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AOP Bœuf de Charolles

AOP Bœuf de Charolles : l’excellence mérite une juste reconnaissance

A la veille de son dixième anniversaire, l’AOP Bœuf de Charolles butte encore sur un manque d’enthousiasme de la part de la filière. Mais à l’heure du « manger moins manger mieux » et alors que l’élevage charolais se cherche un modèle durable, le Bœuf de Charolles a tout d’une voie d’avenir.

AOP Bœuf de Charolles : l’excellence mérite une juste reconnaissance

En 2018, 1.236 carcasses bovines (590 tonnes) ont été valorisées dans la filière AOP Bœuf de Charolles soit une centaine de plus que l’exercice précédent et autant qu’en 2016. Le nombre d’élevages habilités progresse d’année en année pour atteindre 180 en 2018. Il en va de même du nombre de fournisseurs d’animaux (133) avec ce constat toujours étonnant qu’un certain nombre d’exploitations habilitées ne fournissent aucune bête. Une disparité qui va de zéro à plus de 30 animaux valorisés en AOP par exploitation pour une moyenne en baisse d’un peu plus de neuf bêtes par fournisseur habilité. Pour le président de l’ODG Jean-François Ravault, c’est un point « à surveiller de près » car la finalité de la démarche a toujours été que les éleveurs en AOP en récoltent une plus value financière sur leurs exploitations, rappelait-il. A défaut d’un nombre suffisant d’animaux valorisés dans la filière, l’impact n’est pas assez signifiant pour une exploitation qui fait les efforts de respecter le cahier des charges.

La demande déçoit

Cette question n’est pas anodine pour l’avenir du Bœuf de Charolles. Avec une plus value comprise entre + 60 et + 80 centimes par kilo de carcasse équivalent à + 307 € de moyenne par animal, le nombre de volontaires ne manquent pas pour adopter le cahier des charges de l’AOP. L’offre ne pose en effet pas de problème, conviennent les opérateurs, en revanche, c’est la demande qui n’est pas à la hauteur de ce qu’on pourrait attendre d’un tel signe de qualité. Et les chiffres attendus pour 2019 ne sont pas de nature à rassurer sur ce point. « 2019 sera moins bon que 2018 », annonçait d’ores et déjà Jean-François Ravault avançant le chiffre prévisionnel de 1.196 animaux. Les deux nouvelles chevilles qui avaient conforté le Bœuf de Charolles en 2018 ont finalement fortement régressé leur activité AOP cette année. Une déception qui fait dire aux défenseurs du signe de qualité que les opérateurs « ne montrent guère d’envie de développer ce produit ». Le président va même jusqu’à déplorer que le Boeuf de Charolles n’aie jamais été vraiment soutenu ni reconnu localement…

Manque de notoriété

Le Bœuf de Charolles souffre d’un manque d’engouement, de notoriété et de débouchés. Il n’a pas encore réussi à s’imposer à Rungis alors que c’est incontournable pour une telle appellation, déplorait-on. Il a du mal à s’imposer dans les boucheries et dans la restauration de sa zone de production, lesquelles ne semblent pas vraiment adhérer à ce produit qui devrait être la locomotive de la race. Le nom « boeuf de Charolles » est souvent galvaudé et certains n’hésitent pas à semer la confusion avec des marques à la consonnance très proche, exerçant ainsi une concurrence trompeuse, expliquait-on. Sur ce point, l’INAO dit rester vigilante et veiller à la protection de l’appellation.

Occuper davantage le terrain

« Vous n’êtes pas suffisamment agressifs sur le plan commercial. Il vous faut occuper davantage le terrain », recommandait la sous-préfette de l’arrondissement Hélène Géronimi. Sans doute les défenseurs du Bœuf de Charolles vont-ils devoir passer à la vitesse supérieure en matière d’animation, de communication… Continuer de miser sur le concours général du salon de l’agriculture ; poursuivre les animations en boucheries qui nécessitent une implication des éleveurs eux-mêmes… Chaque année, l’association organise une « échappée gourmande » dans la zone d’appellation. Pour 2019, le Bœuf de Charolles participe au SIRHA de Lyon, salon dédié aux professionnels de l’hostellerie et de la restauration. Il prendra part également au gala de la fédération de boucherie de Paris. Une émission de télé animée par le journaliste Périco Légasse sera consacrée à l’AOP. Récemment, le Bœuf de Charolles était associé au « Tournoi des Etoilés » à Tournus…

Un projet pour le dixième anniversaire

Les défenseurs de l’appellation préparent aussi le dixième anniversaire qui aura lieu en septembre 2020. L’occasion pour l’ODG de donner naissance à une manifestation d’envergure, le temps d’un week-end, à Charolles… Un projet qui pourrait faire réunir toutes les AOP de viande de France, imaginait Jean-François Ravault.

Bien décidée à faire bouger les choses, l’AOP travaille aussi à sa nouvelle communication. Elle se déclinerait autour du slogan explicite : « nous restons les garants d’une viande saine, juste et bonne », révélait le président. « Excellente, juste et saine », un concept qui inclut de fait une juste rémunération et qui répond à la problématique de l’agrandissement, du manque de trésorerie et des difficultés de la race… « Pour des exploitations à taille humaine et qui permettent de vivre correctement du métier », concluait Jean-François Ravault.

