Au 72ème Congrès de la FNPF, de nombreuses évolutions sur la réglementation des produits phytosanitaires
A l'occasion de son congrès, la FNPF (Fédération Nationale des Producteurs de Fruits) a présenté aux acteurs de la filière fruits, les évolutions de la réglementation sur les produits phytosanitaires et notamment sur les néonicotinoïdes qui seront interdits dès le 1er juillet 2018.

En 2017, les produits phytosanitaires ont amplement mobilisé les équipes de la FNPF, Fédération Nationale des Producteurs de Fruits. Lors de son congrès, le syndicat a évoqué les évolutions des différentes réglementations. Christiane Lambert a rappelé que, « si la France est saluée dans le monde pour la qualité sanitaire de son alimentation, l’agriculture française subit une pression constante des ONG et de la société civile pour diminuer l’utilisation des produits phyto ». Dès le 1er juillet 2018, l’utilisation des néonicotinoïdes sera interdite. Des dérogations pourraient cependant être obtenues jusqu’en juillet 2020 pour des usages orphelins, notamment sur les petits fruits. François Soubeyrand, membre du bureau de la FNPF, a assisté aux auditions de l’ANSES relatives à ces dérogations. Il a souligné l’importance de la présence de producteurs à ces auditions pour transmettre aux experts la réalité de terrain, que ces derniers connaissent peu. Des alternatives à ces produits existent. Il s’agit, notamment, des produits de biocontrôle. François Soubeyrand rappelle que ces derniers ont seulement 5 % des parts de marché. Il estime donc qu’il faut qu’ils progressent sur le marché et que de nouvelles références doivent apparaître pour représenter une alternative efficace aux néonicotinoïdes. En 2017, les perturbateurs endocriniens (PE) ont fait couler beaucoup d’encre.
Une année de flou sur le sujet des perturbateurs endocriniens
Pour François Soubeyrand « l’année 2017 a été un véritable yo-yo réglementaire et les filières sont dans le flou ». Les instances européennes ont eu du mal à se mettre d’accord sur les critères de définition. Une première proposition de règlement a été présentée, en mars 2017, à la Commission européenne. Le texte n’a pas été voté. Une proposition définitive a été adoptée par la Commission en juillet 2017, en prenant en compte les PE présumés. Ce texte n’a pas été validé par le Parlement européen, car les produits phytosanitaires ont été exclus de la définition. Dans le dernier texte, présenté au mois de décembre 2017, le Parlement Européen a intégré les PE présumés. Parallèlement, les ministères de l'Agriculture et de la Transition Ecologique ont publié une liste de produits phytosanitaires susceptibles de contenir des PE, plus de 600 références y sont intégrées. Cette liste provisoire sera révisée après l’adoption du règlement européen. Concernant l’utilisation de certains produits phytosanitaires interdits en France, la FNPF, soutenue par la FNSEA et le CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel Fruits Légumes), a réussi à obtenir des dérogations, permises par la réglementation européenne. Elles s’étalent de 45 à 120 jours et concernent principalement la lutte contre la Drosophila Suzukii sur les petits fruits et pruniers. Ce ravageur originaire d’Asie du Sud-Est, est apparu en Europe en 2010. Il a entraîné, dès 2013, de grosses pertes, 25 % des récoltes dans certains départements.
Faire évoluer la communication de la filière fruits et légumes
Durant le congrès de la FNPF, Interfel a présenté aux participants la nouvelle communication de la filière fruits et légumes. Afin de répondre aux attaques médiatiques à l’encontre de la filière, notamment sur la question des produits phytosanitaires, l’interprofession a réfléchi à la manière d’agir pour améliorer l’image des fruits et légumes. Valérie Séné, directrice économique en stratégie marketing d’Interfel a, ainsi, rappelé que sur le sujet des phytos « communiquer était dangereux, mais ne pas le faire l’était encore plus ». Interfel, en lien avec la FNPF, s’est lancé dans la production de programmes courts télévisés. L’objectif de ces petits reportages étant de contrer les idées reçues, d’informer sur les réalités de la filière et de valoriser les démarches de progrès. La vingtaine d’épisodes, diffusée sur les chaînes du groupe M6, a bénéficié de l’image de marque de Mac Lesggy et de son émission E=M6. Des producteurs de fruits, dont Pascal Clavier et Guillaume Seguin, ont participé, à certains de ces reportages.