Appel à l’unité
familles du vignoble le 15 juillet au 210 à Villefranche-sur-Saône. Le
président Bruno Mallet a prôné la continuité du dialogue entre
viticulture et négoce, tandis que la contractualisation des relations et
la hausse de la cotisation obligatoire ont animé les discussions.
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Le budget ayant été accepté par les deux familles, Bruno Mallet s’est ensuite exprimé sur les objectifs de sa deuxième année de mandat, réclamant notamment « l’unité du vignoble ».
« Il ne faut pas que le dialogue soit rompu entre les responsables de la viticulture et des négociants. Ces derniers ont tout intérêt à aider la viticulture. Cela étant, il faut que cela se fasse au niveau des marchés, sans jamais oublier le consommateur final. Nous devons arriver à promouvoir notre région du mieux possible, en mettant en place des actions collectives. Les crus doivent aussi jouer leur rôle de locomotive pour les beaujolais et beaujolais villages ».
Une revalorisation des cours
Jean Bourjade, délégué général d’Inter Beaujolais, a fait le point sur l’évolution des ventes de la campagne 2012 en grande distribution et sur les marchés export. Selon un premier résultat qui n’a pas évolué par rapport à l’an passé, le marché français représente toujours près de 60 % des volumes commercialisés. De mai 2012 à avril 2013, les ventes en hypermarchés et supermarchés des beaujolais ont connu une baisse de -1,3 % en volume. En revanche, en valeur, la courbe s’est logiquement inversée, le beaujolais ayant connu une revalorisation significative de ses cours (+4,9 %). Au sein des appellations beaujolaises, le volume des ventes des crus en grande distribution a connu une forte progression (+4,1 %) par rapport à l’année précédente à la même période. Les ventes de beaujolais blancs ont, elles, évolué de manière surprenante à +88,1 %. Le constat est diamétralement opposé pour les beaujolais villages (hors nouveaux) qui ont accusé un recul de -13,4 %, une baisse cependant moins conséquente pour les beaujolais et beaujolais primeurs. En valeur, les crus du beaujolais ont connu une augmentation de +6,2 %, laquelle a été répercutée sur les prix de vente en grande distribution. « Mis à part les crus Régnié et Chiroubles, tous ont vu leurs prix de vente au litre augmenter. Quant au cru Côte-de-brouilly et aux beaujolais villages blancs, ils ont connu une nette revalorisation », faisait état Jean Bourjade.
Une dynamique à souligner
Le délégué général regrettait malgré tout « le peu de présence des vins du Beaujolais dans les grandes et moyennes surfaces en France. Or c’est sur ce réseau de distribution qu’une grande partie des ventes est réalisée. Fort de ce constat, la décision a été prise d’affecter des moyens financiers plus importants pour les "mises en avant commerciales". C’est l’un des axes essentiels du budget proposé. C’est-à-dire une affectation plus importante du budget professionnel pour augmenter la présence des vins du beaujolais dans l’ensemble des grandes et moyennes surfaces en France ».
Il a ensuite présenté les résultats des ventes à l’export, lesquelles représentent environ 40 % des volumes commercialisés. « Les chiffres sont globalement positifs en dehors de l’Union européenne où nous sommes face à des marchés plus matures », a-t-il expliqué. Le Japon et les Etats-Unis constituent des valeurs sûres, même si le marché américain a reculé en volume (-1,81 %) et en valeur (-4,76 %), tout comme le Royaume-Uni. « Il y a d’autres types de marchés où nous avons augmenté nos investissements depuis quelques années, par exemple le Canada et la Suède. Enfin, nous travaillons avec des pays comme le Brésil, la Russie et la Chine qui se développent fortement et où l’on trouve de nouveaux consommateurs », concluait Jean Bourjade.
Contractualisation
Tout n’est pas perdu !
Les premières négociations ont été un échec. Pour autant, les acteurs du monde viticole beaujolais ne désespèrent pas de trouver un accord et de finaliser un modèle de contractualisation.
Sitôt le rapport moral de Bruno Mallet lu, l’échec de la contractualisation n’a pas tardé à (re)faire son apparition dans les questions diverses. Des viticulteurs n’ont pas caché leur déception quant au non aboutissement des négociations entre la viticulture et le négociant, Sébastien Coquard, vice-président de l’ODG beaujolais - beaujolais villages en tête. Pourtant, Bruno Mallet, qui s’est de nouveau exprimé sur le sujet à l’issue de l’assemblée générale, estimait qu’il est « porteur d’espoir et d’attractivité. Je suis entièrement d’accord sur le fait qu’il faut travailler sur la contractualisation. Aujourd’hui, le négociant n’est pas bloquant sur cette question. Il a dit qu’il voulait le travailler différemment. Il faut donc mettre en place une vraie réflexion. Le sujet n’a pas abouti durant ma première année de mandature, mais je souhaite sincèrement que les acteurs poursuivent leurs négociations autour de la table car le dialogue n’est pas rompu. Nous devons inventer quelque chose de nouveau ».
Jo Giroud, président la chambre d’agriculture du Rhône, est intervenu et s’est également déclaré favorable à la contractualisation, outil utile face à la libéralisation des marchés. « Dorénavant, les contrats doivent nous permettent d’aller vers une gestion sécurisée, entraînant dans son sillage des perspectives d’avenir solides. Il est tellement difficile de voir des jeunes s’installer ou réinvestir dans le vignoble… Il faut tout faire pour sauver ce vignoble d’où l’importance d’un accord », a-t-il affirmé. Attendons de voir ce qu’il en sera dans les prochains mois.