AOP Bœuf de Charolles : l’excellence mérite une juste reconnaissance

AOP Bœuf de Charolles : l’excellence mérite une juste reconnaissance

En 2018, 1.236 carcasses bovines (590 tonnes) ont été valorisées dans la filière AOP Bœuf de Charolles soit une centaine de plus que l’exercice précédent et autant qu’en 2016. Le nombre d’élevages habilités progresse d’année en année pour atteindre 180 en 2018. Il en va de même du nombre de fournisseurs d’animaux (133) avec ce constat toujours étonnant qu’un certain nombre d’exploitations habilitées ne fournissent aucune bête. Une disparité qui va de zéro à plus de 30 animaux valorisés en AOP par exploitation pour une moyenne en baisse d’un peu plus de neuf bêtes par fournisseur habilité. Pour le président de l’ODG Jean-François Ravault, c’est un point « à surveiller de près » car la finalité de la démarche a toujours été que les éleveurs en AOP en récoltent une plus value financière sur leurs exploitations, rappelait-il. A défaut d’un nombre suffisant d’animaux valorisés dans la filière, l’impact n’est pas assez signifiant pour une exploitation qui fait les efforts de respecter le cahier des charges.

La demande déçoit

Cette question n’est pas anodine pour l’avenir du Bœuf de Charolles. Avec une plus value comprise entre + 60 et + 80 centimes par kilo de carcasse équivalent à + 307 € de moyenne par animal, le nombre de volontaires ne manquent pas pour adopter le cahier des charges de l’AOP. L’offre ne pose en effet pas de problème, conviennent les opérateurs, en revanche, c’est la demande qui n’est pas à la hauteur de ce qu’on pourrait attendre d’un tel signe de qualité. Et les chiffres attendus pour 2019 ne sont pas de nature à rassurer sur ce point. « 2019 sera moins bon que 2018 », annonçait d’ores et déjà Jean-François Ravault avançant le chiffre prévisionnel de 1.196 animaux. Les deux nouvelles chevilles qui avaient conforté le Bœuf de Charolles en 2018 ont finalement fortement régressé leur activité AOP cette année. Une déception qui fait dire aux défenseurs du signe de qualité que les opérateurs « ne montrent guère d’envie de développer ce produit ». Le président va même jusqu’à déplorer que le Boeuf de Charolles n’aie jamais été vraiment soutenu ni reconnu localement…

Manque de notoriété

Le Bœuf de Charolles souffre d’un manque d’engouement, de notoriété et de débouchés. Il n’a pas encore réussi à s’imposer à Rungis alors que c’est incontournable pour une telle appellation, déplorait-on. Il a du mal à s’imposer dans les boucheries et dans la restauration de sa zone de production, lesquelles ne semblent pas vraiment adhérer à ce produit qui devrait être la locomotive de la race. Le nom « boeuf de Charolles » est souvent galvaudé et certains n’hésitent pas à semer la confusion avec des marques à la consonnance très proche, exerçant ainsi une concurrence trompeuse, expliquait-on. Sur ce point, l’INAO dit rester vigilante et veiller à la protection de l’appellation.

Occuper davantage le terrain

« Vous n’êtes pas suffisamment agressifs sur le plan commercial. Il vous faut occuper davantage le terrain », recommandait la sous-préfette de l’arrondissement Hélène Géronimi. Sans doute les défenseurs du Bœuf de Charolles vont-ils devoir passer à la vitesse supérieure en matière d’animation, de communication… Continuer de miser sur le concours général du salon de l’agriculture ; poursuivre les animations en boucheries qui nécessitent une implication des éleveurs eux-mêmes… Chaque année, l’association organise une « échappée gourmande » dans la zone d’appellation. Pour 2019, le Bœuf de Charolles participe au SIRHA de Lyon, salon dédié aux professionnels de l’hostellerie et de la restauration. Il prendra part également au gala de la fédération de boucherie de Paris. Une émission de télé animée par le journaliste Périco Légasse sera consacrée à l’AOP. Récemment, le Bœuf de Charolles était associé au « Tournoi des Etoilés » à Tournus…

Un projet pour le dixième anniversaire

Les défenseurs de l’appellation préparent aussi le dixième anniversaire qui aura lieu en septembre 2020. L’occasion pour l’ODG de donner naissance à une manifestation d’envergure, le temps d’un week-end, à Charolles… Un projet qui pourrait faire réunir toutes les AOP de viande de France, imaginait Jean-François Ravault.

Bien décidée à faire bouger les choses, l’AOP travaille aussi à sa nouvelle communication. Elle se déclinerait autour du slogan explicite : « nous restons les garants d’une viande saine, juste et bonne », révélait le président. « Excellente, juste et saine », un concept qui inclut de fait une juste rémunération et qui répond à la problématique de l’agrandissement, du manque de trésorerie et des difficultés de la race… « Pour des exploitations à taille humaine et qui permettent de vivre correctement du métier », concluait Jean-François Ravault.

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