Attendre et voir pour juger des conséquences du gel dans les vignes
Il est urgent d’attendre. Alors que le gel a frappé la semaine passée plusieurs vignobles non seulement du département mais aussi de Côte-d’Or, les dégâts sont pour l’instant difficilement chiffrables. Il faudra surtout attendre que les Saints de glace soient passés pour avoir une vision plus juste de ce que pourrait être l’année viticole à venir.
Pas d’affolement mais quelques légitimes inquiétudes. Tel pourrait être le résumé de l’épisode de gel qui a frappé le vignoble de Saône-et-Loire dans la nuit du 4 au 5 avril. Avec, comme de coutume, des zones et des parcelles plus ou moins touchées. Car la particularité de cet épisode réside en l’hétérogénéité des dégâts. Ainsi, le Mâconnais (et notamment le Nord Mâconnais) est le plus touché avec une intensité extrêmement variable, allant de quelques bourgeons à 80 voire 90 % de bourgeons atteints. Les plantations et les rebrochages ont également souffert. Pour sa part, la cave de Lugny a vu les parcelles les plus précoces de ses adhérents touchées. Même si les volumes obtenus en 2018 ne devraient pas être atteints en 2019, difficile toutefois d’en savoir beaucoup plus pour l’instant question potentialité de volumes. Avec l’impérieux besoin d’attendre que le mois d’avril soit passé et que les risques de gel soient enfin évanouis. Du côté des Vignerons des Terres Secrètes, là encore, le gel a frappé, notamment dans des zones de coteaux peu habituées à ce genre de souci. Difficile d’évaluer précisément mais il semblerait qu’environ 30 % des surfaces aient gelé avec une grande disparité sur l’intensité du gel d’un lieu à un autre.
Chablis épargné
Pour sa part, la Côte Chalonnaise a été bien moins touchée avec, néanmoins, quelques zones dans les bas qui ont souffert. Avec parfois, de 5 à 50 % des parcelles touchées. Alors que la zone de Mercurey semble quasiment épargnée, on remarquera du côté de Rully quelques parcelles ayant souffert, notamment sur les coteaux les plus au sud. Avec, parfois, de 20 à 50 % de bourgeons touchés, juste avant le débourrement. Lorsque l’on se rend du côté de Buxy, des parcelles des adhérents de la cave coopérative ont été touchées. Mais, là aussi, difficile de donner des chiffres précis pour l’instant. Par contre, bonne nouvelle pour les Maranges, le Couchois et le Beaujolais visiblement peu voire pas impactés par cet épisode de gel.
Lorsque l’on élargit l’observation à l’ensemble de la Bourgogne, alors que l’Yonne n’a que peu souffert de cet épisode de gel, le sud de la Côte d'Or devrait être impacté par des températures négatives qui, par endroit, ont atteint - 4°. Au final, il faudra une à deux semaines pour mesurer réellement l’impact de ces gelées. Tout en espérant que d’autres gelées ne viennent pas d’ici là assombrir le tableau.