Service de remplacement
« Anticiper les besoins »
Le Service de remplacement tiendra son congrès les 5,6 et 7 mai à Dijon.
A ce jour, 13.000 agents de remplacement, dont 2.500 en CDI, sont
opérationnels sur tout le territoire. Julien Valentin, le président du
Service de remplacement, agriculteur dans la Marne, revient sur les
valeurs de l'association et ses évolutions à venir.
A ce jour, 13.000 agents de remplacement, dont 2.500 en CDI, sont
opérationnels sur tout le territoire. Julien Valentin, le président du
Service de remplacement, agriculteur dans la Marne, revient sur les
valeurs de l'association et ses évolutions à venir.
Quel est le message principal que vous voulez faire passer au congrès du Service de remplacement ?
Julien Valentin : Nous voulons aller vers toujours plus de professionnalisation en anticipant les besoins des agriculteurs. Nous devons travailler sur l'évolution sociale et économique du monde agricole. Par exemple, les exploitations sont de plus en plus nombreuses à transformer à la ferme. On ne peut plus se permettre de remplacer un agriculteur seulement sur la traite alors qu'il y a des besoins au poste de transformation. Il devient également nécessaire de nous adapter aux nouveaux types de productions comme l'agriculture biologique, la biodynamie, etc.
Justement, une des principales critiques formulées à l'encontre du Service de remplacement concerne la difficulté de trouver un salarié adapté.
J.B. : Quand il y a une trop faible densité de personnes dans une région c'est évidemment difficile de trouver quelqu'un pour remplacer, donc il faut l'anticiper. Et cette anticipation doit aussi venir des agriculteurs. Parfois, ils appellent le Service le jour pour le lendemain. Pour mieux répondre aux besoins, nous devons aller voir ces gens-là et les salariés doivent aussi être formés.
De plus, il y a une disparité des besoins selon les productions.
J.B. : Remplacer un vacher sur une salle de traite standard c'est simple ; quand on arrive sur un robot de traite avec de la transformation en AOC, c'est plus compliqué. Dans les régions où beaucoup d'exploitants sont en AOC avec des transformations à la ferme, comme dans le Doubs ou le Jura pour le comté, le Service de remplacement a des personnes compétentes à proposer. Là où se pose un problème c'est quand il y a moins de demande. Une fois de plus, nous devons rencontrer les agriculteurs pour leur demander leur besoin et leur proposer d'aider l'association à construire des parcours pour créer les compétences nécessaires.
[WEB]Selon les départements, les structures sont assez disparates en termes de moyen. Comment y remédier ?
J.B. : C'est l'intérêt d'un réseau. Nous travaillons en région pour pouvoir mutualiser les ressources quand les besoins se font sentir. Certaines régions de petite taille vont avoir du mal à développer leur cœur de métier comme le remplacement en cas d'un incident physique, psychologique, etc. C'est malheureux à dire mais quarante ans après la création du Service de remplacement en 1971, il n'est pas encore connu de tous les utilisateurs. Alors que ce serait tellement plus simple s'il y avait un échange de compétences et plus d'animation avec les agriculteurs sur le terrain. Par exemple, avec un travail en amont pour le congé des éleveurs, on peut pérenniser un emploi qualifié.[/WEB]
Pour le congé maternité, toutes les femmes ne se font pas remplacer pourquoi ?
J.B. : Il faudrait un contact systématique avec l'agricultrice en congé maternité pendant sa grossesse. Cela nécessite un travail avec la Mutualité sociale agricole (MSA). Beaucoup de femmes ne se font pas remplacer pour leur premier enfant car elles n'ont pas la connaissance du Service de remplacement.
Certaines femmes se plaignent d'avoir à payer une partie du Service de remplacement, qu'avez-vous à répondre ?
J.B. : Nous sommes la seule profession indépendante à avoir la totale prise en charge du congé maternité. Ce qui reste à payer ce sont des impôts : la Contribution sociale généralisée (CSG) et la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS). Ils ne peuvent pas être pris en charge car ce ne serait pas légal de financer un impôt. Elles payent donc effectivement 8 à 10 euros et ce coût est proportionnel au coût du salaire. Je pense qu'entre pas du tout de remplacement et un service qui s'adapte à la réalité des besoins des exploitantes, il vaut mieux la deuxième solution.
Que veut dire un Service de remplacement qui s'adapte « à la réalité des besoins des exploitantes » ?
J.B. : On ne remplace pas l'exploitante 35 heures par semaine mais c'est elle qui demande selon ses besoins réels. Par exemple, si elle travaille 60 heures par semaine, elle sera remplacée 60 heures et on embauchera quasiment deux personnes pour la remplacer. Là, effectivement, on est sur un coût journalier de 8 à 10 euros. Certaines en ont moins besoin car elles tombent enceinte à un moment de l'année où il y a moins de travail sur l'exploitation, elles paieront donc moins. Certaines prises en charge par le Service de remplacement sont de l'ordre de 25 000-30 000 euros par femme, on ne peut pas dire que nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux !
Quels sont les moyens mis en place pour arriver à faire évoluer le service de remplacement et ainsi mieux anticiper les besoins ?
