Saint-Véran doit maintenir l’effort
Le cru saint-véran s’est réuni jeudi 3 avril à la salle polyvalente de Chânes. Outre les dossiers au long cours, les vignerons ont suivi un long focus sur la situation des marchés des vins blancs bourguignons.

Pour l’instant tout va bien. C’est ainsi que l’on pourrait résumer les données économiques présentées par Philippe Longepierre, directeur marchés et développement au sein du BIVB. Car objectivement, les vins blancs de Bourgogne se portent mieux que leurs homologues français. Sur les douze derniers mois, sur le circuit grande distribution en France, ils affichent + 8,9 % en volumes et « seulement » + 7,2 % en valeur (à cause de la baisse des prix du chablis). Sur la même période, la tendance sur l’ensemble des vins blancs français est plutôt à la stagnation ou à une très légère progression.
À l’export, les bourgognes blancs progressent aussi de 9,7 % et plus de 14 % en valeurs, et là encore, c’est beaucoup mieux que la moyenne.
Si l’on regarde plus précisément la situation des vins du Mâconnais, en grande surface, ils ont fait un bond sur la dernière année de + 10,8 % en volumes et + 9,5 % en valeur. Et l’AOC saint-véran a, elle aussi, connu une progression tout aussi significative de ses ventes sur les 12 derniers mois.
À l’export en revanche, le saint-véran est plutôt stable, autour de 900.000 cols, un volume qui correspond à peu près à la situation pré-Covid. Les principaux clients du cru sont la Belgique (36 %), les USA et le Royaume-Uni à égalité (16 %), les Pays-Bas (9 %), le Canada (5 %).
Le saint-véran qui a atteint un bon niveau de notoriété en France, est encore peu dépendant de l’export ce qui, par les temps qui courent, n’est pas forcément une mauvaise nouvelle.
À ce jour, la situation est donc encore satisfaisante pour le cru, y compris sur les deux premiers mois de l’année (+ 2 % en France et + 1,5 % à l’export). Les stocks s’élèvent à 22 mois, ce qui est plutôt normal en début de période de commercialisation d’un millésime, reste à savoir à quel niveau ils se situeront à la fin de l’été prochain…
Dans son rapport moral, le président Vincent Nectoux ne pouvait s’empêcher de revenir sur une année compliquée pour les vignerons avec « une récolte 2024 mitigée selon les secteurs, selon les pratiques » qui a quand même abouti à une production de plus de 38.000 hl soit un rendement moyen de 52 hl/ha. « La consommation baisse, les cours du vrac se tassent » reconnaît-il. Mais il préférait voir le verre à moitié plein et se féliciter du dynamisme de tous les opérateurs, de la qualité des vins du dernier millésime, « continuons sur cette lancée et on oubliera ce mauvais moment que nous sommes en train de passer », a-t-il conclu optimiste.
1ers crus, méthode et patience…
Pierre Beaubernard a fait le point sur la procédure « 1ers crus ». L’ODG a totalement revu sa copie par rapport au premier dossier déposé en 2010. « L’Inao nous demande une analyse plus fine, des calculs de surfaces des lieux dits par village, la rédaction d’un argumentaire. On a travaillé précisément sur deux lieux dits et on a envoyé à l’Inao pour avoir leur retour. Ils serviront de test et on s’adaptera pour les suivants. Le retour de l’Inao devrait intervenir courant mai ».
Le sujet étant sensible, le président de l’appellation préfère prendre les devants : « Rien ne se fera sans l’accord des producteurs sur ce sujet, nous convoquerons une AG extraordinaire si nécessaire ». En attendant, les responsables du cru ont invité les vignerons à « garder des échantillons de cuvées parcellaires qui serviront lors des dégustations à l’Inao et continuer à revendiquer des lieux dits ».
Relancer la communication
Les finances de l’ODG ont retrouvé des couleurs et les actions de communication, un peu en stand-by après les grosses festivités du cinquantenaire, vont être relancées. Au programme notamment, un salon off lors des grands jours de Bourgogne à la chapelle de l’oratoire avec comme thème les magnums (millésimes libres). Romain Gaillard et son équipe planchent encore sur d’autres événements tant auprès des professionnels que des particuliers. À l’heure où le marché se ralentit, ce n’est pas le moment de baisser la garde en matière de promotion.