Certains distributeurs ont pris conscience du désastre qui s’amplifie dans les campagnes, et réalisent des contrats avec des engagements tarifaires plus responsables avec les éleveurs. Cette montée en puissance de la contractualisation tant souhaitée par la FNB n’est en revanche pas toujours adossée à l’engagement « éleveurs engagés ». D’autres responsables de magasin achètent la paix sociale, car ils ne veulent plus voir les éleveurs en colère sur leur parking un samedi. La grande majorité de la production demeure en libre-échange et subit les aléas du marché « équilibre offre/demande ». Ce dernier tend à être plus favorable aux éleveurs compte tenu du recul de la production, mais le flux commercial dans le secteur aval reste préoccupant avec des équilibres matières (avant/arrière) toujours compliqués à atteindre.

La dynamique commerciale de ce mois de février n’apporte rien de nouveau, avec un déficit de vente dans les parties arrière des animaux. Les viandes hachées et les produits transformés gardent la faveur des consommateurs notamment des jeunes générations, mais la demande est conjoncturellement moins importante avec les vacances d’hiver.

L’approvisionnement des abattoirs reste suffisant dans les races à viande avec des stocks qui remontent dans les pièces arrière. Sur les marchés, l’offre est suffisante pour la demande avec des tarifs difficilement maintenus dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère avec une réduction d’activité de la boucherie traditionnelle qui vont voir partir une partie de leur clientèle vers les stations de ski. Les tarifs sont stables dans les charolaises R+/U-, mais le commerce est assez fluide avec des tarifs mieux défendus dans les allaitantes de choix secondaire ou d’entrée de gamme. En réformes laitières, la demande reste mesurée du côté des industriels avec le début des vacances scolaires, mais ils ont néanmoins un besoin constant de minerai pour faire tourner leurs ateliers de transformation. L’offre tend à s’amoindrir ce qui permet une évolution positive des prix dans les vaches montbéliardes, holsteins et abondances. En jeunes bovins, la demande italienne reste peu soutenue avec des tarifs qui se tassent sous la pression des importations françaises, polonaises et espagnoles. La modestie de l’offre permet un maintien des prix sur la France.

Bovins d’embouche et d’élevage : L’approche de la saison d’herbage renforce la demande, et une perspective plus prometteuse sur les tarifs renforce la progression du prix du maigre. Les engraisseurs spécialisés sont demandeurs dans les génisses et les jeunes vaches proches de la finition. La vente est plus active dans le bétail convenable à herbager dans quelques semaines. Les montbéliardes maigres sont mieux demandées pour la mise à l’herbe dans les régions renommées pour leurs herbages.

Broutards : Même si les arrivages sur les marchés et les cadrans sont plus importants que la semaine passée, ils demeurent juste suffisants pour satisfaire la demande. La précocité des ventes sur l’automne pour des raisons de sécheresse et la moindre croissance des animaux qu’elle a entraînée, font que les volumes ne sont pas très abondants pour la saison. La demande reste soutenue même si les clients italiens se plaignent des tarifs actuels. La préparation de bateau pour la Tunisie, Israël et les besoins sur l’Espagne ou l’Allemagne et les autres débouchés exports ferme la boucle. Les exportions vers l’Algérie sont de nouveau ouvertes. Les conditions d’accès à ces marchés restent liées à la vaccination FCO.

Les transactions sont fluides sur l’ensemble des marchés même si quelques ajustements baissiers ont été observés après grande fermeté des prix de la semaine passée. Nos broutards sont recherchés à l’export alors que la production française est à la peine, faute de valorisation suffisante de la viande. Les contraintes sanitaires et administratives sont également un boulet trop lourd à supporter pour les exportateurs quand ils regardent ce qui se passe en Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Les mises en place pour le cœur de l’été sont en forte baisse pour éviter toute surcharge des ateliers à une période où les ventes de viande de veau sont atones. Les tarifs se tiennent dans les gros veaux Montbéliards export, mais les tarifs se replient dans les sujets destinés à l’intégration. La tendance est plus lourde dans les croisés mixtes ou laitiers avec des acheteurs qui ont des consignes de faire baisser les prix pour limiter les coûts de revient en sortie d’été.

Ovins : L’activité commerciale dans le vivant ne reflète pas l’état des ventes dans le secteur aval. L’agneau n’est pas un produit plébiscité sur les stations de ski. Néanmoins, le recul de l’offre permet une meilleure tenue des prix dans les bons laitons. En brebis, l’offre est plus étoffée, mais les tarifs se tiennent dans les bonnes lourdes.

Porc : Le climat est assez tendu entre les éleveurs et les industriels, car face à un recul global de l’offre au niveau européen aucune progression des prix n’est accordée. Le prix progresse que de 0,002€ à 1,178€ sur le MPB.