J.B. : Nous devons trouver soit des ressources financières grâce à des subventions ou soit des adhérents qui pourraient nous aider à financer le cadre pour mettre en place un meilleur Service de remplacement. Pour cela, il faut arriver à dialoguer avec les agriculteurs et ce ne sera pas simple. D'où l'idée d'imaginer ce que seront les agriculteurs en 2025 (c'est une des thématiques du congrès). Ce sera certainement une profession moins homogène qu'aujourd'hui.
Julien Valentin : Nous voulons aller vers toujours plus de professionnalisation en anticipant les besoins des agriculteurs. Nous devons travailler sur l'évolution sociale et économique du monde agricole. Par exemple, les exploitations sont de plus en plus nombreuses à transformer à la ferme. On ne peut plus se permettre de remplacer un agriculteur seulement sur la traite alors qu'il y a des besoins au poste de transformation. Il devient également nécessaire de nous adapter aux nouveaux types de productions comme l'agriculture biologique, la biodynamie, etc.
Justement, une des principales critiques formulées à l'encontre du Service de remplacement concerne la difficulté de trouver un salarié adapté.
J.B. : Quand il y a une trop faible densité de personnes dans une région c'est évidemment difficile de trouver quelqu'un pour remplacer, donc il faut l'anticiper. Et cette anticipation doit aussi venir des agriculteurs. Parfois, ils appellent le Service le jour pour le lendemain. Pour mieux répondre aux besoins, nous devons aller voir ces gens-là et les salariés doivent aussi être formés.
De plus, il y a une disparité des besoins selon les productions.
J.B. : Remplacer un vacher sur une salle de traite standard c'est simple ; quand on arrive sur un robot de traite avec de la transformation en AOC, c'est plus compliqué. Dans les régions où beaucoup d'exploitants sont en AOC avec des transformations à la ferme, comme dans le Doubs ou le Jura pour le comté, le Service de remplacement a des personnes compétentes à proposer. Là où se pose un problème c'est quand il y a moins de demande. Une fois de plus, nous devons rencontrer les agriculteurs pour leur demander leur besoin et leur proposer d'aider l'association à construire des parcours pour créer les compétences nécessaires.
[WEB]Selon les départements, les structures sont assez disparates en termes de moyen. Comment y remédier ?
J.B. : C'est l'intérêt d'un réseau. Nous travaillons en région pour pouvoir mutualiser les ressources quand les besoins se font sentir. Certaines régions de petite taille vont avoir du mal à développer leur cœur de métier comme le remplacement en cas d'un incident physique, psychologique, etc. C'est malheureux à dire mais quarante ans après la création du Service de remplacement en 1971, il n'est pas encore connu de tous les utilisateurs. Alors que ce serait tellement plus simple s'il y avait un échange de compétences et plus d'animation avec les agriculteurs sur le terrain. Par exemple, avec un travail en amont pour le congé des éleveurs, on peut pérenniser un emploi qualifié.[/WEB]
Pour le congé maternité, toutes les femmes ne se font pas remplacer pourquoi ?
J.B. : Il faudrait un contact systématique avec l'agricultrice en congé maternité pendant sa grossesse. Cela nécessite un travail avec la Mutualité sociale agricole (MSA). Beaucoup de femmes ne se font pas remplacer pour leur premier enfant car elles n'ont pas la connaissance du Service de remplacement.
Certaines femmes se plaignent d'avoir à payer une partie du Service de remplacement, qu'avez-vous à répondre ?
J.B. : Nous sommes la seule profession indépendante à avoir la totale prise en charge du congé maternité. Ce qui reste à payer ce sont des impôts : la Contribution sociale généralisée (CSG) et la Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS). Ils ne peuvent pas être pris en charge car ce ne serait pas légal de financer un impôt. Elles payent donc effectivement 8 à 10 euros et ce coût est proportionnel au coût du salaire. Je pense qu'entre pas du tout de remplacement et un service qui s'adapte à la réalité des besoins des exploitantes, il vaut mieux la deuxième solution.
Que veut dire un Service de remplacement qui s'adapte « à la réalité des besoins des exploitantes » ?
J.B. : On ne remplace pas l'exploitante 35 heures par semaine mais c'est elle qui demande selon ses besoins réels. Par exemple, si elle travaille 60 heures par semaine, elle sera remplacée 60 heures et on embauchera quasiment deux personnes pour la remplacer. Là, effectivement, on est sur un coût journalier de 8 à 10 euros. Certaines en ont moins besoin car elles tombent enceinte à un moment de l'année où il y a moins de travail sur l'exploitation, elles paieront donc moins. Certaines prises en charge par le Service de remplacement sont de l'ordre de 25 000-30 000 euros par femme, on ne peut pas dire que nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux !
Quels sont les moyens mis en place pour arriver à faire évoluer le service de remplacement et ainsi mieux anticiper les besoins ?
J.B. : Nous devons trouver soit des ressources financières grâce à des subventions ou soit des adhérents qui pourraient nous aider à financer le cadre pour mettre en place un meilleur Service de remplacement. Pour cela, il faut arriver à dialoguer avec les agriculteurs et ce ne sera pas simple. D'où l'idée d'imaginer ce que seront les agriculteurs en 2025 (c'est une des thématiques du congrès). Ce sera certainement une profession moins homogène qu'aujourd'hui.