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A la mise à l’herbe

Attention au changement de régime lors de la mise à l’herbe

La réussite de la mise à l’herbe réside dans le respect de quelques règles simples et finalement assez logiques : laisser au troupeau la possibilité de s’adapter progressivement à ce changement de régime alimentaire en le sortant le plus tôt possible. Dans le même temps, il faut réduire la ration à l’auge tout en apportant des fibres.

Attention au changement de régime lors de la mise à l’herbe

« Lors de la mise à l’herbe, on passe d’une ration d’hiver à une alimentation de pâturage, il s’agit d’une transition importante », explique Anne Blondel, encadrant technique à Acsel Conseil d’élevage 01/71. Au cours de cette modification, la flore du rumen des animaux doit disposer de temps pour s’accoutumer. Il faut respecter un délai de trois semaines au minimum, qui peut aller même jusqu’à cinq semaines, pour que la population microbienne se renouvelle et s’adapte à ce nouveau régime alimentaire. Il est donc conseillé de procéder très progressivement, sinon la flore en diminution n’est plus en mesure d’effectuer correctement son travail avec pour conséquence une mauvaise assimilation de la ration, voire des phénomènes d’acidoses.

« On inverse régulièrement les proportions de la nourriture à l’auge que l’on diminue au profit de la ration pâturée. Si l’objectif est d’éliminer complètement l’apport à l’auge, il suffit de diminuer rapidement la quantité de repas apportée à l’auge ». Il est dans tous les cas conseillé de sortir le troupeau dès que la portance des sols le permet, même si la pousse de l’herbe est encore rare. La précocité permet justement une transition lente et graduelle. En effet, les vaches qui ne sont sorties que quelques heures dans la journée, l’après-midi de préférence, ne broutent que les quelques brins disponibles.

Dans le même temps, il faut tenir compte de la valeur azotée de l’herbe, qui est très importante. On va donc diminuer beaucoup plus rapidement l’apport d’azote à l’auge. « Si l’on descend à 5 kg de matière sèche d’ensilage de maïs, par exemple, explique Anne Blondel, on peut arrêter complètement l’azote sous forme de tourteau ».

Des apports en minéraux

Pour être cohérent dans sa complémentation, il est important de savoir si l’on fait pâturer les vaches pour qu’elles broutent réellement de l’herbe ou bien, si c’est juste pour qu’elles prennent l’air, le soleil sur un petit espace en extérieur.

Si l’on veut vraiment que la pâture représente la part la plus importante de la ration, il faut faire l’apport de complémentation après le passage au pré. Le matin avant de sortir les vaches, il est intéressant de donner un peu de foin, 1 à 2 kg à environ, ce qui représente à la fois un apport de fibres et un lest.

Pour Anne Blondel, une mise à l’herbe bien gérée permet d’éviter, dans la majorité des cas, des pathologies comme la tétanie d’herbage, sans même avoir besoin d’apporter une complémentation en minéraux et oligo-éléments. D’autres spécialistes avancent que l’herbe ne contient ni sel, ni magnésium, ni sélénium, ni iode et préconisent la mise à disposition de blocs à lécher enrichis en oligo-éléments.

M. B.